On avait beau être début mai, l’ambiance était plutôt hivernale du côté de Dresde, en ex-Allemagne de l’Est. L’ordinateur de bord de la voiture restait désespérément bloqué sur 3°C au moment de pénétrer dans l’enceinte de l’Eurospeedway, et d’énormes gouttes de pluie s’écrasaient en rang serré sur le pare-brise. Une ambiance glaciale au milieu de cette infrastructure gigantesque. Ouvert en 2000, le circuit propose onze tracés différents et peut accueillir pas moins de 150.000 spectateurs. C’est là qu’Opel nous a convié pour découvrir l’un des 500 exemplaires de la Corsa OPC « Nürburgring Edition ». Pas un de plus ne sera produit, ce qui n’empêchera pas la Belgique d’en accueillir quelques-uns.
« L’enfer vert »
Hormis sa peinture cuivrée spécifique, ses nouvelles jantes de 18 pouces, son châssis surbaissé de 20 mm et sa double sortie d’échappement, cette série très spéciale arbore un petit dessin sur le montant B que les amateurs de sport auto reconnaîtront sans peine. Il représente la Nordschleife, la boucle nord du Nürburgring. « L’enfer vert », comme l’avait baptisé Jackie Stewart, triple champion du monde de F1. Depuis 2006 et la signature d’un partenariat avec Opel, ce circuit mythique est devenu le camp de base de la marque, qui y met à l’épreuve tous ses modèles avant de passer au stade de la production. Les OPC ont droit à 10.000 km de tests supplémentaires sur ce même tracé, et cette « Nürburgring Edition » a été spécialement mise au point par l’ancien pilote Joachim Winkelhock. Ca tombe bien : c’est justement lui qui est devant nous sur le circuit. Un fameux lièvre.
131,4 ch/litre !
Après un tour de reconnaissance mené à un train de sénateur, il est temps de voir que cette Corsa a dans le ventre. Par rapport à l’OPC « normale », elle a gagné 18 chevaux. Gestion électronique, turbo, ligne d’échappement (à contre-pression réduite) : une revue de détails qui lui permet d’offrir 210 ch, soit 131,4 ch/litre ! Mais avoir des chevaux c’est bien, pouvoir les passer au sol, c’est mieux. Et la Corsa OPC n’est pas vraiment une championne en la matière. Raison pour laquelle cette « Nürburgring Edition » adopte un différentiel à glissement limité mécanique. Un choix judicieux puisque, même sous la pluie et avec une température de piste proche de 0°C, cette Corsa survitaminée « motrice » plutôt bien. Agile et précise, elle se propulse d’un virage à l’autre avec rage, se montre stable dans les grandes courbes grâce aux excellentes suspensions Bilstein, et freine court, bien aidée par son poids limité et ses gros étriers Brembo.
Joueuse
Le 0 à 100 km/h est abattu en 6,8 s, et cette petite bombe pointe à 230 km/h. Mais davantage que les chiffres, ce sont les sensations qui séduisent. Avec ou sans ESP (qui a été recalibré en fonction du nouveau différentiel pour ne pas être intrusif), elle se montre joueuse en virages et procure un excellent feeling au volant. Tout au plus pourrait-on lui reprocher son train arrière pas suffisamment mobile, mais c’est devenu une constante sur le marché automobile. Au final, cette série très limitée a de quoi redonner le sourire aux grincheux et l’envie de conduire aux résignés. Reste à connaître le prix, qui n’est pas encore fixé.