Peugeot a une longue tradition de modèles sportifs et une sacrée carrière en compétition. Un pedigree qui impose des versions musclées au sein de la gamme ! Aujourd’hui, avec une 308 qui se vend comme des petits pains (500.000 exemplaires !) et au châssis déjà très affûté, y compris sur les versions de base, le constructeur tient là la base idéale pour concocter une berline pimentée comme il se doit.

Micro moteur, maxi power !

Contrairement à l’armada des concurrentes qui proposent de copieux 2 litres turbo, la 308 GTi doit se contenter d’un modeste 1.6 l. Mais les profondes modifications apportées sur celui-ci en font un champion de la puissance spécifique, puisqu’il propose 270 chevaux et surtout, un couple de 330 Nm constamment disponible entre 1.900 et 5.000 tr/min. Une puissance déjà généreuse et dont le travail est facilité par la masse extrêmement contenue : à peine plus de 1,2 tonne. Ainsi armée, la 308 GTi annonce un 0 à 100 km/h en 6 secondes.

La pièce de résistance…

Chez Peugeot, on sait fignoler les châssis. C’est même la spécialité maison ! Alors pour sa 308 GTi, le constructeur n’a rien laissé au hasard : voies élargies, autobloquant Torsen, freinage renforcé (380 mm à l’avant), tarages de suspension spécifiques… Le contrôle de stabilité (ESP) a été recalibré pour devenir plus permissif et peut être entièrement déconnecté. Une vraie de vraie, en somme !

Discrète

Certes, il y a dans la palette de teintes la « Coupe Franche » qui présente un mélange osé entre un rouge vif et un noir métallisé. Mais hormis cette flamboyante teinte optionnelle, la 308 GTi reste plutôt discrète : les jantes de 19 pouces, la double sortie d’échappement et les boucliers retravaillés n’alertent pas vraiment les badauds. Dans l’habitacle, même topo, avec une ambiance noire relevée de surpiqures rouges, de sièges spécifiques et de quelques touches d’aluminium.

Radicale, vraiment ?

Voulue radicale, la 308 GTi n’a pourtant rien d’une bête sauvage. L’amortissement réglé au milli-poil préserve les lombaires, le moteur se fait silencieux et l’équipement à bord se veut plutôt complet. En conduite urbaine, le 308 GTi n’impose aucune concession et se conduit comme un vélo.

Mais c’est sur un rythme soutenu que la lionne dévoile son vrai visage. La 308 GTi, c’est d’abord et avant tout, un train avant fantastique. Le fauve semble planter ses griffes dans le tarmac au moindre changement de cap ! Le différentiel avant impose également une conduite particulière : en cas d’excès d’optimisme en entrée de courbe, il vous suffit… d’accélérer pour resserrer la trajectoire. Inépuisable, le châssis semble capable de tout encaisser et pardonne (presque) tout, y compris les fautes de débutant. Et le freinage ultra puissant et infatigable rassurera les plus téméraires.

De la fureur, mais pas beaucoup de bruit…

Affichant une forme olympique depuis les profondeurs du compte-tours jusqu’à plus de 6.000 tr/min, le moteur dispose d’une impressionnante allonge. Les remises en vitesse sont accompagnées d’une belle sonorité rauque qui… ravira surtout les spectateurs extérieurs ! A l’intérieur, la musique est étouffée et n’affiche aucune couleur. Dommage… Bien étagée, la boîte est une bonne complice du moteur, quoique le cinquième rapport de notre modèle d’essai grinçait des dents !

Sur circuit…

Formidable sur petites routes de montagne, la 308 GTi affiche une égale aisance sur circuit. Boulonnée au tarmac et jamais pataude, elle ne surprendra pas son pilote par des ruades du train arrière. Pour la gaudriole, visez plutôt une Ford Focus ST ! Stable et rassurante, le 308 GTi confirme ici son extraordinaire facilité de conduite. Un vrai jouet !

Budget costaud…

Si la 308 GTi est la plus frugale du segment des bouillonnantes compactes, ce n’est toutefois pas la plus économique. Peugeot réclame en effet 36.900 € pour son enfant prodige, ce qui représente 400 € de plus qu’une Honda Civic Type R « full équipée » (310 ch) et à peine, 1.400 € de moins qu’une Ford Focus RS (350 ch – 4 roues motrices) ! Quant à la Focus ST (250 ch), qui est sans doute la plus sérieuse concurrente de la 308 GTi, elle permet une économie de plus de… 7.000 € !

A noter que Peugeot propose également une version « GTi 250 » rabotée à 34.050 €, mais, comme son nom l’indique, elle doit se passer d’une vingtaine de chevaux, de l’autobloquant Torsen et repose sur des jantes de 18 pouces (jantes de 19 pouces disponibles en option).

Conclusion

Quelle machine ! Tout en préservant le confort et une certaine sérénité à bord, la 308 GTi fait preuve d’une redoutable efficacité. C’est sûr, nous ne connaissons pas beaucoup de voitures capables de soutenir le rythme de cette lionne enflammée sur parcours sinueux ! Facile à conduire, elle ravira également les pilotes en herbe qui découvriront en elle une sportive discrète et jamais piégeuse. Une petite perle, que Peugeot propose hélas au prix fort…