Vincenzo Lancia possède un esprit remarquablement visionnaire et d’une formidable créativité. Cet amoureux de la technique soigne les détails à l’extrême et est toujours à la recherche de nouvelles solutions. Alors qu’il cogite sur un nouveau modèle dès le lendemain de la Première Guerre Mondiale, Vincenzo Lancia dépose un brevet pour ce futur véhicule : pour lui, le traditionnel châssis séparé est voué à disparaître.
Une extraordinaire base de travail
Alors que toutes les voitures de ce début du 20ème siècle reposent sur un traditionnel châssis en échelle ou en « X », Lancia développe une coque autoporteuse où l’arbre de transmission ne serait plus sous la voiture mais passerait au travers, via un tunnel de transmission. De cette manière, il peut rabaisser la voiture, avec les avantages en matière de performances et de tenue de route que l’on suppose. La Lambda, qui sera présentée en 1922, repose donc sur une plateforme au dessin similaire à celui des propulsions actuelles !
La carrosserie autoporteuse n’est pas le seul élément innovant de la Lambda, car Vincenzo Lancia développe également une suspension avant à roues indépendantes. En effet, à l’époque, les trains roulants des véhicules étaient constitués d’essieux rigides, tant à l’avant qu’à l’arrière. Sous le capot, les ingénieurs de la firme conçoivent un nouveau moteur, à 4 cylindres en V. Cette mécanique évoluera au fil des années, passant progressivement de 2,1 l de cylindrée et 49 ch, à 2,6 litres et 69 chevaux.
Un beau succès
Le modèle, en dépit d’un prix de vente élevé, rencontra rapidement son public : en huit années de production, la voiture fût écoulée à 13.000 exemplaires. En compétition, la voiture remporta de nombreux succès grâce à son excellente tenue de route. Les clients aisés, quant à eux, savourent le confort supérieur de cette berline révolutionnaire. La voiture est également tristement célèbre pour avoir été le véhicule des assassins de Giacomo Matteotti, un député socialiste italien, séquestré puis assassiné à l’été 1924. Cet assassinat, commandité par le mouvement fasciste, confortera Benito Mussolini dans ses positions.
Aujourd’hui
Très recherchée par les amateurs de véhicules d’avant-guerre, la Lancia Lambda est nettement moins courante aujourd’hui qu’elle ne l’était à l’époque. C’est principalement avec une carrosserie de torpedo qu’on la retrouve aujourd’hui, soit un cabriolet à 4 portes et 4 places. Il vous faudra scruter les annonces internationales, ainsi que les lots des grandes maisons de vente aux enchères pour débusquer un exemplaire. Tablez sur un minimum de 120.000 € pour un véhicule honnête.