François Piette

3 SEP 2009

Mercedes 190 D BlueEfficiency : Un marriage détonnant !

Petit retour en arrière, en 1983, pour être précis. Alors que le moteur essence dominait très largement le marché, Mercedes implantait un moteur diesel sous le capot de sa 190, qui allait plus tard, devenir la Classe C. Le moteur en question était, à l’époque, au meilleur niveau : 2 litres de cylindrée, atmosphérique et 72 chevaux à 4.600 tr/min. Certes, voilà qui doit bien vous faire sourire ! Et quelques ingénieurs de la maison allemande aussi, car ces derniers se sont demandés ce que cela donnerait en implantant un moteur actuel sous le capot de l’une de ces 190. Le résultat ? Absolument décoiffant ! Qui a dit que les Allemands n’avaient pas d’humour ?

Du costaud !

Le modèle choisi pour la transformation fut la 190 E 2.6 Sportline, déjà prévue à l’époque pour supporter les 160 chevaux du 6 cylindres de l’époque. Voilà qui n’est pas de trop pour encaisser le couple et la puissance du nouveau moteur des sorciers de Stuttgart…

Bond en avant !

Le moteur choisi est celui de la C250 CDI BlueEfficiency. Une dynamite de 204 chevaux et 500 Nm ! Soit deux fois plus de couple que la E 2.5-16 Evolution II, qui était la plus musclée des 190 avec ses 245 Nm ! Logé dans une caisse devant supporter quelque 300 kg de moins que le modèle actuel, inutile de dire que les performances sont pour le moins décoiffantes : 6,2 secondes pour le 0 à 100 km/h !

Conso effondrée

Si la 190 D de l’époque affichait une consommation moyenne de 7,3 l/100 km, ainsi motorisée, la consommation s’effondre à un ridicule 4,9 l/100 km avec ce nouveau moteur ! A noter qu’une C 250 CDI actuelle ne demande que 0,2 litre supplémentaire, en dépit d’un sérieux surpoids. La raison à cela ? Une finesse aérodynamique nettement meilleure qu’auparavant (Cd de 0,27 contre 0,34) et des accessoires moins énergivores.

Un petit tour sur la route

Mercedes nous a permis de faire un – tout – petit tour en tant que passagers de cette 190 pour le moins particulière. Extérieurement, impossible de la démarquer d’une autre 190. Seul un très discret logo BlueEFFICIENCY posé sur les ailes avant entretient la confusion. Jantes, accessoires, tout le reste est d’origine. Hormis la suspension : elle est littéralement posée par terre !

Nous voici installés, dans une ambiance des plus 80’s, à base de plastiques même pas dignes d’une Daihatsu Cuore actuelle et d’un pare-brise collé au nez des passagers avant. Démarrage, le 4 cylindres s’ébroue discrètement et… en route ! L’ingénieur au volant, pas très bavard, nous gratifie pourtant de quelques sourires lourds de sous-entendus… Premier démarrage, première accélération et… Bon dieu ! Ça pousse ! Scotchés au fond du dossier, nous nous regardons mon confrère et moi-même, éberlués par les performances de cette mamy ! Les petites routes avoisinantes sont l’occasion de poussées magistrales allant jusqu’à des vitesses franchement illégales, sous le regard complètement médusé des conducteurs de BMW et autres Audi modernes ! Ces derniers doivent encore être sous le choc de s’être fait laissés sur place par une vieille Mercedes de 20 ans d’âge ! Et manifestement, la transformation a été effectuée avec sérieux : la motricité ne laisse jamais le conducteur en plan ! A quand un V8 AMG sous ce même capot ?
 

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