Dans cette deuxième moitié des années 1980, Renault ne supporte plus de voir les cadres dynamiques français opter pour les dernières BMW M3 et Mercedes 190 2.3-16. La direction demande alors à ses ingénieurs de développer une version sportive de la familiale 21. Et le résultat, c’est la R21 Turbo ! Une familiale sportive comme on n’en fait hélas plus…

Génération Turbo !

Pas facile de tacler la Mercedes 190 E 2.3-16 au moteur développé par Cosworth… Renault n’ayant pas les moyens d’élaborer une mécanique de race, il fait donc appel à une technique simple, mais redoutable : la suralimentation ! Ce qui est d’autant plus justifié que le constructeur au losange s’est forgé une sacrée réputation en la matière, grâce à ses Formule 1 et à ses R5 Turbo de compétition.

Une concurrente de choix !

Reprenant le bon vieux 4 cylindres de 2 litres à 8 soupapes, Renault lui adjoint un turbo qui fait grimper la puissance à 175 chevaux et surtout, le couple à 270 Nm. Les modifications ne s’arrêtent pas là, car c’est toute la mécanique qui profite de sérieuses modifications. Une mécanique qui donne des ailes à la R21 Turbo : les 230 km/h sont taquinés, alors que le 0 à 100 km/h est exécuté en 7,5 secondes. Quant au kilomètre départ arrêté, la Renault l’exécute en 28,5 secondes. Replacées dans le contexte de l’époque, ces valeurs sont excellentes : la fameuse Mercedes susnommé ne fait d’ailleurs pas mieux ! Quant à la rivale française, la Peugeot 405 Mi16, elle ne peut suivre le train d’enfer de la Renault…

Comportement sportif

Contrairement aux moteurs turbo actuels, le moteur de la Renault est du genre brutal : vers 3.000 tr/min, le turbo se réveille et distille son fameux « coup de pied » ! Un moteur très généreux donc, mais aussi très discret à l’oreille. Le comportement routier est typique des berlines Renault de cette époque : sain et sécurisant, mais peut-être trop sage, tempérament sous-vireur oblige. Le train avant a, d’ailleurs, un peu de mal à canaliser la brutalité du turbo.

Survêtement de sport

Nous sommes en 1987 et en cette époque bénie, une sportive se doit d’afficher ses prétentions de l’extérieur. Rien n’est donc épargné à cette familiale qui se coiffe d’un aileron, de jantes spécifiques, de jupes latérales et de boucliers retravaillés. Dans l’habitacle, la Renault rappelle brutalement son époque : plastiques durs à gogo, finition approximative et rossignols à tout-va !

Evolutions

En 1989, la R21 Turbo profite d’un lifting esthétique et se décline en une version Quadra, à quatre roues motrices. En 1993, la fin de vie se fait sentir : un catalyseur bride la mécanique et lui ôte 13 chevaux. Le moteur s’en retrouve hélas, assagi… Mais ce chant du cygne ne durera qu’un an : en 1994, Renault tire le rideau : moins de 14.000 exemplaires furent produits. Ce qui n’est pas un mauvais résultat, loin de là !

Aujourd’hui

Vous êtes séduits par le caractère endiablé de notre R21 Turbo ? Nous ne voyons pas grand-chose pour vous freiner ! En effet, la R21 Turbo est une voiture très bien conçue et fiable à l’usage. Cotant entre 4.000 et 10.000 €, selon l’état et le kilométrage, la R21 turbo profite d’un moteur éprouvé et très solide. Ce qui n’est pas une raison pour en boycotter l’entretien !

La voiture n’est toutefois pas exempte de points faibles : la corrosion peut attaquer les soubassements, les pièces spécifiques sont aujourd’hui difficiles à trouver et l’électricité peut vous réserver quelques surprises !