Bien avant la mode du SUV, Jeep était déjà de la partie avec le Cherokee, lancé en 1984. Aujourd’hui, le constructeur américain présente la 4e génération de son SUV de milieu de gamme. Le nouveau venu se fait d’emblée remarquer par ses fins feux de jour ; les phares sont quant à eux intégrés dans le bouclier. L’équipe de développement de Bill Zhang propose aussi quelques agréables clins d’œil, comme le pli dans les portes avant qui évoque la Wrangler ou la grille typique des Jeep gravée sur les crochets dans le coffre. On peut aussi apercevoir au bas du pare-brise l’image d’une petite Jeep dans la colle. Certes, le style général du modèle ne plaira peut-être pas à tout le monde, mais cette Jeep a au moins le mérite de faire preuve de personnalité.
Sous la carrosserie, on trouve la plate-forme de la Giulietta, une base de traction, donc. Jeep y a greffé trois types de transmissions intégrales, selon la version : les 4x4 à la demande entièrement automatiques Jeep Active Drive I (sans réducteur, sur Longitude et Limited) et Jeep Active Drive II (gamme de vitesses courtes, sur Limited) et enfin le Jeep Active Drive Lock avec gamme de vitesses courtes et blocage du différentiel arrière (sur Trailhawk). Le train arrière peut aussi complètement se désaccoupler pour limiter la consommation de carburant.
Sur la route
Nous avons débuté notre essai avec la version la plus modeste : la 2.0 Multijet de 140 ch, vendue uniquement avec une boîte manuelle à 6 rapports. Le moteur est assez bruyant à l’extérieur, mais les passagers sont en revanche à l’abri du bruit, grâce au pare-brise et aux vitres avant acoustiques. Côté confort, il n’y a d’ailleurs pas vraiment de quoi se plaindre : la suspension est excellente et il y a suffisamment d’espace à bord, tant à l’avant qu’à l’arrière.
Par contre, le Cherokee n’est pas très agile et, si la direction est suffisamment directe, le feedback dans le volant n’est en revanche pas excellent. La boîte manuelle se dote d’une commande rapide et précise mais, comme on l’a mentionné, ceux qui veulent reposer leur pied gauche regretteront l’absence de boîte automatique sur ce diesel de base.
Le 2 litres diesel est également disponible avec 30 ch de plus. Les performances (peu explosives) évoluent peu (le couple de 350 Nm est identique dans les deux cas), mais cette version se distingue par sa boîte automatique à 9 rapports, offerte de série. Une boîte qui a été développée chez ZF (qui est aussi le fournisseur de la boîte 9 du Range Rover Evoque), mais c’est Jeep qui la produit et Jeep a aussi développé un logiciel de gestion spécifique dont la cartographie comprend une quarantaine de combinaison pour s’adapter à chaque style de conduite.
Sur le terrain
Toutes les versions sont disponibles en 4x4 (le diesel de base est lui proposé aussi en 4x2), mais la version la plus douée en tout terrain est la Trailhawk. Celle-ci dispose d’une garde au sol rehaussée (22 cm) et d’un blocage du différentiel arrière. Un petit test sur la piste 4x4 du groupe Fiat à Balocco, en Italie, nous a convaincu du potentiel en conduite hors-piste de cet engin, qui fait partie des meilleurs de son segment sur ce point.
Les points faibles
Le nouveau Cherokee compte donc de nombreux atouts, mais il souffre toutefois aussi de quelques défauts. La qualité de fabrication de nos jeunes exemplaires d’essai laissait à désirer. Sur plusieurs modèles, les accostages des portes et du coffre manquaient de précision. On a aussi noté quelques défauts de peinture. A l’intérieur, la finition est correcte, mais assurément pas au niveau de celle de Volvo ou Audi, par exemple.
Notre essai a aussi été entaché par un petit problème technique. En raison d’une batterie déchargée, notre modèle d’essai (2.0 Multijet 140 ch) a refusé de redémarrer après une coupure du moteur due au système Stop&Start. Le message d’erreur « Battery Charge Now » est alors apparu, mais après quelques tentatives nous avons pu redémarrer le moteur et poursuivre notre route sans autre problème.
Le prix
Et il y a aussi le prix. Jeep veut poser le nouveau Cherokee en concurrent des Land Rover Freelander, Volvo XC60 et Audi Q5, alors que, sur le plan de la qualité, il ne fait certainement pas mieux qu’un Kia Sportage, par exemple. Le Cherokee 2 litres diesel de 140 ch coûte au minimum 36.900 euros, tandis que la version 2.0 diesel 170 ch automatique est affichée à 43.200 euros. Quant à la variante Trailhawk, très à l’aise en tout terrain, elle est uniquement proposée avec le 3.2 V6 à essence (272 ch) et n’est donc pas intéressante pour notre marché. Par ailleurs, des versions diesel à fiscalité « douce » (136 ou 163 ch) ne sont pas prévues. Quant aux émissions de CO2 officielles les plus basses, elles sont de 139 g/km (ce qui correspond à une consommation de 5,3 l/100 km) pour le diesel de base à boîte manuelle.
Conclusion
Le nouveau Cherokee séduit par son design excentrique, son confort, sa boîte automatique agréable et ses excellentes capacités de franchissement (version Trailhawk). Hélas, cette voiture nous semble trop chère par rapport à ce qu’elle offre et la qualité doit aussi progresser sur certains points. Le nouveau Cherokee sera lancé en Belgique le 10 mai.