Certes, le style torturé des deux précédentes générations de Civic avait sans doute fait son temps… Il fallait donc passer à autre chose. Honda a donc essayé d’innover, en dessinant une voiture plus basse qui reprend le style général des anciennes Civic, tout en y ajoutant un zeste de modernité et de sportivité. Chacun jugera selon ses goûts, mais une chose est sûre : la Civic a fort grandi ! Avec près de 4,5 m en longueur, la nouvelle venue va même jusqu’à titiller le segment supérieur…
De la place pour tous…
Si vous ne connaissez de la Civic que les premières générations, vous risquez d’être surpris : on passe de la cabine téléphonique au stade de France, en matière d’habitabilité ! Grands gabarits sont accueillis avec générosité, tant à l’avant qu’à l’arrière. Dans le coffre, le volume impressionne, avec pas moins de 486 litres exploitables ! Certes, le seuil n’est pas idéal et le plancher n’est pas plat, mais cela permettra de séduire les brocanteurs en herbe.
Ambiance sombre
Installons-nous sur le siège conducteur. Après avoir calqué les avions de chasse avec une improbable planche de bord à deux étages, la Civic revient à un format plus classique. L’ambiance générale n’incite pas à la gaudriole et le ciel de toit noir assombrit inutilement l’atmosphère de bord. Il paraît que ça fait « sport »… Si la finition ne supporte pas la critique, à quelques petits détails près, on pourra trouver à redire sur la qualité de présentation. Face aux Européennes qui jouent les starlettes branchées, la Civic se contente d’un registre plus sérieux.
On a fini de se plaindre !
Voilà pour les grosses lacunes du modèle ! Car ce qui suit, chers lecteurs, c’est du bonheur 100 % pur sucre ! En effet, la Civic repose sur une nouvelle plateforme étudiée pour favoriser un comportement aussi efficace et dynamique que possible, tout en ne négligeant pas le confort. Centre de gravité rabaissé et trains roulants revus en profondeur promettent donc bien du plaisir…
De nouveaux moulins !
Sous le capot, et dans un premier temps, la Civic est uniquement proposée avec deux nouveaux moteurs essence VTEC Turbo. Le premier, d’une cylindrée d’un litre et comptant trois cylindres, annonce 129 chevaux et un couple de 200 Nm (180 avec la boîte CVT). Le second compte 4 cylindres, cube 1,5 litre et promet 182 chevaux et un couple de 240 Nm (220 avec la boîte CVT). Ces moteurs, dérivés du sulfureux 2.0 VTEC Turbo de 310 ch de feu la Civic Type R, sont tous donc disponibles avec une boîte manuelle à 6 rapports ou une boîte automatique de type CVT, soit à variation continue. Le bien connu 1.6 i-DTEC diesel arrivera en fin d’année.
Et sur la route, ça dit quoi ?
Que des bonnes choses ! Le comportement routier compte parmi les meilleurs du segment. La Civic est vissée au tarmac, vire à plat comme une sportive et enquille les virages sans présenter la moindre amorce de sous-virage… A moins, évidemment, d’être un irrécupérable optimiste. Bluffante, cette Civic 10ème du nom nous aura étourdis sur les petites routes tortueuses de l’arrière-pays catalan avec une efficacité diabolique, une précision stupéfiante et un équilibre de funambule !
VTEC Turbo, tout un programme !
Du côté mécanique, les nouvelles sont toujours aussi bonnes : le 1.0 VTEC Turbo ne manque pas de coffre et surprend l’équipage par son coffre. Disponible à tous les régimes, il trouve un second souffle à 4.000 tr/min. On en vient à trouver la zone rouge (5.700 tr/min) presque frustrante ! Le 1.5 VTEC Turbo rajoute encore une louche supplémentaire, soufflant rageusement jusqu’à 6.500 tr/min. Quel enthousiasme et quelle santé ! Mais en ce qui nous concerne, nous opterions plutôt pour le 1.0 VTEC, plus léger sur le train avant et déjà largement suffisant. Reste à apprécier (ou non), sa sonorité crépitante de trois pattes…
Du côté des transmissions, nous ne pouvons que féliciter l’équipe responsable de la boîte manuelle 6, dont la commande frise la perfection. La boîte CVT est agréable en usage civile, ne vrille même pas les tympans lors des accélérations soutenues en évitant de faire « mouliner » le moteur, mais ne convient pas vraiment à une conduite musclée. Rien de tel qu’un bon vieux levier, dans ce genre de situation !
Est-elle confortable pour autant ?
Proposant un amortissement adaptatif suivant les versions, la Civic nous semble déjà bien amortie avec son système de base, même si le compromis pourra sembler un brin trop ferme pour certains d’entre vous. Les sièges, quant à eux, pourraient profiter d’une étude ergonomique plus approfondie. Enfin, l’insonorisation se situe dans la moyenne, avec des mécaniques relativement rugueuses à froid.
Equipement
Chez Honda, on rattrape son retard question arsenal sécuritaire, avec l’assistant au maintien de voie, le freinage automatique avec détection de piéton, l’alerte de trafic transversal en marche arrière, le régulateur de vitesse adaptatif, la reconnaissance des panneaux de signalisation… Tous des dispositifs majoritairement disponibles de série ! Du côté du multimédia, le système ne vous bluffera pas par son graphisme, mais il est complet et propose les connexions Android Auto et Apple CarPlay. Ce qu’il manque ? Pour titiller les plus grosses pointures, la liste devrait encore s’étoffer avec un assistant de conduite dans les embouteillages, un affichage tête haute, des sièges ventilés…
Budget
Les tarifs démarrent à 21.490 € pour la version S (1.0 VTEC Turbo) et culminent à 31.890 € pour la 1.5 VTEC Turbo en finition Prestige et en association avec la boîte CVT. Comme toujours chez les marques japonaises, la liste d’options est réduite à une peau de chagrin ! Les consommations annoncées sont comprises entre 4,7 et 6,1 l/100 km, soit des émissions de CO2 allant de 106 à 139 g/km.
Conclusion
Avec les Ford Focus et Peugeot 308, la Honda Civic compte parmi les berlines les plus agréables à conduire du moment. Le châssis fignolé aux petits oignons et les moteurs débordant de vitalité procurent un grand plaisir au quidam assis au volant. Le reste de l’équipage ne sera pas trop mal loti non plus, avec de la place pour tout le monde, y compris pour les bagages. De belles qualités, hélas contrebalancées par une présentation généralement moins « coquette » par rapport à ses concurrentes européennes et coréennes. Une question de priorité, me direz-vous…