Des compromis avant tout !
ST ne veut pas dire RS. Comprenez par là que la philosophie de la ST n’est non pas d’exploser un temps sur la boucle nord du Nürburgring, mais bien d’apporter un peu de piment et de dynamisme dans le quotidien du conducteur, sans pour autant nuire au confort. Ainsi, Ford affûte les suspensions, dope le moteur, mais annonce avoir préservé l’homogénéité du modèle « de série ». Traduisez que la Focus ST se place en tant que rivale de la VW Golf GTI et non de la Renault Mégane RS !
La même pour tout le monde !
De sport, il en sera question aux quatre coins du globe. Ford, conformément à sa nouvelle stratégie, a donc décidé de vendre la même Focus ST en Europe, en Asie et aux Etats-Unis. Les réglages de suspensions adaptés au marché, c’est fini ! Selon Ford, un conducteur sportif a les mêmes attentes, quel que soit son domicile ! Autant le dire tout de go, le produit n’est en rien affadi par cette politique… Et fait unique sur le segment : la ST est disponible en Clipper, à savoir, en break !
Ça pète dans les yeux !
La nouvelle Focus, on adhère ou non à son style, mais avec cette variante ST, on confirme que l’engin perpétue une certaine flamboyance dans les couleurs ! Joviale, pétulante et très printanière, la palette des couleurs en met plein les yeux ! La ST, c’est aussi un look musclé, comme en attestent les pare-chocs retravaillés, la spectaculaire sortie d’échappement centrale et les jupes latérales violemment retravaillées.
Spectacle dans l’habitacle !
Dedans, même combat. La sage Focus de série enfile le survêtement de sport, rejette ses gentils sièges de série et les troque contre des Recaro hauts en couleurs et au maintien parfait ! Le ciel de toit est désormais tendu de noir. Et puis, il y a cette batterie de petits cadrans venant surmonter la planche de bord et renseignant le conducteur (pilote) sur la température d’huile, la pression de cette dernière et la pression du turbo.
Et c’est juste parfait : la position de conduite est excellente, le maintien des sièges est somptueux et, ce qui ne gâche rien, l’habitacle gagne en gaieté ! Reste à s’habituer aux commandes assez obscures du système d’info-divertissement et à une console peu intuitive ! Pas facile de régler l’échelle du système de navigation ou de se connecter sur son iPod du premier coup !
Un cylindre de moins !
C’est ici que les amateurs verseront sans doute une larme. Le charismatique 5 cylindres de la précédente Focus ST est relégué aux oubliettes ! Adieu, staccato sourd et prenant ! Ford lui a préféré un moteur 4 cylindres turbo de 2 litres, plus sobre de 20 %, mais qui avance pourtant une puissance de 10 % supérieure : 250 chevaux à 5.500 tr/min et, surtout, un couple de 360 Nm entre 2.000 et 4.500 tr/min. Le tout est accouplé à une boîte manuelle à 6 rapports. Dans les chiffres, Ford annonce 248 km/h, 6,5 secondes pour le 0 à 100 km/h et une consommation de 7,2 l/100 km, soit 169 g CO2/km.
Pour satisfaire les mélomanes nostalgiques, Ford s’est penché sur la sonorité de son moulin. Développant un « Sound Symposer » qui retransmet les bruits d’admission dans l’habitacle quand la pression sur l’accélérateur le suggère, la sonorité du « 4 » est entrainante et pousse à la consommation ! C’est artificiel, ça ne sonne pas comme un « 5 pattes », mais ça reste sympa !
Changement de cap !
Disons le tout de go, la philosophie du modèle a changé. Avec la précédente mouture, il était surtout question d’un moteur, un 5 cylindres complètement atypique dans cette catégorie, mais au chant guttural qui donnait le frisson. Le châssis suivait sans peine mais se trouvait pénalisé par un moteur un peu pesant sur le train avant.
Et donc ?
Avec cette nouvelle venue, il est surtout question d’un châssis : le train avant (équipé d’un système compensant les effets de couple dans le volant) se voit allégé par le moteur plus compact et la Focus virevolte d’un virage à l’autre avec une aisance désarmante et un tranchant digne des meilleures sportives. Stable en ligne droite et drôlement agile dans le serré, elle a de plus le bon goût de faire passer les 250 canassons sur le bitume ! Sans trop refiler le parkinson au conducteur, qui plus est !
Le châssis réagit au doigt et à l’œil, train avant plongeant à la corde des virages et train arrière n’hésitant pas à enrouler les courbes sur simple lever de pied ! C’est rigolo, réactif, mais pas piégeur car les réactions sont progressives ! Le break présente un tempérament sensiblement plus sage. Cerises sur le gâteau : le confort semble effectivement préservé ! A vérifier lors d’un test plus approfondi sur nos routes bien belges… Seul bémol : avec ces jantes de 18 pouces, le rayon de braquage est digne d’un pétrolier.
Epinglons également l’ESP retravaillé, qui donne le choix entre le mode normal (déjà bien tolérant…), un mode Sport (qui autorise jusqu’à 45° de dérive) et un mode OFF qui ne se réactive pas au premier coup de freins.
Et ce moteur ?
Le moteur, lui, ne manque pas de vigueur et n’hésite pas à pousser dès les plus basses rotations. Il ne s’agit pourtant pas d’un moulin de compétition : il trouve vite ses limites, une fois passé 5.500 tr/min. La zone rouge à 6.500 tr/min suggère un tempérament hargneux, mais dans les faits, il n’en est rien. Souple, onctueux et rauque, il est le parfait allié du châssis, même s’il ne peut logiquement offrir le charisme du précédent 5 cylindres ! La boîte, elle, ne mérite que des éloges : les verrouillages sont fermes, juste comme il faut !
Les tarifs !
Ford propose trois niveaux de finition (ST1, ST2 et ST3), avec des prix démarrant à 28.900 € pour la berline (1.000 € de plus pour la Clipper) et grimpant à 31.900 € maximum.