Volvo semble au top de sa forme depuis qu’il dépend de capitaux chinois. Le trio de grands SUV, berline et break XC90 / S90 / V90 a redonné du crédit au blason scandinave dans l’univers du haut de gamme. En outre, Volvo s’attaque maintenant à des marchés de plus grands volumes grâce à sa nouvelle famille compacte « 40 », dont un inédit SUV XC40 aux premiers chiffres impressionnants ! Dans le même temps, Volvo a renouvelé sa locomotive commerciale. Son SUV de taille moyenne, le XC60, autrement dit le modèle le plus vendu dans l’histoire de Volvo depuis sa création, est en effet repassé sur le métier. Outre sa gamme de mécaniques thermiques classiques, ce SUV profite de sa refonte pour s’offrir une mécanique hybride rechargeable.
Merci grand frère !
Même si l’étiquette « T8 Twin Engine » accolée derrière le nom XC60 laisse penser que le XC60 s’offre deux moteurs, en fait, on en retrouve même trois au total ! Globalement, cette solution mécanique n’a, toutefois, rien de vraiment inédite. Car le groupe motopropulseur que Volvo propose maintenant sur la nouvelle génération de son best-seller XC60 est repris à l’identique du grand-frère XC90 qui l’a étrenné en 2015. Et qui la, lui-même, aussi déjà offert aux S90 et V90 !
T6 « + »
Partageant la même plateforme que ces trois grands modèles, le XC60 hérite donc aussi de cette mécanique hybride rechargeable « made in Volvo ». En pratique, le XC60 T8 Twin Engine se présente comme un T6 « + ». Autrement dit : on retrouve sous le capot avant le moteur 2.0l à double suralimentation (turbo et compresseur) essence de 320 ch de la version T6. Il s’offre néanmoins un petit moteur électrique de 46 ch servant à la fois d’alterno-démarreur, lui pour assurer des coupures/démarrages discrets et de premier coup de « boost » lors des relances.
« Faux » 4X4
En plus de ces deux premiers moteurs, on en retrouve un troisième chargé d’animer les roues arrière. Plus « costaud » que l’alterno-démarreur, ce moteur électrique développe 87 ch et 240 Nm de couple. C’est lui qui anime, seul, le XC60 en mode 100% électrique. Contrairement au XC60 T6 qui se présente donc comme un « vrai » 4X4, avec une liaison mécanique entre ses essieux, le XC60 T8 se profile plutôt comme un « faux » 4X4. En pratique, on roule soit en traction, soit en propulsion, soit en 4X4 en fonction du mode de conduite utilisé.
10,4 kWh
Pour alimenter la partie électrique, on retrouve le même pack de batterie de 10,4 kWh installé dans la structure en « T », qui traverse le véhicule sur sa longueur, comme sur le XC90. Sur le XC60, cela autorise une autonomie théorique en mode 100% électrique de 50 km. Dans la pratique, mieux vaut toutefois tabler sur un rayon d’action d’environ 35 à 40 km : plutôt 30 à 35 km sur des voies rapides et de 35 à 40 km dans des conditions plus optimales. Ce qui, en fonction de la distance entre son domicile et son lieu de travail, peut tout de même déjà s’avérer intéressant.
Recharger souvent !
Pour éviter de voir la consommation réelle de son XC60 T8 s’élever vers des sommets, il faudra d’ailleurs s’astreindre à recharger la batterie dès que possible. Après tout, c’est le but de ce genre d’engin de toute façon ! Il faut compter plus ou moins 2h30 à 3 h pour une recharge complète sur une borne de type « Wallbox ».
On peut alors, en fonction de son style de conduite, espérer voir sa consommation moyenne réelle de carburant se fixer autour de la barre des 7l/100km. Voire moins si l’on ne parcourt que des petits trajets en mode électrique, bien sûr. Mais si l’on parcourt des plus grands trajets, avec la batterie vide, il ne faudra pas s’étonner de voir l’appétit du bouillonnant 2.0l suralimenté passer la barre des 10l/100km. Et l’autonomie fondre, du coup, comme neige au soleil. Heureusement, si les premiers exemplaires proposés devaient se contenter d'un réservoir amputé de seulement 50l, Volvo a toutefois corrigé le tir. Le XC60 T8 peut dorénavant embarquer 70l de sans-plomb avec lui.
Compromis idéal
En route, le XC60 se montre sensiblement plus dynamique que son grand frère XC90. Plus léger (environ 150 kg de moins) et moins « flottant » sur ses appuis, le petit frère ne se vautre plus dans les virages. Mais son confort de marche reste référentiel grâce à son amortissement pneumatique irréprochable. À bord, on profite aussi d’une excellente insonorisation, de sièges confortables et d’une atmosphère globalement apaisante. Bref, un voyage en « first » assuré !
Tiraillements
Si l’on souhaite profiter, à l’occasion, du potentiel dynamique offert par la cavalerie cumulée offrant 407 ch en basculant le mode de conduite sur « Power », il faudra tenir fermement le volant ! On l’a dit : dans ce cas-ci, la fougue du 2.0l à double suralimentation ne transitera que par les roues avant. Sous forte charge, on note alors clairement des tiraillements dans le volant, nettement plus sensibles que sur la version T6. Cela dit, honnêtement, le XC60 T8 incite plutôt davantage à opter pour le mode « Pure » le laissant évoluer sereinement en mode électrique !
Conclusion
Le XC60 T8 se profile comme une version « réduite » intéressante du grand frère XC90 T8. Certes, le volume de coffre est alors sensiblement réduit : 468l (ce qui est, d’ailleurs, encore un peu moins qu’un XC60 thermique normal offrant 505l). Mais le rapport encombrement/habitabilité/coffre reste intéressant. Et le comportement dynamique plus efficace que celui du XC90 sans perte significative du côté confort. Reste que le tarif reste très élevé pour la version T8, même en XC60. Comptez au minimum 68.500€. On se rassurera tout de même grâce aux avantages fiscaux que son homologation CO2 de 50g/km assure. Rappelons néanmoins que si l’on envisage ce type de mécanique à l’achat, il faudra s’astreindre à recharger la batterie dès que possible pour éviter de voir la consommation réelle de carburant s’envoler. Le XC60 T8 pèse, avec tous ses organes mécaniques, au total plus de 2 tonnes, n’oublions pas !