Remontons le temps jusqu’en 1970 : Lamborghini investit une fortune dans une nouvelle sportive plus abordable, l’Urraco. Celle-ci, avec son moteur V8 central et ses 2+2 places, arrive hélas au mauvais moment. La marque connaît une grave crise financière et la crise du pétrole fait plonger le marché des sportives. Finalement, elle ne sera commercialisée que presque trois ans plus tard ! En 1979, après 776 exemplaires, Lamborghini tire le rideau, l’Urraco n’aura pas rencontré le succès espéré.

Silhouette

En 1976, Lamborghini est toujours en proie à de grosses difficultés financières et se voit dirigée par de nouveaux actionnaires. Ceux-ci, en dépit des résultats peu reluisants, continuent de croire dur comme fer en un concept de petite Lamborghini à moteur V8 central et espèrent amortir les coûteux investissements. Ils demandent donc à Bertone de leur dessiner une voiture plus racée et plus sportive, avec toit démontable. Ce sera la Silhouette, clin d’œil appuyé au Groupe 5 de la FIA.

Marché américain

Lamborghini croit en l’eldorado américain. Il lui faut vendre beaucoup et ramener des devises pour sortir la tête de l’eau. Il développe donc la Silhouette à cet égard et la présente au salon de Genève de 1976. Avec sa ligne anguleuse et son V8 de 3 litres poussé à 260 chevaux, la belle a de solides arguments face à ses concurrentes, les Maserati Merak et Ferrari Dino 308 GT4, toutes deux moins puissantes et… moins sexy ! Pourtant, en dépit d’un pot catalytique et de gros pare-chocs, la firme italienne aura toutes les peines du monde à homologuer le modèle sur cet exigeant marché…

La folle descente aux enfers

Avec une marque tombant en faillite, une direction changeante, un marché des sportives éteint par une seconde crise pétrolière et une réputation sulfureuse, la Silhouette traversa le paysage automobile comme une étoile filante. En 1979, Lamborghini tire le rideau : la Silhouette est abandonnée après une production de… 52 exemplaires ! Lamborghini ne lâche pourtant pas l’affaire et lance une ultime tentative avec la Jalpa qui lui succèdera et reprendra la même recette. Là encore, le succès ne sera pas au rendez-vous…

Aujourd’hui

Pas de doute, au volant d’un tel modèle, vous attirerez les regards admiratifs des badauds et la curiosité des connaisseurs ! Avec son V8 mélodieux en position centrale et son toit rétractable, la Silhouette est une voiture très gratifiante à conduire. Mais il y a un problème de taille : sur les 52 exemplaires produits, seule une trentaine serait encore en circulation… En trouver une relève du véritable parcours du combattant ! Difficile dans ces conditions d’établir une cote, mais nous estimons celle-ci entre 100.000 et 200.000 €. A cela, il faudra rajouter les copieux frais d’entretien et les inévitables pannes inhérentes à un modèle produit alors que la firme était en faillite…