Son équilibre routier parfait de propulsion à moteur avant, son moteur rageur grimpant dans les tours et sa grande simplicité : avec de pareils atouts, la MX-5 est incontournable. Au volant de la version 1.5 l, nous nous régalions de son moteur voulant grimper toujours plus haut dans les tours et de l’admirable homogénéité entre la puissance et le comportement routier.

Avec ce 2 litres, nous tombons dans une catégorie un brin plus virile : le moteur grimpe de 131 à 160 chevaux et l’essieu arrière gagne un autobloquant. Sur papier, la messe est dite, cette version supérieure semble donc être le maître-achat… Vraiment ?

Un bonheur quotidien

Retrouver la MX-5 sur le parking de l’importateur, quelle que soit sa motorisation, c’est un peu comme retrouver une ancienne copine avec laquelle on a fait les 400 coups. Une relation basée sur la confiance et sur la certitude de ne jamais voir l’autre vous trahir de quelque manière que ce soit. La MX-5, c’est exactement ça : plus menue et plus légère qu’avant, elle revient d’ailleurs à la recette initiale qui lui a valu un si grand succès.

Comprenez qu’elle fuit toute sophistication excessive et qu’elle s’en remet à une capote souple rabattable manuellement, qu’elle ne propose qu’une boîte manuelle et qu’elle ne s’embarrasse pas des dernières gadgets à la mode. Et c’est très bien comme cela ! Voiture-plaisir par excellence, la MX-5 est une voiture qui se vit au volant, une voiture qui se conduit. Une voiture qui ne laisse pas de place pour la distraction et qui ne va pas prendre les commandes à votre place. Ouf…

Ergonomie parfaite ?

Dans son habitacle exigu, on se régale de la parfaite ergonomie : pédalier parfaitement aligné pour une manœuvre aisée du talon-pointe, petit levier de vitesses tombant pile sous la main, volant agréablement épais et, pour saluer le tout, capot joliment musclé en ligne de mire. Avec un tel environnement, on en vient à oublier que la garde au toit est un peu ténue pour les plus grands gabarits ! Et tant pis si la molette de commande du système multimédia est trop reculée et si les espaces de rangement sont cruellement absents… Le coffre compense un peu, avec un volume correct, mais un avec un seuil élevé.

Démarrage immédiat !

Dès les premiers mètres, on sent pourtant quelque-chose de changé par rapport à la version 1.5 l. Pas vraiment du côté de la sonorité, car le moteur ronfle toujours avec la même bonne humeur et la même voix, mais plutôt du côté de sa disponibilité. Taillé pour offrir du couple, le 2 litres déballe en effet, une grande vigueur dès les plus bas régimes. Voilà qui paraît prometteur pour la suite…

Caractère lissé

Avec la 1.5 l, la conduite dynamique impose de se retrousser les manches : pour aller vite, il faut planter l’aiguille du compte-tours au-dessus de 5.000 tr/min. Le moteur entame alors une samba réjouissante, composée d’une poussée franche et d’une sonorité rauque jusqu’à plus de 7.000 tr/min !

Changement de décor avec ce gros moteur : la poussée se fait conséquente dès les plus régimes, mais le moteur ne change plus de registre par la suite… La montée en régimes est certes bien plus vigoureuse, mais elle est aussi plus lisse, et une fois la barre des 5.000 tr/min franchie, la mécanique s’essouffle… Un changement de caractère complet, moins jouissif, il faut bien l’avouer, mais aussi plus confortable.

Mais c’est aussi…

Une MX-5, c’est une aussi une commande boîte sensationnelle. Ici, rien de changé : les six rapports peuvent toujours être rapidement claqués d’un bref mouvement de poignet. Mais une MX-5, c’est surtout un châssis taillé pour donner du plaisir ! Et avec son nouvel autobloquant, on se dit que cette version-ci rajoute encore en plaisir… Alors ?

Alors ? Eh bien, oui… et non. Avec ses suspensions raffermies, son différentiel autobloquant et sa barre anti-rapprochement, la MX-5 gagne incontestablement en efficacité. Plus rapide, la MX-5 vole alors d’un virage à l’autre avec une grande aisance. Mais attention à la limite : dès qu’une certaine frontière est franchie, les choses deviennent sensiblement plus brutales. La MX-5 2.0 dévoile alors un caractère de « drifteuse » inconnu de la 1.5 l et demande une certaine anticipation et implication au volant. Le sportif expérimenté sera ravi, les autres un peu moins…

Cheveux au vent…

Calmons les choses un instant. Rabattons la capote en un tour de main, savourons les effluves automnales et laissons-nous porter par le couple du moteur. Dans ces conditions, la MX-5 procure également un grand plaisir, même si les suspensions raffermies de ce modèle rendent les choses un peu moins confortables.

Tarif

Exclusivement disponible en version haut-de-gamme Skycruise, la MX-5 2.0 est affichée à 27.690 €. A ce prix, elle offre un équipement très complet ! Un tarif de 400 € supérieur à la Fiat 124 Spider utilisant la même plateforme, mais un moteur 1.4 turbo de 140 ch.

Conclusion

Armée de ce moteur, la MX-5 propose des performances supérieures et son châssis renforcé plaira sans doute davantage aux pilotes expérimentés. Mais cette puissance supérieure va de pair avec un enthousiasme freiné à hauts régimes et des réactions de châssis moins progressives. Plus, ce n’est donc pas forcément mieux, mais ce n’est pas forcément moins bien non plus ! Cela donne simplement une voiture différente, plus éloignée du concept de base, mais pas moins intéressante pour autant.