Cette "maxi" 500 évite le piège de la caricature, un écueil que la Countryman ne maîtrise pas avec autant de talent. La vidéo "blue pill", vue plus de quatre millions de fois en un mois sur YouTube, illustre le propos à merveille! La 500X partage ses dessous avec la Jeep Renegade fraîchement présentée.

Etudiée conjointement par Jeep et Fiat, la 500X a des ambitions mondiales (elle sera vendue dans plus de cent pays!), et devrait aider Fiat à sortir de sa monoculture. Présentée au salon de Los Angeles, elle semble déjà confirmer les attentes placées en elle, ce dont se réjouit Fiat qui réalise une solide percée sur le continent nord-américain.

Une plateforme, mais deux voitures bien distinctes qui ne devraient pas se cannibaliser. La Jeep revendique de réelles capacités off-road avec des variantes à rapports courts et un look baroudeur taillé à la serpe. La 500X joue la carte du charme latin, reprenant la silhouette de la 500 et un intérieur qui s'en inspire directement.

Urbaine ou baroudeuse

La 500X joue de ses charmes sur deux tableaux. La 500X "Urban" se veut plus consensuelle et élégante. Elle se décline en versions Pop, Popstar et Lounge. L'autre version se montre plus virile et aventurière avec ses finitions baroudeuses Cross et Cross Plus.

Relativement compacte, haute d'environ 160 cm, la X marque sa filiation au segment porteur des SUV par ses passages de roues généreusement marqués et sa garde au sol. Le trait s'accentue sur les Cross avec des boucliers spécifiques plus expressifs.

Le choix des motorisations se conjugue avec les différentes transmissions proposées. L'entrée de gamme se contente du 1.6 L E-TorcQ essence de 110 ch, accouplé à une boîte cinq vitesses, uniquement disponible en deux roues motrices. Le 1.4 MultiAir de 136 ch reçoit une boîte à six rapports puis plus tard une boîte six à double embrayage, mais traction avant dans les deux cas. Le 1.4 MultiAir2 de 170 ch chapeautera la gamme essence, avec la transmission intégrale et une boîte auto à neuf rapports, inaugurée sur le Range Evoque.

En diesel, le choix se portera sur le 1.6 MultiJet II de 115 ch en traction avant et boîte six manuelle ou le 2.0 MultiJet II de 136 ch avec boîte auto à neuf rapports et quatre roues motrices. Ce dernier sera aussi disponible avec la boîte six manuelle, toujours en 4X4, tandis que l'entrée de gamme sera constituée du 1.3 MultiJet II de 95 ch, boîte cinq et traction avant. Vous suivez?

4X4

Si le gras des ventes de ce segment se contente de deux roues motrices, certains marchés sont friands des quatre roues motrices, une option que la 500X est sans doute (avec la Renegade!) la seule à proposer dans cette catégorie de SUV compacts. Un plus qui peut se justifier, puisque les roues arrières ne deviennent motrices que lorsque les conditions d'adhérence le réclament, ce qui permet de contenir la consommation.

La 500X possède aussi son petit bouton "magique" qui permet de choisir entre trois modes de conduite: Auto, Sport et All Weather (ou Traction suivant les modèles) Ces modes agissent sur la réactivité du moteur, la direction, les freins et la boîte automatique. Sur les modèles Cross, le système agit aussi sur la transmission du couple arrière sur les 4X4 ou enclenche le "Traction Plus" qui améliore l'adhérence du train avant.

Charmeuse et efficace

La coque de la 500X a fait l'objet de toutes les attentions, et la petite dernière se revendique comme la Fiat la plus rigide de tous les temps, avec 73% d'aciers spéciaux et une rigidité 38% plus élevée que la moyenne. Avec ses suspensions MacPherson aux quatre roues et sa direction à assistance électrique, la 500X offre un comportement à la fois rassurant, prévisible, mais aussi amusant et efficace. Virant bien à plat, la 500X se régale des virages nous menant de Turin à Balocco, le centre d'essais du groupe Fiat.

L'habitacle, sympathique, s'inspire de la Fiat 500 dans le travail du tableau de bord et le style des sièges. La qualité perçue est par contre en net progrès. De quoi éviter la morosité de nombreuses concurrentes sans regrets, d'autant que le choix des matériaux et des couleurs donnera libre cours à la personnalisation.

Pas de surenchère technologique ni d'effets spéciaux souvent gratuits, et ce n'est peut-être pas plus mal: on échappe même à l'incontournable signature LED du regard! On finirait par s'en réjouir tant ce gadget devient lassant…

Rien à dire sur la position de conduite, parfaite, tout comme le maintien des sièges. Les équipements de sécurité ne manquent pas, parmi lesquels l'assistant voie de circulation, la détection d'angle mort, le freinage d'urgence, le régulateur de vitesse adaptatif.

L'heure du choix

Notre 500X "Urban" deux roues motrices était équipée du 1.4 L MultiAir de 136 ch avec boîte à six rapports. Sans doute un bon choix, vu l'agrément prodigué par cette mécanique. On ne reprendra pas le couplet des rapports trop longs, une fatalité qui n'épargne pas grand monde mais qui conditionne de bons chiffres d'homologations. Disons simplement que notre X s'est montrée conciliante et facile à vivre, ne rechignant pas à dévoiler un certain tempérament lorsque les hauts régimes sont sollicités. Restera à mesurer le verdict à la pompe.

Une petite escapade sur la piste tout terrain de Balocco au volant d'une 500X Cross quatre roues motrices 2.0 L MultiJet II de 136 ch avec boîte auto à neuf rapports a permis de mesurer une efficacité certaine dans ces conditions plus extrêmes, mais à quel prix? Les quatre roues motrices ne sont accessibles qu'avec les motorisations les plus ambitieuses, accolées d'office à la boîte automatique à neuf rapports. Résultat, la note s'alourdit de plus de 4.000 € et le poids de près de deux cents kg… Un choix à ne privilégier qu'en cas d'absolue nécessité!

Si la 500X ne révolutionne pas le segment, il lui donne en tous cas un joli coup de fraîcheur et de charme, avec sans doute la meilleure Fiat depuis des années!