Présentation

Connaissant le perfectionnisme du constructeur nippon, on se doutait bien qu’il n’allait pas se satisfaire d’un vague tronçonnage de la berline IS. Et de fait, la transformation est beaucoup plus lourde qu’il n’y paraît : elle fût notamment étudiée en soufflerie, histoire de conserver les passagers à l’abris des turbulences, toit ouvert. La rigidité a été renforcée sur de nombreux points. Le raffinement technologique traditionnel de la marque se perpétue même dans les… radars de recul, qui détectent si la place laissée derrière le véhicule est suffisante pour la manœuvre de décapotage, la malle de coffre venant généreusement basculer en arrière. Le toit en lui-même est composé de trois parties différentes, s’exécutant sous simple pression continue d’un bouton.

Moteur

Sous le capot, on retrouve du classique, de l’éprouvé, mais du très raffiné. Un seul moteur est proposé et il ne va probablement pas favoriser l’explosion des ventes sur notre marché : il s’agit d’un V6 essence de 2.5 l fournissant la bagatelle de 208 chevaux et un couple honorable (pour la cylindrée) de 252 Nm à 3.800 tr/min. Pas beaucoup de choix pour la boîte de vitesses : c’est exclusivement automatique à 6 vitesses.

Et sur la route ? Dans la berline, ce groupe se révèle enthousiasmant ! Sous le capot du cabrio, le constat est différent : la masse importante (1.630 kg) bride la mécanique et impose un ballet incessant de changements de rapports à la moindre pression sur l’accélérateur. Le V6 est égal à lui-même : d’une grande douceur et d’une disponibilité sans pareille, mais il souffre sous le poids ! La boîte, trop longue, ne l’aide pas vraiment dans sa tâche et lambine sans grand dynamisme… Le mode manuel est aidé par les palettes mais se révèle trop lent que pour vraiment convaincre. Pour assurer des reprises un tant soit peu convaincantes, prière de sélectionner le mode « sport » (depuis un bouton dissimulé sous la planche de bord et qui offre trois modes : confort – normal – sport), d’enfoncer radicalement la pédale de droite et… d’attendre ! Bref, question performances, Lexus a beau vanter une vitesse de pointe de 225 km/h et un 0 à 100 km/h en 8,4 secondes, on reste clairement sur sa faim… Heureusement, la douce et chaude sonorité du V6 est loin d’être désagréable.

Comportement

Avec un toit en moins pour assurer la rigidité, Lexus a dû sérieusement renforcer les soubassements de l’auto pour assurer un comportement stable. On peut compter sur nos amis nippons lorsqu’il s’agit de faire un travail sérieux ! Ce qui fût fait, car le traditionnel point faible des cabriolets, à savoir une rigidité de caisse assez moyenne, est ici plutôt bien relevé ! Propulsion classique, la Lexus se manipule avec facilité, mais manque de dynamisme. La voiture est lourde, cela ne fait aucun doute derrière le volant, en dépit de toutes les assistances possibles. En revanche, de stabilité, il en est bel et bien question. Autant donc revenir à un rythme paisible, en savourant les effluves de saison, et se laisser caresser par la brise plutôt que de se la jouer « Fangio du dimanche » ! La Lexus IS 250C n’a pas de grandes ambitions dynamiques, Lexus ne s’en cache d’ailleurs pas, mais joue plutôt sur la carte du confort. Autant donc l’utiliser avec un pied léger !

Question sécurité, la Lexus se pare du WIL (dispositif préventif du coup de lapin sur les sièges avant), des airbags latéraux TAB (thorax, abdomen et bassin) avant et des airbags genoux, de l’antipatinage, du contrôle de stabilité ainsi que des arceaux détachables.

Confort

Souplement amortie, la IS dorlote ses occupants avec un sens inédit de l’hospitalité : tout à bord est conçu pour vous faciliter la vie. Des boutons épais et bien lisibles aux sièges confortables et chauffants ou réfrigérants, la Lexus est un boudoir à ciel ouvert. L’influence yankee est néanmoins perceptible avec des sièges assez épais mais dénués de maintien et dans quelques détails, comme une montre digitale imitant à la perfection les minuteries des années 80 ou des sièges électriques manquant sérieusement de célérité, eux aussi !

Taillée pour le confort, autant se relaxer au volant et cruiser à basses vitesses. La Lexus se mue alors en un splendide yacht routier, qui se savoure pour la qualité de son amortissement et l’excellence de ses gadgets. La stéréo Mark & Levinson est un chef d’œuvre de restitution musicale et l’insonorisation frôle la perfection. Superbe… Quant à l’habitabilité, elle est très correcte à l’avant et assez valable à l’arrière. Pour sublimer le confort, sachez que la stéréo et la climatisation s’adaptent automatiquement à la conduite à ciel ouvert… Enfin, question turbulences, les recherches aérodynamiques portent leur fruit : votre brushing restera intact ! Sauf… si, comme votre serviteur, la nature vous a particulièrement gâté question altitude, auquel cas vous vous sentirez assis désespérément trop haut, ce qui risque d’exposer votre chevelure aux grands vents…

Et les bagages ? Ben, il faudra jouer serré si vous comptez rouler décapoté : le volume tombe alors à 160 litres… Ce qui peut sembler ridicule, mais n’est pas pire que la moyenne de la concurrence (cabriolets avec toit en dur). Toit en place, ce sont quelque 420 litres de bagages que vous pourrez embarquer.

Tarifs et équipement

Je vous l’accorde, au premier abord, cela peut sembler plutôt exagéré : 50.690 € ! Mais à bien y réfléchir, c’est plutôt concurrentiel, car l’équipement de série est bien complet : climatisation automatique, cruise control, intérieur cuir, rétroviseur électrochrome, peinture métallisée, radio MP3 avec son chargeur 6CD, jantes 18 pouces, connectique USB, sièges électriques… C’est archi-complet ! Mais si vous voulez rajouter une couche, sachez que le Luxury Pack (3.325 € supplémentaires) équipe cette IS comme une limousine, ou presque !

La consommation est une surprise quasiment agréable : jamais plus de 10 l/100 km et une moyenne tournant autour des 9 l/100 km.

Conclusion

Tel un paquebot des terres, la Lexus se savoure sur le pont, en croisant à un rythme paisible. La croisière s’amuse et les passagers se voient chouchoutés par une multitude de petites attentions dédiées au confort à bord. Somptueux… Mais si l’idée incongrue de faire sortir la cavalerie vous venait à l’esprit, sachez que la belle harmonie sera dès lors rompue et cèdera à un caractère pataud.