Ça pousse ! Evidemment, avec un moteur de 3,6 l de cylindrée, suralimenté et fournissant 480 chevaux à 6.000 tr/min et jusque 620 Nm de 1.950 à 5.000 tr/min (680 de 2.100 à 4.000 tr/min en overboost), ça pousse, très fort même. Au point que lors de fortes accélérations, on se retrouve constamment au rupteur. Les sensations sont donc bien présentes, avec deux turbos qui soufflent fort pour donner un coup de pied dans le bas du dos, comme les anciennes 911 Turbo. Originalité technique : les turbos sont à géométrie variable. Cette technologie, déjà connue sur les moteurs diesels, constitue une première sur un moteur essence où les contraintes de température sont bien plus élevées. Ces turbos se distinguent par des ailettes pouvant s'incliner plus ou moins suivant le régime et la charge, ce qui assure une mise en service plus rapide, et donc un temps de réponse diminué. Accouplé à ce moteur, on retrouve deux types de transmission : une boîte manuelle à 6 rapports (qui équipait notre modèle d'essai) et une boîte Tiptronic S à 5 rapports, avec laquelle Porsche affirme que les performances devraient encore progresser. La boîte est ferme mais précise à manipuler, ce qui la rend plaisante pour les amateurs de conduite. De plus, les débattements sont très réduits, pour des changements de rapports éclairs. Efficacité tout temps Une telle puissance est bien sûr impressionnante, mais Porsche a réussi le pari de la rendre utilisable par (presque) n'importe qui, grâce à la transmission intégrale. A la condition, bien sûr, qu'il sache garder la tête froide. La tenue de route est vraiment sûre, la voiture ne bougeant pas lors de grosses accélérations. Plus efficace et plus rassurante, mais sans doute moins amusante que la Corvette Z06 essayée il y a peu. Quant au freinage, c'est du Porsche, autrement dit ça freine très fort et pour longtemps. Même si l'on n'a pas cocher l'option "freins céramiques". Avec un tel niveau de performances et d'efficacité, on s'attend à une suspension figée, mais, et là est la grosse surprise, la Turbo reste étonnement confortable, en se montrant tolérante pour les passagers. Dans l'habitacle, la touche Porsche est évidente : instrumentation complète, avec compte-tours bien au centre, finition superbe, ergonomie impeccable et position de conduite parfaite. Même l'insonorisation est excellente et permet de longs voyages sans fatigue excessive. Seule limite : la consommation, tournant autour des 15 litres, qui aura vite raison des 67 litres du réservoir. Une fois n'est pas coutume, l'équipement standard comporte tout le nécessaire et même le superflu : GPS, sellerie cuir, phares au xénon, air conditionné automatique, surveillance de la pression des pneus,… Il est vrai que pour le prix, c'est bien la moindre des choses ! Affichée à 140.360 €, la 911 Turbo se montre de près de 60.000 € plus chère que la Corvette Z06 aux performances similaires. Mais les autres concurrentes restent plus chères, à savoir les Ferrari F 430 (158.220 €) et Lamborghini Gallardo (154.880 €). Conclusion Plus GT que sportive pure et dure, la 911 turbo est un véritable condensé de techniques de pointe. Le résultat est véritablement bluffant, la voiture étant utilisable tous les jours par presque n'importe qui. Si la fiche technique est impressionnante, la voiture l'est également, avec ses feux LED à l'avant, ses larges et nombreuses prises d'air, son aileron amovible et ses jantes chromées. Un choix passion, mais aussi raison comparé à ses concurrentes plus caractérielles.