Les comptes d’épargne ne rapportent plus rien, le marché immobilier semble assez morose et les actions en bourse sont toujours aussi risquées. Les investisseurs se réfugient donc sur les œuvres d’art, en ce compris les véhicules de collection.
L’histoire se répète-t-elle ?
Du jamais-vu auparavant ? Non, car à la fin des années 80, le contexte économique avait également poussé les investisseurs à se réfugier sur les oldtimers. La disparition d’Enzo Ferrari avait de plus, braqué les projecteurs sur la firme de Maranello. Résultat, en quelques mois à peine, certaines Ferrari avaient vu leur valeur doubler, tripler et parfois, bien plus encore. Au point que certains modèles, à l’instar de la F40, se revendaient sur le marché noir ! L’engouement, amorcé en 1988, a connu une certaine forme d’apogée en 1989, pour ensuite s’effondrer complètement à partir de 1990.
Cela signifie-t-il que la cote des voitures de collection pourrait brutalement retomber ? C’est évidemment toute la question et bien malin celui qui pourra répondre. On peut toutefois affirmer, sans prendre trop de risque, que le marché est plus large aujourd’hui qu’hier, que certains pays émergeants sont désormais demandeurs, alors que l’offre, elle, reste plus ou moins stable, voire, recule légèrement. Voilà qui pourrait influencer positivement la donne, mais une fois encore, rien n’est moins sûr…
L’effet « nostalgie »
Avec une voiture ancienne, l’acquéreur essaye souvent de retrouver des sensations, des bruits et des odeurs de véhicules qu’il a connus dans sa jeunesse, voire dans son enfance. Voilà pourquoi les voitures des années 50 à 70 sont très demandées : les acquéreurs ayant connu ces engins dans leur jeunesse ont en effet, atteint aujourd’hui un certain pouvoir d’achat. Concluez que les voitures d’avant-guerre sont passées de mode et que les « youngtimers » (voitures de 1970 à 1990) ont un bel avenir devant elles. Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire…
Si votre truc à vous, ce sont les véhicules des Trente Glorieuses, sachez qu’il existe toujours quelques classiques inébranlables, car faciles à réparer, s’insérant sans problème dans la circulation actuelle et éligibles dans bien des rallyes et autres commémorations. Nous pensons évidemment aux Alfa Giulia, MGB et autres Porsche 356 : voilà des valeurs sûres qui ont pris de la valeur, mais pas de manière aussi exponentielle que certaines prestigieuses GT.
L’authenticité
Votre voiture est-elle toujours équipée de son moteur d’origine (« matching numbers ») ? A-t-elle été restaurée ? Possède-t-elle un historique complet ? Voilà tous des facteurs qui ont un gros impact sur la cote. En 2015, les amateurs recherchent surtout et avant tout, des automobiles préservant leurs attributs d’origine. Souvenez-vous de la vente de la collection Baillon par Artcurial : des épaves tombant en ruine se sont vues âprement disputer, jusqu’à parfois être adjugées à des montants dépassant le million d’euros. Voilà qui mérite réflexion et qui nous pousse à la question suivante : ne s’agit-il pas là d’un simple effet de mode ? Et si l’important, ce n’était tout simplement pas de se faire plaisir avec une voiture qui nous plait, sans chercher le gain ?