D’ordinaire plutôt passe-partout, une Skoda déclenche rarement le frisson. Mais cette fois, les designers ont réellement fignolé les détails ! La Superb mérite enfin son nom, avec une esthétique étonnement dynamique et sophistiquée dans les moindres recoins. Ce gros bébé de 4,86 mètres de long en impose sur la route, avec son regard travaillé utilisant la technologie LED.
Un palais !
Dans l’habitacle, la Superb n’a rien perdu de sa…. superbe. Comprenez que l’habitabilité y est toujours aussi démente, avec une garde aux jambes pour les passagers arrière digne d’une limousine d’apparatchik. Le coffre, dont le hayon s’ouvre électriquement, a plutôt des allures de soute : 625 litres ! Un volume extensible par la banquette rabattable, mais le tout ne forme pas de plancher plat. La Tchèque se rattrape avec des astuces très pratiques au quotidien : deux parapluies dans les contre-portes avant, raclette de dégivrage dans la trappe à essence, lampe-torche à LED, support de tablette style iPad escamotable …
MQB
Cette appellation un brin obscure pour le néophyte désigne la nouvelle plateforme modulaire du groupe VW pour les véhicules à moteurs transversaux. La Superb s’en sert comme base (à l’instar de la Passat) et l’étend au maximum, ce qui au passage, lui fait perdre jusqu’à 75 kg ! Sous le capot, les mécaniques sont bien connues : on retrouve cinq moteurs TSI et trois TDI affichant des puissances de 120 à 280 chevaux. Tous sont conformes aux normes Euro 6 et promettent des économies de carburant allant jusqu’à 30 %. Le summum du genre, c’est la GreenLine aux 95 g CO2/km.
Bienvenue à bord
Si la marque Skoda résonne encore d’une manière assez plébéienne aux oreilles de certains, nous leur conseillons un petit tour dans cette Superb. La qualité des matériaux et des ajustements, ainsi que l’équipement étendu devraient leur mettre la puce à l’oreille : la Superb n’a rien d’une limousine au rabais ! On y trouve d’ailleurs tout ce qui fait la fierté des concurrentes : : climatisation tri-zone, réglage du siège passager accessible depuis l'arrière, repose-pieds intégrés, accès mains-libres ou encore système d'info divertissement de dernière génération avec accès internet. Seul regret : une ambiance fort terne et très typée VW.
Sécurité oblige
Pour son vaisseau amiral, Skoda n’a pas fait beaucoup de compromis. Question sécurité, on y retrouve tout l’attirail à la mode, avec divers modes de conduite, une suspension pilotée, un différentiel électronique autobloquant, un régulateur de vitesse adaptatif, un éclairage auto-adaptatifs et j’en oublie. Les Panzer que nous servent les trois marques premium allemandes ne sont pas beaucoup plus sûres ! Même le très à la mode assistant dans les embouteillages est prévu !
Ça roule comment ?
Bien entendu, le gabarit de la chose ne la prédestine pas naturellement aux petites escapades dans les villes bondées. Pourtant, l’agilité du paquebot est telle que l’on oublie rapidement qu’il reste encore quelques mètres de carrosserie derrière son dossier ! Pour cet essai en avant-première, Skoda nous avait concocté un itinéraire de derrière les fagots dans l’arrière-pays toscan…
Agile !
Et sur ces routes torturées, la Superb nous a bluffés par ses compétences, avec un amortissement tolérant pour vos vertèbres, une étonnante adhérence et une belle précision de conduite. Curieusement, le train arrière apparaît quasiment aussi vif que celui d’une sportive, si on le brusque un peu ! Ce qui, à tout prendre, plaira aux pères de famille sportifs ! La suspension adaptative (à 3 modes) ne semble pas indispensable, le compromis de base étant déjà satisfaisant.
Silence, on roule !
Evidemment très confortable, la Superb est également brillamment insonorisée, surtout lorsque c’est un moteur TSI qui se charge de mouvoir l’ensemble. A ce sujet, pointons le petit 1.4 TSI de base, dont les 125 chevaux suffisent largement en usage quotidien. Seuls nos amis ardennais, habitués aux autoroutes au relief prononcé, lui reprocheront des relances un peu timides entre 100 et 120 km/h. Le TSI 150 chevaux, avec système de désactivation des cylindres, s’en sort un peu mieux.
En diesel, nous n’avons pu mettre la main que sur le seul TDI 190 chevaux. Si ce gaillard se montre un peu timide à très bas régimes, il se réveille rapidement pour charger la cavalerie et ne se calme qu’aux alentours de 4.500 tr/min. Pour un diesel, c’est bluffant !
Conclusion
Il est décidément très, très loin, le temps des Skoda propulsion, finies « au marteau » et équipées comme des goulags soviétiques… La Superb, avec son esthétique soignée, son équipement de haut vol, ses prestations routières et son habitabilité digne d’un palais, a toutes les cartes en main pour se glisser dans le peloton de tête du segment. A un petit détail près : il se trouve encore d’irréductibles conducteurs assoiffés de marques statutaires, pour qui Skoda ne résonne pas de manière très appétissante à leurs oreilles raffinées. Tant pis pour eux !