C’était écrit : les lourds nuages opaques qui surplombaient la cuvette de l’Eau Rouge ce jeudi sur le coup de 19.30 heures ne pouvaient pas retenir leurs milliers de litres d’eau bien longtemps !  La première séance d’essais qualificatifs, celle qui traditionnellement décide de l’ordonnancement de la grille de départ des Total 24 Hours of Spa, s’annonçait somptueuse. Mais par la faute d’un orage bien malvenu, la fête allait bien vite tourner au vinaigre…

Les sombres nuages eurent pourtant le bon goût de laisser planer l’espoir pendant un petit quart d’heure avant de se déchirer brutalement et de lâcher leur contenu liquide sur le circuit et ses abords. Et pendant ces treize-quatorze minutes, le spectacle allait valoir son pesant de cacahuètes. Les plus malins l’avaient compris, il fallait jaillir des stands dès le feu vert pour avoir la chance d’imprimer un bon chrono sur une piste encore relativement sèche. A ce petit jeu, le clan Vitaphone Racing n’est pas né… de la dernière pluie.

Parties quasiment en formation, les Maserati tâtaient d’abord le terrain pendant un tour avant de se lancer à l’assaut du chronomètre. Alex Müller signait un premier temps de référence en 2’23 avant d’être détrôné par un Maxime Soulet déchaîné au volant de la Corvette SRT n° 3. Le Brésilien Enrique Bernoldi était ensuite le premier à descendre sous la barre des 2’20" sur la Corvette Sangari n° 8. Pendant ces quelques minutes de folie, la chasse à la pole position faisait rage. Et dans un rush final époustouflant, les trois Maserati coupaient la ligne les unes après les autres, chacune améliorant sur le fil sa meilleure performance. Si bien que les MC 12 s’emparaient des trois premières positions… juste avant que la « drache » inonde le tracé. Soulet et Bernoldi, pourtant bien partis pour améliorer leurs meilleurs temps également, voyaient leurs élans respectifs stoppés net par la pluie. La messe était dite…

A l’heure des comptes, c’est Alex Müller qui s’emparait de la position de tête sur la Maserati n° 2 que l’Allemand partage avec les Portugais Pedro Lamy et Miguel Ramos ainsi qu’avec le quintuple vainqueur de l’épreuve, Eric van de Poele. Associé à nos compatriotes Vincent Vosse et Stéphane Lemeret ainsi qu’au Suédois Carl Rosenblad, l’Italien Alessandro Pier Guidi signait pour sa part le deuxième chrono devant la troisième MC 12, la n° 1 de Bartels-Bertolini-Sarrazin-Negrao. Les Corvette de Bernoldi-Streit-Maassen et Soulet-Gavin-Longin-Ruffier complétaient le top 5 devant la Ford GT de nos compatriotes Leinders-Kuppens-de Doncker qui avaient profité à merveille de l’aubaine et de cette session particulièrement chahutée. Retardée par un problème d’arrivée d’essence en début de séance, la Corvette de Kumpen-Hezemans-Menten-Mollekens devait quant à elle se contenter du 7e temps devant la Nissan de Krumm-Turner-Davidson.

Aussi prompt à la détente que le clan Maserati, Ferrari plaçait deux voitures en tête de la catégorie GT2, Bruni-Vilander-Melo-Companc (AF Corse) devançant Niarchos-Mullen-Quaife-Goodwin (CRS Racing). La première Porsche, celle du team Trackspeed confiée à Ortelli-Sugden-Bergmeister-Ashburn, apparaissait quant à elle en 3e place de la catégorie GT2.

En G3, c’est la Ford Matech de Mutsch-Martin-Hennerici-Wyss qui réalisait l’exploit en se hissant au 11e rang absolu, largement en tête de la catégorie devant l’Aston Martin de Renard-Wauters-Van Hooydonck-Schroyen et la Porsche de Kelders-Greisch-Desbrueres-Hélary.

Moins à la fête que lors des essais libres, l’Audi ne pointait qu’en 17e place au classement général. Elle se classait toutefois au commandement de la classe G2 devant la Mosler de Villeneuve-Radermeker-Ho-Pin-de Sordi et la Porsche de Lichtner-Hoyer-Eckert-Rich-Sharp.

Elles aussi perturbées par la pluie, parfois fine, parfois battante, les deux séances de nuit n’apportaient aucun changement à une hiérarchie qui s’était figée brutalement après moins d’un quart d’heure… Pour les courageux spectateurs qui avaient enduré stoïquement ces qualifications tronquées, il restait à espérer que le soleil soit de retour pour la suite du week-end.