Lorsque Porsche a dévoilé la variante hybride de la précédente Panamera, les ventes ont connu, subitement, un très solide coup de fouet ! Inutile de dire que Porsche a retenu la leçon pour cette nouvelle génération de Panamera. Mais le constructeur allemand, habitué à viser l’excellence, n’a pu s’empêcher de repenser entièrement le système. Pour plus de plaisir ou moins de consommation ? Les deux mon Général !
Dans le détail
Oubliez la précédente version, certes performante mais lissée : cette fois, Porsche entend clairement faire rimer « moins d’émissions » avec « plus d’émotions ». Pour ce faire, c’est tout le groupe motopropulseur qui est revu : le moteur thermique est un nouveau V6 biturbo de 2,9 litres délivrant 330 chevaux, soit quelque… 3 canassons de moins qu’auparavant ! Une perte largement compensée avec le nouveau moteur électrique de 136 chevaux (+ 36 chevaux) puisant son énergie dans une batterie au Lithium-Ion, d’une capacité de 14 kWh.
Face au chrono
Tous ces détails vous donnent mal à la tête ? Retenez l’essentiel : avec ses deux moteurs, la Panamera 4 E-Hybrid délivre 462 chevaux sur les quatre roues ! Et tout ceci, c’est du jamais vu ! La puissance, qui transite via une boîte PDK à 8 rapports, permet de signer des chronos dignes des meilleures sportives : 4,6 secondes au 0 à 100 km/h et une vitesse de pointe de… 278 km/h ! Vu comme ça, cette version hybride semble avoir d’autres arguments que les habituelles excuses fiscales… Et ce n’est pas fini : une version Turbo S E-Hybrid est également commercialisée, avec… 680 équidés au total !
Raffinement au sommet
Depuis la présentation de la Panamera première du nom, Porsche s’est toujours fait un devoir de soigner ses habitacles jusque dans les moindres détails. Cette mouture-ci ne fait pas exception : la voiture distille une vraie ambiance exclusive, avec une console centrale aux commandes tactiles et un immense écran multimédia, capacitif, tactile et relié à Internet. Sous les yeux du conducteur, la classique instrumentation à 5 cadrans s’étale, mais seul le compte-tours est cette fois analogique ! L’instrumentation peut afficher à loisir, une carte de navigation ou des infos sur la chaîne cinématique, selon le degré d’application du conducteur. La dernière des bonnes nouvelles, c’est que l’habitabilité est somptueuse aux 4 places ! Pour une berline qui dépasse les 5 mètres de long, c’est un minimum me direz-vous…
Tout est rose ? Non, les portes réclament une solide poigne pour être refermées, passer à la piste audio suivante (surtout depuis une application style Spotify via Apple CarPlay) réclame de naviguer dans les sous-menus avec une certaine connaissance des lieux et les aérateurs très high-tech ne sont pas des plus simples à régler. Le mieux est parfois l’ennemi du bien…
Divers modes de conduite
Voiture hybride oblige, divers modes de conduite sont proposés, selon que vous désiriez rouler uniquement sur l’électricité, recharger les batteries en roulant, laisser l’ordinateur coordonner tout seul la gestion des deux moteurs… Les modes Sport et Sport + ne sont pas oubliés, preuve qu’une Porsche, toute verte soit-elle, reste une Porsche !
Sur un filet de courant…
Non, cette Panamera n’est pas l’une de ces berlines hybrides dont les batteries agonisent après une dizaine de kilomètres sur le mode électrique… Les batteries chargées (ce qui prend entre 3,5 et 6 heures selon que vous optiez pour le boîtier mural ou la prise domestique), l’autonomie réelle sur le mode électrique est d’environ 35 km, avec une vitesse de pointe limitée à 140 km/h… Cela laisse déjà de quoi voir venir : votre serviteur ne s’est d’ailleurs pas privé, réalisant tous ses petits trajets sans réveiller le V6 et donc… sans consommer la moindre goutte de carburant.
Une longue berline à l’allure sportive et signée Porsche, qui traverse les villages sans un bruit, cela fait toujours du bien tant pour l’image de la voiture en général que pour… ses relations de bon voisinage ! Restez néanmoins vigilant, les piétons ne vous entendant pas arriver…
Réveiller la bête sauvage
Un appel du pied ou un changement de mode a pour effet immédiat de réveiller le V6. Là, changement de tonalité : si le précédent V6 était presque muet, le nouveau moteur se fait ici plus lyrique, avec des accents grondants et sportifs selon la charge et le régime. L’insonorisation soignée laisse donc filtrer les plus belles notes du moteur. Un régal qui s’accompagne de poussées très franches : avec 462 chevaux et 700 Nm, les dépassements sont une formalité et les performances ne sont d’ailleurs pas très éloignées de celle d’une… 911 Carrera ! Une grosse différence toutefois : ce 6 cylindres-ci préfère sonner la charge en reprenant à bas et moyens régimes que chasser la zone rouge. Ce qui, finalement, s’accorde au mieux avec le caractère d’une limousine !
Le châssis, lui, semble supporter la masse supplémentaire des batteries avec maestria : précise, équilibrée, souple et toujours très confortable, la Panamera survole toutes les conditions. D’une petite route tortueuse au revêtement ingrat, au bitume lisse d’une nationale serpentant rapidement, la Porsche semble évoluer en toute confiance et avec des réactions presque inconnues du monde des berlines sportives. Un seul bémol : une pédale de frein désagréable, à la consistance étrange et non linéaire. En cause : la régénération des batteries au freinage !
Budget
A 112.747,8 € (c’est précis), la Panamera 4 E-Hybrid n’est pas ce que l’on peut appeler, une voiture économique. Mais elle se rattrape très largement en matière de déduction fiscale : les émissions de CO2 sont en effet, affichées à 56 g/km. Avec le jeu d’options, l’équipement de série comptant de surprenantes lacunes, comptez environ 135.000 €.
A la pompe, les surprises continuent : en rechargeant dès que possible (sur le lieu de travail et au domicile) et en effectuant des trajets compris entre 15 et 60 km, nous avons relevé une moyenne de… 4,4 l/100 km ! Tout dépend donc de vos possibilités à recharger les batteries : plus espacées seront les recharges, plus élevée sera la consommation. En négligeant ces recharges et/ou en effectuant de longs trajets autoroutiers, tablez plutôt sur une consommation comprise entre 9 et 10,5 l/100 km.
Conclusion
Quelques surprenants détails restent encore à fignoler mais globalement, la démonstration est totale : Porsche met cette fois tout le monde d’accord en proposant la plus passionnante, la plus sportive et la plus agréable des hybrides. Des performances de premier plan, mais une berline qui se révèle douce, sobre et formidablement agréable en usage touristique. Toutefois, nous supposons que c’est encore dans sa version Sport Turismo, soit break de chasse, qu’elle sera la plus agréable !