L'écologie devient très vendeuse ces derniers temps, même chez les constructeurs qui vendent avant tout de la performance et du plaisir de conduite. Les économies d'énergie et les rejets polluants préoccupent les bureaux d'études et BMW ne fait pas exception à la règle. Les ingénieurs allemands sont particulièrement fiers de proposer dorénavant une Mini Cooper, diesel certes, mais qui annonce le rejet de CO2 le plus bas du marché pour un moteur qui développe tout de même 80kW, soit 11Och: 104 grammes de CO2 par kilomètre parcouru. Une somme de solutions techniques sophistiquées est réunie sur les Mini millésimées 2008 pour obtenir ce résultat, comme la récupération de l’énergie en décélération et au freinage (Brake Energy Regeneration), la fonction Start-Stop automatique et l’indicateur de changement de vitesse optimal (Gear Shift Indicator) Alternateur intelligent le système de récupération de l’énergie issue du freinage (Brake Energy Regeneration), grâce à une gestion intelligente des flux d’énergie, voue la puissance du moteur quasi entièrement à la propulsion de la voiture tandis que la production d’électricité nécessaire au réseau embarqué est concentrée sur les phases de décélération et de freinage. Pour arriver à ce résultat, en phase d’accélération, le générateur est automatiquement déconnecté. Dès lors, la part de puissance qui, dans une voiture conventionnelle, aurait servi à la production d’énergie électrique, est ici entièrement disponible pour les accélérations. A chaque décélération ou freinage, le générateur est automatiquement reconnecté. Pitstop La fonction Auto Start-Stop, coupe automatiquement le moteur dès que la voiture s’arrête (par exemple à un feu rouge). Il suffit de passer au point mort et de relâcher l’embrayage. Ensuite, pour relancer le moteur, le conducteur n’a qu’à embrayer; le délai d’activation est inexistant. Grâce à la fonction Auto Start-Stop, l’utilisation du carburant, particulièrement en milieu urbain, est réellement optimisée car à chaque immobilisation de la voiture, consommation et émissions s’arrêtent, tout simplement. Shifter L’indicateur de changement de vitesse, également offert en série sur toutes les MINI 2008 à boîte manuelle, est un équipement particulièrement utile pour maintenir en permanence un style de conduite économique. La gestion électronique centrale analyse constamment le régime d’utilisation du moteur, la configuration de la route et la position du papillon des gaz. Sur la base des données analysées, elle peut ensuite calculer le rapport optimal à engager pour une conduite économique. Dès qu’un changement de rapport semble approprié, une flèche apparaît au tableau de bord, sous le compte-tours. En parallèle, le rapport idéal est également affiché sous forme numérique. D, mais Cooper La MINI Cooper D offre d’excellentes performances sportives: 0 à 100 km/h en 9,9 s, vitesse de pointe de 195 km/h... Vu sous cet angle, ses performances en matière de consommation et d’émissions polluantes sont encore plus impressionnantes: seulement 3,9 l/100 km en cycle mixte (contre 4,4 l/100 km pour le modèle précédent) et 104 g/km de CO2 (118 g/km pour le modèle précédent). Ca, c'est la théorie, mais qu'en est-il dans la réalité? Banco BMW Belux, soucieux sans doute de promouvoir une image plus raisonnable de son (au demeurant très réussi) jouet, a eu la judicieuse idée de proposer à la presse un "éco-challenge" en conditions réelles. De quoi s'agit-il? De permettre à des journalistes d'essayer d'approcher ces chiffres si séduisants mais très théoriques. Le challenge: partir du siège de Bornem, joindre le casino de Knokke et revenir à Bornem faire le plein pour mesurer la consommation obtenue. Liberté totale dans le choix du trajet, les Mini sont équipées du GPS, les pleins sont faits, les totalisateurs remis à zéro, nous allons voir ce que nous allons voir! Dupont & Dupond Deux journalistes par voiture, l'un pilote à l'aller, l'autre au retour. Nous décidons de rejoindre la E34 en passant par St Niklaas. Mauvais choix, nous nous retrouvons coincés dans les embouteillages et les travaux. Nous perdons du temps, accumulons freinages et démarrages énergivores. Nous avons fait l'impasse sur la radio, la clim', tout ce qui consomme du courant. Nous caressons la pédale de gaz, tentons la conduite la plus coulée possible. Difficile dans ces conditions de goûter aux qualités du châssis qui font le charme et la réputation de la Mini. Nous ne goûtons en fait qu'à l'amortissement, en progrès sur cette Mini de la deuxième génération, mais particulièrement ferme toujours. Nous apprécions par contre la commande de boîte, vive et précise. Un régal, avec six vitesses à passer avant même d'avoir atteint les 100km/h! Pendant que le conducteur s'applique, le passager déplore l'aspect un peu tristounet de certains plastiques. Mieux vaut piocher dans la (longue!) liste des options pour se sentir dans un cockpit plus chaleureux et raffiné. En dotation de base, nous en sommes loin… Bonne Mère! L'ordinateur de bord nous indique une conso moyenne de 4,6 litres aux cent kilomètres. Diable! St Niklaas ne nous a guère aidé! En nous appliquant, nous arrivons à Knokke avec un plus raisonnable 4 litres aux 100 affiché à l'ordinateur, voilà qui est mieux! Un petit café (deux…) et hop, direction Bornem. Bien décidés à ne plus nous faire piéger une seconde fois à St Niklaas, nous quittons la E34 à Zelzate pour contourner Gent et reprendre la E17 jusqu'à Bornem. En roulant sagement (!?) et en collant au c.. des camions, nous arrivons à Bornem avec un encourageant 3,6 litres affiché au tableau de bord. Assez contents de nous, nous attendons le verdict de la pompe. Bonne Mère! 4,6 litres aux 100! Pas très précis, notre ordinateur… Proclamation des résultats, nous sommes bons derniers! Les meilleurs sont descendus sous les 3,8 litres, ce que l'ordinateur de leur Mini confirmait d'ailleurs. Moralité 3,8 litres aux 100, même en roulant de façon économique, sans aucun autre plaisir que le chiffre obtenu, en passant les vitesses à 1800 trs/min maxi, en restant collé aux camions pour profiter de l'aspiration, en se traînant à 90 sur autoroute, ce n'est pas si mal, vu que le parcours d'environ 200km est autrement plus réaliste que la méthode utilisée pour obtenir les chiffres de consommation utilisés par les constructeurs. Mais la cuvée d'aujourd'hui n'était pas la plus brillante. La semaine dernière, dans les mêmes conditions, deux équipes sont passées sous les 3 litres, avec respectivement 2,8 et 2,9 litres aux 100! La Mini serait-elle redevenue la voiture économique qu'elle était à sa naissance, en 1959? Elle prouve en tout cas qu'à défaut d'atteindre de tels records de sobriété, certaines voitures d'aujourd'hui permettent, grâce aux recherches des constructeurs (et à la pression des réglementations de plus en plus sévères), de se déplacer avec des consommations de plus en plus réduites. Tout bénéfice, pour tout le monde!