Il faut bien le dire, le trio germanique n’a jamais eu de véritable concurrence depuis de nombreuses années. Aujourd’hui, le constat diffère : Lexus profite du retour à l’essence, Jaguar nous propose des produits plus performants que jamais, Maserati entre dans la danse, Alfa Romeo est ressuscité et surtout, Volvo a véritablement ensorcelé ses modèles haut-de-gamme !

Mistral gagnant

Un vent frais souffle sur la gamme Volvo et il était temps ! Après le remplacement du SUV XC90, Volvo s’est attaqué au couple V70 et S80. Il faut dire que ces dernières accusent près de dix années dans les bielles. Volvo repart donc d’une page blanche avec un objectif clair : se hisser le plus haut possible. Et aujourd’hui, bien plus qu’hier, le Suédois a les moyens de ses ambitions avec les fonds de son tuteur chinois Geely.

Immense bébé

De par sa saisissante sobriété esthétique, la S90 se distingue clairement du flot automobile. Son regard fin, sa calandre et sa ligne de toit effilée sont ses atouts séduction. Seuls les feux arrière semblent un peu torturés. Et si cette S90 a la stature d’un Reine, elle en a aussi les dimensions : longue de 4,96 mètres, large de 1,88 mètre et haute de 1,44 mètre, la S90 prend pas moins de 11 centimètres en longueur face à sa devancière, la S80.

Espace détente

Quand la plupart de ses rivales, Classe E exceptée, misent sur l’aspect sportif et sur les qualités dynamiques, Volvo, lui, se concentre sur le confort. Car après tout, vous n’avalez pas le toboggan du Nürbugring tous les jours en allant au boulot ! La S90 surprend donc par son habitacle digne d’un salon de relaxation. Boiseries élégantes, finition impeccable, teintes chaleureuses et sobriété de bon goût sont les caractéristiques de cet espace détente. Les Allemandes n’ont qu’à bien se tenir…

Habitabilité ? Pour les personnes et non pour les biens

Généreuse, la S90 l’est assurément avec ses passagers. A l’avant, l’habitabilité est princière. A l’arrière, seuls les plus grands gabarits se plaindront de la garde au toit. En revanche, ceux qui risquent de poser une réclamation, ce sont les bagages : avec 500 litres, la S90 fait certes mieux que la S80, mais se voit pénalisée par un coffre aux formes irrégulières.

Moteurs !

Sous le capot, Volvo propose une pléthore de modèles essence et diesel allant de 150 à… 320 chevaux ! Mais contrairement à ses concurrents, ces puissances sont toutes extraites d’un 4 cylindres de 2 litres. Point de V6 au programme donc… Notre version D4 s’équipait d’un 2 litres de 190 chevaux. Une mécanique au couple copieux de 400 Nm et transmettant sa puissance aux roues avant (transmission 4x4 en option) via une boîte manuelle ou automatique.

Conduite détendue

Le contexte automobile actuel a ceci de paradoxal : les routes sont de plus en plus saturées, mais les voitures sont conçues de plus en plus sportivement. Volvo a compris qu’il y avait là une carte à jouer. Comprenez que cette Volvo, c’est un summum de confort. Contrairement à ses concurrentes, la S90 incite à la conduite détendue.

La puissance du moteur D4 et le comportement routier sain de cette grande berline permettent d’éclipser quelques petites bombes, mais jamais vous n’aurez envie de vous y risquer. Tout simplement parce que vous préférerez profiter de la délicieuse ambiance à bord et laisser ces excités s’expliquer entre eux.

Homogénéité

Pourtant, le démarrage nous laisse quelque peu dubitatifs : à froid, le 4 cylindres cogne comme un vulgaire tournebroche agricole et semble incongru dans un écrin aussi classieux. Mais une fois en température, les choses s’améliorent nettement. C’est alors que vous profitez de l’excellence de la boîte automatique, du confort souverain, de la mécanique toujours disponible, de l’amortissement filtrant et du comportement sain en toutes circonstances. Si la grande Suédoise accepte la conduite dynamique, elle ne vous donnera toutefois pas beaucoup d’informations au travers de la direction qui reste toujours trop artificielle.

Sécurité

Chez Volvo, la sécurité n’est pas un vain mot. Le Suédois se fait d’ailleurs fort de montrer l’exemple, ce qui est un exploit face aux Teutons aux budgets pharaoniques ! Si la belle Suédoise ne dispose pas (encore) du système de dépassement assisté, elle propose néanmoins tout le reste : régulateur de vitesse adaptatif, assistant de conduite dans les embouteillages, avertissement de changement de bande involontaire, reconnaissance des panneaux de signalisation, détecteur de fatigue et système de remise sur trajectoire lorsque votre voiture dévie lentement.

Prévoyez néanmoins une enveloppe supplémentaire si vous désirez disposer de l’avertisseur d’angle mort, de l’alerte de véhicule roulant perpendiculairement en cas de marche arrière ou d’arrivée à un croisement, et de l’aide au parking. Concernant le système multimédia, sachez que Volvo s’en remet à une grande tablette en format portrait, très fluide dans son fonctionnement et relativement facile à appréhender. Son seul défaut, c’est… de distraire le quidam installé derrière le volant.

Tarifs

La version D4 est affichée à partir de 40.400 € dans sa version Kinetic. La gamme comprend également les versions Momentum, R-Design et Inscription. Cette dernière est un sommet de luxe, de technologie et de raffinement. Associée à la transmission intégrale et à la boîte automatique, elle revient à 55.200 €.

Face à la pompe, notre modèle à roues avant motrices et boîte automatique était annoncé à 4,4 l/100 km, soit 116 g CO2/km. Pour notre part, nous avons obtenus une consommation de 7,4 l/100 km en conduite détendue. Ce qui n’est ni brillant, ni médiocre…

Conclusion

Volvo a incontestablement su comment tirer les marrons du feu. En osant la différence, la grande Suédoise ne fait rien d’autre que séduire… Séduire par sa plastique d’une belle sobriété, par son habitacle chaleureux et impeccablement fini, ainsi que par son attitude sur la route, incitant à la détente et à la relaxation. Et dans les conditions de circulation actuelles, ce sont là des valeurs qui font mouche ! En évitant de copier ses camarades teutonnes, la Suédoise se permet de les menacer…