La part des véhicules équipés du xDrive par rapport au chiffre de vente total de la marque BMW est passée à 27% en 2008. En Belqique et au Grand-Duché de Luxembourg, les véhicules équipés de la transmission intégrale représentent 18% des ventes. Actuellement, BMW compte au total trente-sept modèles sur lesquels la répartition variable de la force motrice entre les essieux avant et arrière via commande électronique assure la motricité. La dernière arrivée est la BMW 320d xDrive. Et comme la Série 3 a bénéficié en automne dernier d'une profonde remise à niveau, le choix de notre voiture d'essai s'est porté sur la 320d xDrive Touring.
Un peu d'histoire...
Apparue pour la première fois en 1985 sur la 325ix, la transmission intégrale prit réellement son envol avec le lancement de la X5 en 1999. Le premier Sports Activity Vehicle du monde est ainsi venu élargir l'offre des véhicules tout terrain avec un modèle qui se démarquait nettement de la concurrence par des qualités de routières et sportives inédites dans ce segment. Depuis, ce concept a été repris par d’autres fabricants. BMW reste toutefois en tête de peloton aujourd'hui encore. Depuis 1999, plus de 1,3 million de modèles BMW X ont été vendus. Avec le système BMW xDrive, la transmission de la force motrice est commandée par un embrayage multi-disques à commande électronique via une unité de transfert. Ceci permet à la puissance d’être distribuée de manière variable entre les trains avant et arrière pour être toujours disponible là où elle peut être convertie le plus efficacement possible en propulsion. Dans des cas de figure normaux, la transmission BMW xDrive répartit le couple selon un rapport de 40/60 entre les trains avant et arrière. Grâce à des capteurs qui mesurent en permanence le patinage des roues, quelques centièmes de seconde suffisent au système pour adapter ce rapport aux nouvelles conditions rencontrées.
... Et de technique
Pour assurer une commande encore plus précise, les calculateurs du système de contrôle dynamique de stabilité (DSC) et de la transmission intégrale xDrive sont connectés l’un à l’autre. En quelques fractions de seconde, la gestion électronique permet d’adapter les fonctions de la transmission et du châssis, de façon à conserver une stabilité et des performances maximales. Même dans le cas de brusques variations (dégradation de la chaussée, braquage, accélération ou freinage violents) l’ICM réagit en intervenant avec précision sur le DSC et la transmission xDrive, voire (en option) par le biais de la direction active, pour conserver à la voiture sa stabilité, mais aussi des caractéristiques dynamiques aussi élevées que possibles. Par l’intermédiaire de ces nouvelles fonctions, le DSC connecté à la transmission intégrale xDrive favorise la dynamique de conduite du véhicule, en détectant et donc en corrigeant instantanément la tendance au survirage ou au sous-virage. En survirage par exemple, dès que les roues avant tournent trop vers l’extérieur, le DSC intervient en freinant la roue arrière située à l’intérieur de la courbe. Les pertes de propulsion sont immédiatement compensées.
Lifting
Histoire de préserver sa position face à une concurrence toujours plus agressive, la Série 3 bénéficie cette année d'un design discrètement revu. Nouveaux phares et nouveaux feux faisant la part belle à la technologie LED, pare-chocs, bas de caisse et rétroviseurs redessinés, voies élargies, la Série 3 semble mieux campée sur le bitume. Lévolution se marque aussi dans l'habitacle, plus raffiné et mieux fini, avec l'apparition en option du nouvel iDrive apparu sur la Série 7, en complément du système de navigation Professional doté d'un écran de 8,8 pouces. La nouvelle BMW Série 3 bénéficie aussi des toutes dernières innovations du BMW EfficientDynamics, combinées de manière spécifique en fonction des modèles. Cela se traduit par un éventail particulièrement large de mesures techniques touchant directement l’environnement du moteur, dans l’optique de faire baisser davantage la consommation et les émissions polluantes. Citons parmi celles-ci la récupération de l’énergie de freinage, la fonction d’arrêt et de redémarrage automatique du moteur, l’indicateur de changement de rapport, la gestion rationnelle des équipements auxiliaires, la direction assistée électromécanique, les pneumatiques à résistance réduite au roulement et la commande active des volets d’air. Parmi les nombreux équipements disponibles en option, citons encore l'Active Steering qui permet, à vitesse réduite, de manœuvrer facilement dans des espaces réduits et, à grande vitesse, de minimiser les conséquences d'un braquage trop violent, ou l'Adaptative Headlights (les projecteurs s’orientent en fonction de l’angle de braquage, de l’angle de direction et de la vitesse de la voiture; les projecteurs d’intersection interviennent pour leur part à vitesse lente: selon la direction de conduite, cette dernière fonction est prise en charge par l’un des deux projecteurs intérieurs pour éclairer chaque fois la partie intérieure de la courbe), ou encore l'Active Cruise Control qui s'adapte à la vitesse du véhicule qui précède.
L'arme absolue?
Notre 320d, généreusement nantie en options, puisque de 37.600 € (prix de base), son prix était passé à plus de 53.000 €, se voyait dotée de la boîte auto à six rapports, du toit ouvrant panoramique, du système de navigation Professional, de la climatisation automatique, des phares au xénon, du Cruise Control, et de tous ces petits gadgets pas vraiment indispensables, mais tellement agréables une fois qu'on y a goûté: rétro anti-éblouissement, détecteur de pluie, allumage automatique des phares, sièges chauffants... Il faut bien justifier la note finale! Le xDrive, qui ne se remarque statiquement que par l'adjonction d'un discret sigle sur les ailes avant, grève le poids de 85 kg et le prix de 2600 €. Ce budget conséquent pourrait en faire hésiter plus d'un. Pourtant, à l'usage, cette 320d xDrive offre un tel agrément et une telle aisance en toutes circonstances qu'il nous parait dommage d'en faire l'impasse, au contraire d'autres options, toujours coûteuses mais ô combien moins utiles. Nous avons mené notre 320 pendant plus de 1500 km en ville, sur route, autoroute (dont une bonne part en Allemagne!), respectant les limitations en Belgique, le pied soudé au plancher en Allemagne, avec pour résultat final une consommation moyenne de 6,6 litres aux cent: pas mal, pour une quatre roues motrices, automatique de surcroît! Et tout au long de cet essai, la Béhème nous a distillé un vrai plaisir de conduite. Les 163 chevaux de notre modèle à puissance réduite pour des questions fiscales ne souffraient pas du déficit de 14 chevaux du modèle normal et se sont montrés bien suffisants en toutes circonstances, avec cette satisfaction d'en laisser un minimum en taxes! Le maintien des sièges, sans reproches et les suspensions distillent un confort plutôt ferme mais agréable à l'usage. La tenue de route, peut-être moins "fun" que sur une propulsion (encore que, avec toutes les castrations, pardon, toutes les aides à la conduite!!!), se montre autrement plus rassurante et efficace dès que les conditions se dégradent. Nous ne sommes pas loin du sans-faute...