Vu d’en haut…
Le CX-5, c’est donc un SUV du segment C, mais qui affiche de plantureuses dimensions : 4,55 mètres ! Environ 20 centimètres de plus que le trio Mitsubishi ASX/Citroën C4 Aircross/Peugeot 4008 ! Un SUV généreux en taille, mais aussi de cœur, car ses moteurs affichent des cylindrées et des puissances plutôt copieuses, sans toutefois pénaliser les consommations et les émissions de CO2. Et c’est là que Mazda joue les originaux : le CX-5, c’est un joli pied-de-nez au downsizing actuel !
« Le ciel pour seule limite »
C’est sous ce pompeux slogan que les ingénieurs nous présentent les techniques employées. « SkyActiv », encore un nom ronflant, mais qui conditionne toutes les mesures prises pour consommer moins et afficher plus de dynamisme. En clair, les ingénieurs misent sur une masse contenue et un rendement mécanique au sommet !
Légèreté, légèreté !
Alors que les SUV sont souvent (et parfois à tort) affligés de quolibets concernant leurs excédants pondéraux, Mazda entendait développer un véhicule aussi léger que possible. Le secret ? En fait... Il n’y en a pas ! Simplement, une attention soutenue envers tous les détails : techniques de soudure, utilisation d’acier à très haute résistance, types de matériaux employés… Les ingénieurs se sont creusés la tête pour faire aussi léger que possible et ça porte ses fruits : moins de 1,4 tonne pour la version essence, traction avant… Du beau boulot !
Rendement !
Contrairement à la mode actuelle qui pousse les constructeurs à développer des moteurs de petites cylindrées, mais suralimentés par turbo, Mazda voit les choses autrement ! Au programme, pour le moteur essence, pas de turbo et une copieuse cylindrée (2 litres). Son « coupe-la-soif » ? Un taux de compression qui bat des records de 14:1 ! Au final, Mazda marque des points, avec des émissions de 139 g CO2/km. Joli, car les constructeurs adeptes du downsizing ne font pas vraiment mieux ! Question performances, on ne perd rien : 165 chevaux et 210 Nm !
En diesel, c’est la même histoire, avec une cylindrée de 2,2 l, des puissances de 150 ou 175 chevaux (pour des valeurs de couple de respectivement 380 et 420 Nm), mais un taux de compression incroyablement… bas (14:1 également) ! Le but ? Faire tourner le moteur diesel avec la finesse et l’allonge d’un moteur essence. En dépit d’un muscle certain sous le capot, la version 150 chevaux, traction avant et à boîte manuelle annonce 4,1 l/100 km et 119 g CO2/km. La cerise sur le sushi ? Le moteur est déjà conforme aux très strictes normes Euro 6, sans traitement à l’échappement !
Enfin, notez bien que tout est possible : traction avant ou transmission intégrale, boîte automatique ou manuelle, Mazda offre donc un beau panel de possibilités !
Musclé !
Costaud sous le capot, le CX-5 l’est également dans ses traits ! Sa plastique est censée rappeler le puma, voire l’athlète prêt à bondir… Si votre imagination est plutôt limitée ces jours-ci, vous ne saurez toutefois nier son allure musclée et ses larges épaules.
Dans l’habitacle, il est également question de sportivité, avec une console centrale orientée vers le conducteur. Mais là où Mazda épate, c’est au niveau de la finition intérieure ! Fini le temps des Japonaises aux plastiques durs et clinquants ! Cette fois, l’ensemble respire le sérieux, présente une belle finition rembourrée et la présentation n’a pas grand-chose à envier aux Européennes, si ce n’est au niveau de l’éclairage intérieur. Chapeau bas, messieurs !
De l’espace !
Evidemment, avec pareilles mensurations, le CX-5 n’éprouve aucun mal à embarquer quatre passagers ! La garde au toit est excellente, de même que l’espace dévolu aux jambes. En revanche, le cinquième larron devra s’imbriquer les côtes entre ses deux camarades de banquette…
Question modularité, le CX-5 n’a quasiment rien à envier à un monovolume ! Coffre très spacieux, extensible via une banquette arrière rabattable en trois parties et qui, via un ingénieux système de coulissement d’assises, donne un plancher plat ! La seule réserve concerne le siège conducteur, avec la sellerie tissu. Cette dernière présente un soutien lombaire un brin trop prononcé dans son réglage standard qui pourra gêner certains conducteurs…
Et de l’équipement !
Mazda rattrape les Européens sur le plan des équipements avec la mise automatique en grands phares, le freinage automatique (de 4 à 30 km/h) en cas de détection de risque de collision, l’avertisseur d’angle mort dans les rétros et de franchissement de ligne blanche…
Des moteurs exceptionnels !
Chez Mazda, on sait construire des autos et cela se ressent dès la mise en route. L’isolation aux bruits et aux vibrations est édifiante ! Plus surprenant encore, est l’allonge des moteurs diesel, capables de reprendre dès 1.200 tr/min et de grimper à plus de 5.000 tr/min sans sourciller ! Du jamais vu sur un diesel, foi de journaliste ! Surtout avec une telle finesse et un tel silence !
Honnêtement, la version 150 chevaux semble très largement suffisante, les 25 chevaux supplémentaires de la variante « High Power » n’apportant pas grand-chose à l’agrément. La boîte automatique ajoute un véritable plus, affichant rapidité et douceur dans ses changements. La boîte manuelle est excellente et rappelle celle de la sportive MX-5 : débattements courts, précis et fermes !
Le moteur essence ne démérite pas non plus ! Forcément encore plus raffiné dans son fonctionnement, il présente lui aussi une belle souplesse à bas régimes. Inutile d’en attendre le punch des diesels, mais conduit avec souplesse, il fait preuve d’un réel agrément !
Du côté des consommations relevées, nous avons atteint 6,7 l/100 km avec le diesel 150 ch en boîte manuelle et traction avant. La version diesel 175 ch en boîte auto et transmission intégrale nous a gratifié de la même consommation que l’essence en boîte manuelle : 7,3 l/100 km.
Comportement rigoureux, mais…
La tenue de route peut être qualifiée de saine et de prévenante. Les réactions sont logiques et les mouvements de caisse semblent bien contrôlés. On apprécie également la direction précise et au ressenti assez naturel. Mais voilà, il y a un hic… Faites bien attention à la monture de pneus retenue : monté avec les Toyo d’origine, le CX-5 manque cruellement de grip et s’embarque dans des figures peu honorables ! Un constat désolant car il détruit le bon travail effectué sur le châssis. Un conseil, misez donc sur les bonnes chaussures !