Avec son long capot avant, son arrière retroussé et ses deux splendides sorties d’échappement, on pourrait penser que cette Crossfire est une fine lame, taillée pour trancher les routes sinueuses et à l’occasion, limer l’asphalte des pistes. A vrai dire, le tempérament de la Crossfire est à l’opposé de son look : tout en subtilité et plutôt orienté vers le grand tourisme.
Transplantation
La Crossfire reprend 39% des éléments de la Mercedes SLK, à commencer par la plateforme et le moteur V6. Contrairement à la belle Teutonne, l’Américaine est toutefois un coupé et n’est motorisé que par le seul moteur à 6 cylindres. Celui-ci, d’une cylindrée de 3,2 litres, délivre 218 chevaux. Une puissance fort modeste pour la cylindrée et délivrée aux roues arrière via une boîte manuelle à 6 rapports ou une unité automatique à 5 rapports.
Si les performances sont honnêtes (244 km/h et 6,5 secondes au 0 à 100 km/h), la Crossfire n’est jamais brutale. Côté châssis, même refrain : les réactions sont douces et si la voiture présente une très belle rigidité, il n’est toutefois pas taillé pour l’arsouille sur col de montagne.
Cabriolet et SRT-6
Lancée en 2003, la Crossfire voit ses ventes chuter dès l’année suivante. En 2005, Chrysler réagit promptement en présentant une version Roadster, à la toile souple rétractable, ainsi qu’une version sportive, la SRT-6. Celle-ci reprend le V6 de la SLK32 AMG, à savoir, le même V6 de 3,2 litres que la version « de base », mais piqué au vif par un compresseur survolté, qui le fait développer 332 chevaux et un couple de 420 Nm. Les performances sont alors explosives (4,8 secondes au 0 à 100 km/h), mais hélas, ce fabuleux bloc est uniquement associé à une boîte automatique à 5 rapports qui peine à délivrer des sensations dignes de ce nom…
Aujourd’hui
Avec 76.014 exemplaires produits, la Crossfire n’est pas une voiture rare… Ni très demandée ! Pour moins de 10.000 €, vous devriez donc trouver un très beau modèle, pas trop kilométré. Les Roadster et, surtout, SRT-6 sont quant à eux, nettement plus difficiles à dénicher. Comptez environ 15.000 € pour une SRT-6 dans un état correct. Pour l’entretien, la disparition du réseau Chrysler ne vous aidera pas dans votre tâche annuelle, mais la mécanique Mercedes devrait pouvoir être prise en charge par un bon concessionnaire de la marque.