Land Rover n’est pas le premier à proposer un 4x4 sportif. Mais le nom Range Rover reste une indéniable référence dans le monde du tout-terrain de luxe. Alors qu’il s’abaisse pour mieux tracer sur autoroute, on n’y voit rien à redire. Sauf que notre véhicule d’essai roulait au gazole. Et ce n’est pas vraiment une cure de dopage pour le Range Rover. Avec le Diesel, il faut bien admettre que le qualificatif de Sport est très surfait. Car cela ressemble plus à un sportif zappette en main que balle au pied.
Pas un pro du sprint
Entre les V8 essence qui réussissent un Tempo 100 en moins de 9 secondes et notre V6 Diesel poussif, il y a deux mondes. Le moteur gazole turbocompressé dispose d’un bloc en Compacted Graphite Iron (CGI) pour le rendre plus compact, plus solide et plus rigide. Pourtant, le Range Rover Sport 2.7 TDV6 de 190 ch (140 kW) a bien du mal à exploser les chronos. Pensez donc, il lui faut 12,69 s pour passer de 0 à 100 km/h. Pas terrible pour un sportif. Par contre, son couple de 440 Nm à 1900 tr/min en fait un bon coureur de fond.
Marathonien
Une fois lancé, ce running back est du genre obstiné. Musclé et lourd, il peut courir sans être dérangé par le moindre aléa. À son bord, on fait un peu le vide avec cette sensation de puissance physique liée à un bloc particulièrement silencieux. Ni claquement, ni vibration. Quel bonheur ! La boîte automatique ZF à six rapports travaille en douceur. En mode automatique normal c’est parfois un peu lent. Il y a alors un mode Sport qui contre-attaque. Si cela ne suffit pas on peut opter pour la stratégie de sélection manuelle pour garder l’avantage.
Tout schuss
La BVA transmet la force motrice en permanence aux quatre roues. En mode Sport, il est possible de sauter un rapport en freinage intensif pour avoir une meilleure réaction en sortie de virage. Les montées de rapport sont également évitées lorsque des forces latérales sont détectées et la gestion de la boîte s’adapte en fonction du comportement du conducteur et des conditions d’adhérence. Et on slalome avec aisance.
Alpinisme
Le Range Rover Sport possède une boîte de transfert. Le changement est électrique et peut être effectué en roulant. Le différentiel central actif à 100% distribue la puissance entre les essieux avant et à un rapport de 50:50. Toutefois, il adapte automatiquement le couple en fonction des conditions et peut être verrouillé. Il y a aussi la molette Terrain Response™ où l’on peut choisir cinq conditions d’utilisation en fonction du terrain à affronter. Dès lors, difficile de mettre le Range Rover en défaut, même à Val d’Isère au salon du 4x4.
Trampoline
Des ressorts pneumatiques réglables en hauteur sont de série sur tous les modèles. La suspension à double triangle a été conçue pour offrir un comportement routier plus sportif, surtout dans les virages. Il est vrai que la caisse garde bien le cap. Difficile de la prendre à revers.
Team spirit
Concernant le freinage, il est endurant mais la pédale est un peu souple. Les quatre grands disques ventilés font bien leur travail. De plus, on a même droit à un esprit d’équipe avec un ABS et un ESP qui ne se la jouent pas perso et interviennent quand vraiment la situation devient critique. Ajoutons à cela une direction assistée variant en fonction de la vitesse d’une précision de berline. Bref, hormis la hauteur d’assise, difficile de dire que l’on se trouve dans un 4x4.
Hors jeu
Le Range Rover sport est une grande et haute voiture. Pas évident de la garer, surtout que notre modèle d’essai n’avait pas d’assistance au parking. De plus, pour entrer dans un garage souterrain, il vaut mieux abaisser la suspension au minimum. Sinon, vous abîmerez le toit de votre toto.
Criquet
Par contre, le luxe British est très agréable avec des matériaux de qualité. Le Range Rover Sport est une voiture confortable avec un grand agrément de conduire. La finition de bonne facture s’allie à une bonne position de conduite et de bons sièges pour donner un sentiment de bien-être. Sans oublier les espaces de rangement et le coffre de grande taille.
Soif
Il est bien connu que le sport cela fait transpirer et qu’il faut boire. La RR Sport l’a bien compris avec une consommation de 10,2 litres de Diesel en cycle combiné. N’allez pas voir celle des versions essence, vous risquerez de ne pas avoir assez de réserve pour terminer l’étape. C’est la fringale assurée, surtout si on le pousse à sa vitesse maximale (193 km/h en Diesel).
Médaille d’or
Le Range Rover Sport a été élu 4x4 de l’année pour la Belgique. Il faut le voir sur l’ensemble de la gamme, évidemment, et notamment avec ses versions essence V8 atmosphérique ou suralimenté. Il faut dire que cette voiture a réussi à trouver le bon compromis en évitant les défauts des tout-terrain sur la route. Tout en restant un véritable 4x4 capable de sortir de moments difficiles. Surtout que l’on peut faire varier la hauteur de caisse en fonction de l’utilisation que l’on veut en faire. Un vrai décathlonien à l’aise sur toutes les surfaces : de la terre battue à l’herbe en passant par le béton.
© Olivier Duquesne & Lionel Hermans
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