Pour vous situer l’engin, sachez qu’il complète la gamme Renault sur le segment C. Cela vous laisse toujours dans le vague ? En clair, il s’agit d’un crossover d’un gabarit similaire à celui des Scénic et Mégane. Le Kadjar vise donc les VW Tiguan, Nissan Qashqai (duel fratricide, car ils partagent les mêmes dessous) et autres Hyundai Tucson. Face à ces derniers, il affiche une longueur plutôt généreuse de 4,45 m.
Style musclé
Après quelques années de passage à vide, Renault nous dessine enfin des voitures agréables à l’œil ! Les Clio, Captur et autres Twingo ont montré la voie de l’avenir, le Kadjar confirme ! D’un style plutôt musclé et arrondi, il n’a pas manqué de nous séduire avec son regard perçant encadrant une calandre au sourire jovial ! Mais oui, vous avez raison, les goûts et les couleurs…
Habitacle spacieux
Dans l’habitacle, on ne retrouve pas la gaieté habituelle des produits Renault, même si l’ensemble est sérieux et bien assemblé. L’influence Nissan ? Dans tous les cas, Renault leur sert un bel espace de vie, généreux tant à l’avant qu’à l’arrière. Le coffre, lui, ravivera votre flamme de brocanteur : 527 litres, avec un plancher modulable, une banquette arrière rabattable et formant un plancher plat et même, un siège passager avant repliable en portefeuille. Bref, question fonctionnalité, le Kadjar est digne de la tradition maison.
Tout n’est pas rose pour autant, car quelques petits détails de finition laissent encore à désirer, notamment au niveau des panneaux de porte arrière. Mais dans l’ensemble, c’est chic, sérieux et spacieux. Du côté multimédia, Renault nous présente le R Link 2, une version plus performante et plus fiable du système maison, et qui peaufine les possibilités de connexion. A première vue, il fonctionne plutôt bien, même si un petit bug a émaillé son fonctionnement durant notre prise en main.
Gamme serrée
A l’occasion du lancement, Renault n’inonde pas le catalogue de motorisations : on y trouve un TCe essence de 130 chevaux, un dCi diesel de 110 chevaux (99 g CO2/km) et le performant dCi 130 chevaux. Seul ce dernier est disponible avec la transmission 4x4, mais hélas, uniquement sur la finition haut de gamme (Bose Edition) et sans boîte automatique. Patience, nous dit-on chez Renault, la gamme sera bientôt complète !
Sur la route…
Bon, allez, on ne va pas faire durer le suspense trop longtemps, le Kadjar nous a vraiment séduits. A bord, il donne l’impression de nous installer dans un bon gros canapé, tellement il est confortable ! Les sièges sont donc excellents, mais la position de conduite aussi ! Une fois en mouvement, il filtre remarquablement les désagréments extérieurs : insonorisation et amortissement vous isolent du monde environnant, pour votre plus grand bonheur.
Et c’est bien comme ça qu’il faut le considérer, le Kadjar. Car ce n’est en rien, une voiture sportive : à vouloir le pousser trop loin dans ses retranchements, il finit par déclarer forfait en faisant réagir son ESP à tout-va et en peinant à maitriser ses mouvements de suspension arrière. Bref, soyez souple et propre et à ces conditions, il peut tenir de bonnes moyennes. Si vous pensez à sortir du macadam, sachez qu’il est capable d’encaisser de longues distances sur sentiers défoncés, sans se départir de son confort et de sa facilité de conduite. Le désert des Bardenas peut en témoigner !
Choisissez votre écurie !
Côté moteur, le TCe 130 est un agréable compagnon, d’un mutisme impressionnant et d’une belle élasticité. Les reprises à haute vitesse trahissent toutefois un léger manque de vigueur. Le dCi 130 apporte un souffle bien supérieur, en dépit d’une puissance identique. Seuls les très bas régimes le dérangent, car il n’a pas grand-chose à y offrir. Nous attendons avec impatience le dCi 110 pour vous livrer nos impressions à son sujet.
Côté sécurité…
On n’a pas grand-chose à lui reprocher. Son ESP très présent et préventif castre la conduite musclée, ce qui freine tant la testostérone que les risques qui vont avec… De plus, il s’équipe d’un arsenal assez complet comprenant l’avertissement de franchissement involontaire de bande, le freinage automatique en cas de risque de collision, la détection d’objet dans l’angle mort… On regrette simplement l’absence de régulateur de vitesse actif et, accouplé à ce dernier, d’un assistant dans l’embouteillages.
Tarifs
Le prix d’appel est fixé à 21.950 € pour la finition Life équipée du moteur TCe 130. Les prix s’échelonnent jusque 32.500 € pour la version Bose Edition au dCi 130 et à la transmission 4x4. Une version Intens (3ème niveau sur 4) animée par le dCi 110, soit le probable cœur de cible, réclame 27.750 €.
Conclusion
Avec un segment des SUV cannibalisant les parts de marché des monovolumes, Renault se voit contraint de se lancer lui aussi dans cette nouvelle voie. Le Français arrive tard sur ce marché déjà encombré, mais il le fait intelligemment en s’appuyant sur l’une des meilleures bases qui soient : celle du Nissan Qashqai. Le Kadjar n’est pas qu’un dérivé endimanché de ce dernier, car il présente une personnalité propre, y ajoute une belle habitabilité et des aspects pratiques en vrac, tout en préservant le confort de bord. Dénué de grosse tare, il devrait rapidement envahir nos rues !