Roadster sexy mais sans grande ambition sportive, la 190 SL était démodée en ce début des années 60. Outre sa mécanique trop timide, ses rondeurs rappelaient la décennie précédente. Il était donc temps pour du sang neuf ! Le modèle qui lui succéda fut la 230 SL en 1963, surnommée W113 en interne et… Pagode par les journalistes ! Pourquoi un tel nom ? En raison de la forme concave de son magnifique hard-top !
Un dessin… français !
C’est au talentueux Paul Bracq, un designer français de génie, que l’on doit le dessin simple et élégant de la 230 SL. Paul Bracq a évité de verser dans les effets de mode et a opté pour une ligne d’un classicisme intemporel. Subtile et raffinée, la 230 SL profite de plus d’un intérieur soigné à la finition irréprochable.
Du sport ? Suffisamment !
Si le terme « SL » signifie « Sport Leicht », la 230 SL n’est ni sportive, ni légère… Quoique sur le premier point, le moteur 6 cylindres en ligne de 2,3 l et 150 chevaux qui l’équipe, fait mieux que de la figuration : il entraine les 1.300 kg à près de 200 km/h et tonne d’une voix métallique et rageuse lorsqu’il est poussé dans ses retranchements ! Cette brillante mécanique est accouplée à une boîte mécanique ou automatique à 4 rapports.
Du confort ? Assurément !
Mais c’est surtout sur le plan du confort que cette SL marque des points, à tel point qu’aujourd’hui encore, de nombreux propriétaires n’hésitent pas à utiliser cette icône des années 60 sur de longues distances !
Evolutions
La 230 SL deviendra 250 SL en 1967 puis rapidement 280 SL. Cette dernière est sans doute l’évolution la plus recherchée : le moteur réalésé à 2,8 l développe alors 170 chevaux. Si la majorité des exemplaires profitent d’une boîte automatique, quelques voitures furent équipées de la brillante boîte mécanique 5 optionnelle et développée par ZF.
Bon à savoir
Aujourd’hui, la majorité des « Pagode » ont profité d’une restauration. Restez néanmoins sur vos gardes et traquez toute trace de corrosion ou de « camouflage ». Vérifiez également le bon fonctionnement du moteur dont l’injection déteste les longues périodes d’immobilisation. L’entretien doit être respecté à la lettre, condition essentielle à la fiabilité du modèle.
Bonne nouvelle : toutes les pièces (ou presque) sont disponibles et les spécialistes ne sont pas rares… Prévoyez tout de même une grosse enveloppe sur le côté car une intervention coûte vite une fortune, prix des pièces oblige ! Question tarifs, justement, comptez entre 80.000 et 150.000 euros suivant version et configuration. Une 230 SL à boîte automatique valant nettement moins qu’une 280 SL dotée de la rare boîte 5 manuelle et munie de son hard-top. Une sacrée cote pour une voiture produite à près de 50.000 exemplaires entre 1963 et 1971 ! Enfin, dernier point d’attention, toutes les voitures n’étaient pas livrées avec une capote !