Ceci n’est pas une Volvo. Mais presque ! Pour ceux qui ne la connaîtrait pas encore, Polestar est une marque détenue conjointement par Volvo et sa maison mère chinoise Geely. Et ce SUV « 3 » (le plus grand modèle de la gamme Polestar en attendant la limousine « 5 ») se veut plus scandinave que chinois. Avant de voir ce qu’il boit, on rappellera que ce SUV à pile de 4,90 m de long se pose en concurrent des Audi Q8 e-tron, BMW iX, Mercedes EQE SUV, Tesla Model X ou encore de son cousin germain le Volvo EX90. Bref, de gros calibres pas spécialement réputés pour leur sobriété énergétique.

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Les chiffres théoriques du constructeur

On commence par la théorie. La gamme Polestar « 3 » compte actuellement 3 versions : la propulsion monomoteur de 299 ch/490 Nm (79.800 € frais de livraisons compris) et les versions « Dual motor » à transmission intégrale fortes de 489 ch/840 Nm (86.800 €) ou de 517 ch/910 Nm avec le pack Performance (93.400 €). Toutes sont équipées de la même batterie : une grosse pile type NMC (fournie par le chinois CATL) d’une capacité de 111 kWh bruts, dont 107 utilisables.

Celle-ci offre en théorie une autonomie de 567 kilomètres pour la Pack Performance (consommation officielle de 21,9 à 23,0 kWh/100 km), 636 kilomètres pour la Dual motor « ordinaire » (conso de 19,6 à 21,8 kWh/100 km) et jusqu’à 708 kilomètres pour la « Single motor » qui est logiquement la plus sobre des trois (conso de 17,6 à 20,3 kWh/100 km).

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Un appétit raisonnable et 425 kilomètres d’autonomie réelle

Nous avons essayé la version intermédiaire Dual Motor de 489 ch. Un gros bestiau de 2,6 tonnes. Du lourd ! La hauteur est par contre assez contenue pour un SUV, avec un toit posé à 1,61 mètre du sol, soit près de 15 cm plus bas que celui du Volvo EX90, par exemple.

Notre essai s’est déroulé en conditions semi-hivernales, avec une température variant entre 4 et 11°C. Nous avons mené notre test sans attention particulière : notre mode de conduite a été globalement calme (ce à quoi incite la douceur générale de ce modèle monté sur suspension pneumatique), mais en profitant tout de même par moments du couple costaud, des performances très généreuses (0-100 km/h en 5 secondes seulement, vitesse de pointe bridée à 210 km/h) et de la tenue de route très efficace (répartition vectorielle du couple sur l’essieu arrière pour améliorer l’agilité). Nous avons alterné les trajets en ville, sur route et autoroute. Sur ces parcours variés, la consommation est restée assez stable, variant de 23 à 28 kWh/100 km ; ce qui correspond à une autonomie réelle comprise entre 382 et 465 kilomètres.

La moyenne s’est établie presque pile entre ces deux valeurs : à 25,2 kWh/100 km (soit une autonomie réelle de 425 kilomètres). Un appétit raisonnable pour un SUV aussi grand et puissant. Le modèle doit sa relative sobriété à un aérodynamisme soigné, mais aussi au fait que le moteur arrière est totalement désolidarisé de la chaîne de traction en conduite calme. Les Polestar 3 Dual Motor s’équipent aussi d’office d’une pompe à chaleur, un équipement qui améliore l’autonomie sous faibles températures, mais dont est privée l’entrée de gamme Single Motor. Bref, on tient là un grand et luxueux SUV qui ne consomme pas trop en conduite courante et dont l’autonomie, bien que nettement moins généreuse en pratique qu’en théorie, autorise les longs parcours. D’autant que le GPS, fonctionnant avec les cartes Google Maps, dispose d’un planificateur de trajet efficace et intuitif. Ces bonnes valeurs de consommation et d’autonomie seront logiquement encore meilleures en été.

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Quel temps de charge ?

Si les modèles électriques les plus affûtés disposent d’une batterie fonctionnant sous 800 Volts pour une recharge plus rapide (Audi A6/Q6/e-tron GT, Hyundai Ioniq 5 & 6, Kia EV6/EV9, Lotus, Maserati, Porsche), cette Polestar tourne sous 400 Volts seulement. Mais sa puissance de charge en DC est néanmoins intéressante (max. 250 kW) et permet de passer de 10 à 80% de charge en 30 minutes dans les meilleures conditions. Sur borne AC, par contre, la puissance se limite à 11 kW (alors que beaucoup de concurrents proposent jusqu’à 22 kW) et il faut donc compter 11 heures en pratique pour remplir totalement la très grosse batterie. Mais vu l’autonomie réelle, il n’est pas nécessaire d’être toujours chargé à bloc avec cette Polestar 3…

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