La Sagaris, c’est le chant du cygne de la marque., le dernier modèle commercialisé par la marque avant la mise en faillite. Et c’est probablement aussi, la meilleure des TVR modernes ! Profitant d’une mise au point plus soignée que les autres modèles de la marque, elle se révèle moins intimidante à conduire… Quoique tout est évidemment très relatif !
Style brutal
Nous ne connaissons pas beaucoup de voiture à la plastique aussi brutale que cette Sagaris ! Le caractère sauvage saute immédiatement aux yeux avec des gimmicks uniques en leur genre : capot taillé sur les ailes en de multiples arrêtes, bossage de toit côté conducteur, aileron transparent et, pour finir le tout, de fascinantes tuyères d’échappement qui débouchent latéralement ! Dans l’habitacle, c’est du TVR tout craché : une ergonomie épouvantable, une finition approximative, une présentation digne d’un magasin japonais de jeux vidéo et une odeur de colle omniprésente !
Sous le capot
A l’aube des années 2000, TVR remplace l’antique V8 Rover par un 6 cylindres en ligne maison. Un choix original et… audacieux ! D’une cylindrée de 4 litres, ce monstre délivre plus de 400 chevaux dans un tonnerre invraisemblable, capable de réveiller les morts ! Un moteur d’un caractère impétueux, délivrant une rage folle passé les 4.500 tr/min… Un vrai moulin de compétition, d’autant qu’il n’a aucune inertie. S’y trouve accouplé une boîte manuelle à 5 rapports absolument intraitable !
Avec une masse de 1,1 tonne seulement à entraîner, ce 6 cylindres donne des ailes à la Sagaris : 300 km/h en vitesse de pointe et moins de 4 secondes pour atteindre les 100 km/h ! Des valeurs spectaculaires, mais qui demandent un sacré sang froid pour être atteintes…
A conduire
Lorsque nous annonçons que cette TVR se révèle plus abordable à la conduite que ses sœurs de gamme, c’est évidemment très relatif : le train arrière demande toujours à passer devant à la moindre occasion, le moteur affiche une agressivité sans pareille et la commande de boîte réclame un poignet de star du catch ! Mais le châssis, directement inspiré des bolides de compétitions se veut nettement plus facile à appréhender.
Moins terrifiante ou brutale dans ses réactions qu’une TVR Tuscan, la Sagaris affiche des réactions plus progressives. Reste que dénuée de toute aide à la conduite (pas même un ABS !) , la Sagaris se conduit, voire se pilote, en parfaite connaissance de cause. Surtout que la sécurité passive du bolide est… nulle ! Il n’y a pas un seul airbag ! Bref, une voiture pour les grands garçons avec une tête bien froide et des réflexes de haut niveau !
Fiabilité
C’est ici toute la problématique… Le 6 cylindres en ligne est aussi rageur qu’il est fragile ! Rares sont les moteurs de série à avoir dépassé les 30.000 km ! Non, ce n’est hélas pas une blague. La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible aujourd’hui de fiabiliser cette mécanique. La mauvaise nouvelle, c’est qu’il faudra courir jusqu’en Grande-Bretagne et que la note sera forcément salée : tablez sur environ 10.000 €. La finition est vraiment déplorable et les ennuis électriques sont quasiment constants. Bref, on n’achète pas une TVR comme on achète une berline japonaise hybride. Plus qu’une voiture, c’est carrément une religion ! Quant au coût annuel de maintenance, il varie entre 2.000 et 5.000 €.
Prix
Ici, ça se corse encore davantage. Produites en quantités confidentielles, les TVR Sagaris sont très peu courantes. Y compris dans leur pays d’origine ! Inutile d’espérer en trouver une avec une conduite à gauche, ces dernières sont rarissimes. Reste à faire la conversion ou à apprendre à conduire de l’autre côté de l’habitacle. On vous rassure, il n’y a rien d’insurmontable.
Cette rareté a évidemment une conséquence sur la cote du modèle. A l’heure où nous écrivons ces lignes, il doit y avoir une petite demi-douzaine de Sagaris en vente dans le monde. Prix de base ? Environ 75.000 €… Oui, bien plus que le prix neuf qui avoisinait plutôt les 60.000 €.