Style Par rapport à une 207 « de base », la RC s’en distingue avec ses jantes en alliage de 17 pouces, un becquet de haut de lunette, une double sortie d’échappement de forme trapézoïdale, des coquilles de rétroviseur satinées,… Un petit goût tuning, mais le tout reste discret… Moteur Adieu le 2 litres atmosphérique enragé de la 206 RC, la 207 du même nom se pare d’un petit 1.6 suralimenté fournissant ses 175 chevaux à 6.000 tr/min et un couple de 240 Nm de 1.600 à 4.500 tr/min ! Un vrai diesel, mais avec une plage de régimes bien plus large ! Une mécanique qui a été développée en partenariat avec BMW et que l’on retrouve également sous le capot de la très fashion Mini Cooper S. Comme pour sa devancière et contrairement à la Mini, la 207 RC se voit pourvue d’une boîte manuelle à 5 rapports. Et sur la route, qu’est-ce que ça donne ? Inutile de tourner autour du pot, l’agrément moteur est assez décevant. On est loin des envolées lyriques des atmosphériques enragés et ce petit moteur turbo se révèle d’une linéarité frustrante. Une petite sportive comme celle-ci aurait mérité une mécanique endiablée et un peu plus caractérielle. Ici, rien de tout cela, le moteur s’assimilant plus à un « diesel à essence ». Le couple est constamment disponible, ce qui favorise naturellement les reprises, mais la mécanique s’essouffle une fois les 5.500 tr/min franchis. Autre désolation : la sonorité de cette mécanique. En dépit d’une sortie d’échappement assez spectaculaire et de tonalités assez sourdes à très bas régimes, le son est très banal, monocorde et n’incite pas vraiment à la griserie. Au moins a t’il le mérite d’être remarquablement étouffé et il faut vraiment une oreille pointue pour deviner ce qui se passe sous le capot ! Mais il ne faut pas tout jeter en bloc : avec une telle linéarité, ce moteur n’incite pas franchement à chasser la zone rouge, ce qui influe positivement la consommation. Avec une moyenne de 10,5 litres au cent, ce moteur s’est révélé bien plus sobre que ses rivaux. Comme expliqué ci-dessus, la 207 RC fait encore appel à une boîte 5, alors que la majorité de ses concurrentes sont déjà passées à la « 6 » depuis belle lurette ! Si la commande est idéalement étagée pour les petites routes sinueuses, avec une première longue suivie d’une rafale de rapports rapprochés, sur autoroute, on cherche machinalement la sixième… Et on se retrouve du coup, en marche arrière. En effet, celle-ci n’est même pas protégée et se trouve pile poil en face de la cinquième… Avis aux distraits… Quant à la commande, elle n’est pas des plus agréable, accrochant parfois. Il faut dire que les synchros de notre exemplaire semblaient avoir déjà quelque peu souffert, celui de la deuxième en particulier. Tenue de route Réputé pour son savoir-faire en matière de liaisons au sol, Peugeot ne pouvait décevoir avec sa 207 RC. Et pourtant… Chose inhabituelle pour un produit de la marque, la suspension est aussi tolérante qu’un douanier américain ! Autrement dit, ça secoue, surtout si le revêtement n’est pas parfaitement lisse… L’efficacité s’en retrouve logiquement perturbée, avec une précision en très net retrait. L’amortissement n’arrive donc pas à traiter les bosses comme elles devraient l’être, se contentant de tout faire répercuter dans le dos des occupants… Sur routes parfaitement lisses (utopique dans nos contrées), en revanche, rien à redire, l’efficacité est réelle. Efficace, mais pas amusante... Au moins la direction est-elle idéalement calibrée. Pour le freinage, Peugeot a bien fait les choses : puissance, progressivité, endurance, tout y est ! Confort Avec de tels bouts de bois en guise d’amortisseurs, le confort s’en ressent naturellement ! Ballotté sur routes bosselées, les occupants ne risquent pas de s’endormir ! Les sièges baquets spécifiques à la version RC, s’ils proposent un maintien impressionnant, ne sont pas des plus commodes à l’usage. En effet, leurs maintiens latéraux protubérants gênent fortement les mouvements, et en passant la deuxième, le coude du conducteur ira immanquablement taper contre ce même maintien ! Autre tare de ces sièges : l’épaisseur des dossiers ! Celle-ci est si imposante que l’espace dévolu aux jambes des passagers arrière s’en retrouve assez réduit. Autres aspects du confort : l’insonorisation et l’ergonomie. Là, en revanche, rien à redire, le moteur étant d’un mutisme absolu et ce seront surtout les bruits de roulement qui se feront entendre ! L’ergonomie est idéalement pensée et tout tombe idéalement sous la main. Climatisation, radio, ordinateur de bord,… tout se manipule aisément ! A l’heure où ses lignes sont écrites, les tarifs ne nous sont pas encore connus. Conclusion N’y allons pas par quatre chemins : la nouvelle 207 RC n’a pas réussi à nous enthousiasmer. Il est vrai que l’on en attendait beaucoup, ayant encore en tête la vitalité de ses aînées. Mais les temps ont changé et Peugeot présente un produit de son époque, qui consomme et pollue peu. Mais sa grande faiblesse réside dans une sportivité qui n’est présente que par les éléments rapportés sur la carrosserie. Le châssis, traditionnellement superbe sur les produits frappés du lion, manque visiblement de mise au point. Espérons que Peugeot sache retomber sur ses jantes, avec une version dépouillée, plus sportive et finement réglée !