Si vous voulez encore profiter des primes fédérales pour les voitures à faibles émissions de CO2, hâtez-vous ! En effet, en 2012, les autorités supprimeront ces ristournes, octroyées directement sur la facture. Le secteur automobile demande une disposition transitoire jusqu’à la fin du salon de Bruxelles, afin d’éviter le chaos dans les concessions.

Sachant que l’Etat doit faire des économies, la fin des primes n’est pas une surprise. Cette mesure devrait permettre d’épargner 328 millions d’euros de dépenses publiques. Les fédérations sectorielles FEBIAC et FEDERAUTO « regrettent la perte de ces incitants importants pour les voitures propres, mais comprennent la décision, étant donné le climat économique actuel ».

Avant ou après le salon?

FEBIAC et FEDERAUTO désirent obtenir des garanties pour les clients qui achètent une voiture cette année mais dont la livraison n’aura lieu que début 2012. Ils demandent donc que la réduction soit accordée pour tous les bons de commandes émis jusqu’au 31 janvier 2012. Les primes seraient ainsi maintenues durant la période du salon. « Cela permettrait de maintenir le marché, car les consommateurs attendent traditionnellement la période du salon pour commander un nouveau véhicule », déclarent les fédérations automobiles dans un communiqué commun.

La FEBIAC avait déjà précédemment mis en garde contre les dangers d’un arrêt brutal des primes : « cela paralyserait le marché automobile pendant la période du salon, où les constructeurs réalisent jusqu’à 25% de leur bénéfice annuel. Cela aurait donc un effet déterminant sur les résultats du secteur pour l’année 2012. Il faut aussi tenir compte de la réalité économique : nos entreprises ont déjà commandé depuis longtemps les véhicules qu’ils prévoient de vendre en 2012. Vu le contexte économique actuel, ils ne peuvent pas se permettre un échec lors de la période du salon ».

Le premier ministre démissionnaire, Yves Leterme, ne veut pas attendre. Il a présenté un budget 2012 dans lequel plusieurs mesures du nouveau gouvernement sont adoptées. « Si la décision de supprimer les primes n’est pas effective pour la période du salon, le rendement sera moins intéressant », a déclaré Yves Leterme sur la VRT.

Les fédérations automobiles demandent une transition claire, « sinon cela risque d’être le chaos d’ici la fin de l’année, à la fois pour le client, pour les entreprises du secteur et aussi pour les services de traitement des primes et d’immatriculation des véhicules ».

Une voiture sur trois

Les primes ont été instaurées en 2008 pour diminuer les émissions de CO2 du parc automobile. Elles ont d’abord pris la forme d’une réduction d’impôt, avant d’être appliquées comme ristourne directe sur la facture d’achat, le montant étant avancé par le concessionnaire. Ces dernières années, les modèles de voitures à faibles émissions de CO2 se sont multipliés et, dernièrement, une voiture neuve sur trois profitait d’une prime fédérale.

Les voitures émettant entre 105 et 115 g/km de CO2 profitaient d’une ristourne de 3% du prix d’achat, tandis que la réduction grimpait à 15% pour celles émettant moins de 105 g/km. Grâce à ces incitants, les émissions moyennes du parc automobile belge sont tombées à 135 g/km de CO2, soit moins que la moyenne européenne (135 g/km). Mais ces primes ont aussi été critiquées, car elles incitaient les acheteurs de voitures citadines à opter pour des modèles diesel, qui émettent certes moins de CO2 mais rejettent d’autres polluants néfastes pour l’environnement et la santé, comme les particules fines et les oxydes d’azote.