Au cas où vous n’auriez pas entendu parler de cette Manta GSe très spéciale, unique même, sachez qu’il s’agit d’un restomod. Comprenez qu’elle a été entièrement restaurée avant d’être modifiée, d’où le terme « resto-mod ». Elle allie à la perfection le charme de l’ancien et des technologies plus futuristes. On s’en rend compte, sans même avoir besoin d’en prendre le volant. Dès le premier coup d’œil, on reconnait la forme de la Manta des années 70.
Petit coupé atypique
Certains détails sont pourtant différents. Les parechocs, par exemple, ont été complètement lissés, les feux sont à LED et l’ensemble de la face avant arbore désormais la calandre signature de la marque. Elle a même un petit quelque chose en plus. Le logo central est en réalité affiché sur un écran ! À l’arrêt, il est possible de projeter pratiquement tout ce qu’on désire dessus via une application sur smartphone. Quand on vous parlait de futur…
À l’intérieur, c’est pareil. Tout a été remis au goût du jour à l’image de la planche de bord. Elle incorpore désormais le Pure Panel de la Mokka, à savoir un premier écran de 12 pouces derrière le volant et un second de 10 pouces au centre du tableau de bord. Rien qu’à l’arrêt, cette petite Manta dégage quelque chose. Mais l’expérience ne s’arrête pas là. On a en effet eu la chance de prendre le volant de ce modèle unique !
Même sa conduite est unique
Dès qu’on prend place dans le siège baquet du conducteur, les premières impressions sont un peu déroutantes. Voiture électrique rime généralement avec technologique. On a donc l’habitude d’appuyer sur un bouton de démarrage… plutôt que de tourner une ancienne petite clé dans le barillet fixé sur la colonne de direction comme ici ! Tout en silence, elle est désormais prête à prendre la route, enfin presque. Il faut d’abord passer… la première ! Car oui, la Manta GSe a conservé sa boîte manuelle à 4 rapports d’origine !
Son usage est cependant particulier. Pas besoin de « jouer de l’embrayage », le moteur et la transmission se commandent chacun à leur tour. Sans appuyer sur l’accélérateur, on passe les vitesses les unes après les autres. Une fois le bon rapport enclenché, on ne touche plus à l’embrayage. On n’actionne ensuite plus que la pédale de droite, et on profite !
Une électrique à vitesses ?!
Cette boîte manuelle apporte véritablement quelque chose à l’expérience. Si la voiture peut se déplacer uniquement en utilisant la 4e, les relances sont alors… très lentes. Passez la première et cette Manta fait bruler de la gomme au démarrage, mais n’espérez pas dépasser les 50 km/h. Bref, elle joue son rôle de boîte de vitesses comme sur un moteur thermique classique. Le coup de main pour l’opérer se prend assez rapidement et après, ce n’est que du plaisir ! Un plaisir qui marie toujours l’ancien au neuf.
Un charme électrisant
Le moteur de 147 ch entrainant l’essieu arrière est coupleux et linéaire, sans surprise pour une machine électrique. Il évoque une conduite souple, tout ce qu’il y a de plus moderne. Mais les grandes surfaces vitrées, pour un si petit coupé, entourées de minuscules montants rappellent qu’on est dans un véhicule d’une autre époque. En termes de sensations, elles sont décuplées ! Mais pour ce qui est de la sécurité en cas d’accident, disons qu’on préfère ne pas en parler.
À la première opération sur la direction, le « charme » de l’ancien est bien là. Et pour cause, elle n’est pas assistée ! Il faut un peu d’huile de coude à basse vitesse. En mouvement, elle devient précise et communicative. À l’ancienne quoi ! Arrive alors le premier stop et, encore une fois, le « charme » de l’ancien refait surface… Il faut vraiment monter sur les freins pour marquer l’arrêt !
Petite voiture, grand plaisir !
Une fois qu’on s’est habitué à ces quelques particularités disparues du monde automobile actuel, on prend un réel plaisir au volant. Plaisir qui, lui aussi malheureusement, semble avoir disparu aujourd’hui … Et pas besoin d’aller bien vite, au contraire !
Voyez le jaune de la carrosserie ? Eh bien, c’est également celui de la banane que l’on a eu tout au long de cet essai. Et on n’est visiblement pas les seuls. Certains clients potentiels se seraient déjà manifestés pour s’en procurer une. Malheureusement, si cette Manta devait être produite, elle couterait cher, très cher !
Restomod by Opel ?
Il faut dire que les changements sont finalement très nombreux. Premièrement, il faut restaurer l’entièreté du véhicule et appliquer toutes les modifications esthétiques comme le fameux Opel Vizor. Ensuite, il faut installer la motorisation électrique et la batterie de 31 kWh laissant espérer une autonomie de 200 km. Ce qui rend une production même en petite série tout simplement inenvisageable. Du moins, pas dans cet état. En retirant certains éléments comme l’écran qui affiche le logo sur la calandre, Opel n’écarte pas complètement la possibilité de permettre à certains clients triés sur le volet d’électrifier leur ancienne Manta. Allez Opel, encore un petit effort et, qui sait, peut-être verra-t-on le premier restomod assemblé par un constructeur généraliste arpenter les routes !
Notre verdict
L’idée d’Opel d’électrifier une Manta des années 70 est tout simplement géniale. Les sensations que cette GSe procure lorsqu’on est à son volant ont disparu du monde automobile moderne. Certes, elle n’est pas parfaite, mais quelle bouffée d’air frais que de pouvoir encore en profiter aujourd’hui et, on l’espère, dans le futur ! Il ne reste plus à Opel que de trouver un moyen pour en commercialiser quelques-unes…