Présentation

Lors de la présentation de la nouvelle Twingo, les ingénieurs nous avaient avoué avoir eu une idée un peu folle : laisser la nouvelle petite citadine entre les mains des sorciers de Renault Sport ! Un concept plutôt curieux, d’autant plus que la sportivité n’a jamais été la qualité première de l’auto de base ! Mais cela n’a pas réussi à dissuader ces sorciers, qui l’ont transformée en une véritable petite puce endiablée ! Pourtant, vue de l’extérieur, il faut avoir l’œil pour discerner les modifications opérées ! Boucliers, canule d’échappement et sigle spécifiques vous aideront à la repérer.

Moteur

Pour des raisons de coût, les ingénieurs se sont rabattus sur un moteur essence atmosphérique. Ils ont repris le 1.6 l déjà existant. Développant 110 chevaux à l’origine, il a vu sa culasse et ses pistons retravaillés. Sa gestion a bien entendu été optimisée et sa respiration se fait via un système d’admission/échappement conçu sur mesure. A ce sujet, les ingénieurs sont particulièrement fiers de leur collecteur 4 en 1, qui combine compacité, acoustique et performances. Au final, ce moteur donne 133 chevaux à 6.750 tr/min et 160 Nm à 4.400 tr/min. C’est une boîte à 5 rapports (pas 6, hélas...) à l’étagement resserré qui se voit accouplée au moteur.

L’agrément est bel et bien au rendez-vous : s’il semble un peu creux à bas régimes en usage sportif, son élasticité est tout à fait suffisante pour évoluer en zone urbaine. A partir de 4.000 tr/min, le registre change. La sonorité se fait plus rageuse, grondante dans les graves, et les 4 pistons entament un ballet infernal voulant toujours grimper plus haut ! Quelle pêche ! Et l’étagement resserré de la boîte permet de maintenir le moteurdans cette plage optimale ! Dommage que le levier de vitesses ne soit pas au niveau... La commande est caoutchouteuse et accrocheuse ce qui n’incite pas à en jouer... Dommage... Tant que l’on est aux doléances, regrettons l’absence de sixième vitesse, ce qui aurait permis de diminuer le volume sonore sur autoroutes, le moteur y moulinant à plus de 4.000 tr/min !

Tenue de route

Chez Renault Sport, on ne lésine pas avec les moyens lorsqu’il s’agit de mijoter un comportement dynamique ! Deux châssis sont disponibles : le premier, dénommé « Sport », est livré de série et rabaisse déjà la caisse de 10 mm. Il propose en outre des voies élargies, des bras de suspension en aluminium, des tarages plus fermes de 30% ainsi qu’une barre antiroulis plus épaisse. Le châssis Cup (une option à 550 Euros) remplace les jantes de 16 pouces par des 17, rabaisse encore la caisse de 4 mm supplémentaires et raffermit également les tarages de suspension. Pour le système de freinage, les ingénieurs français n’ont pas fait les choses à moitié : les disques avant proviennent de la Laguna II et ceux de l’arrière, de la Mégane II. Notons également que chez Renault Sport, on est pas très friand de tout ce qui est aide électronique... Une raison qui explique l’absence d’aide au freinage d’urgence (présente sur tous les autres modèles) ainsi qu’un ESP 100% déconnectable, mais au bouton sérieusement bien dissimulé (sous la planche de bord...) ! Ce dernier se montre par ailleurs, d’une tolérance très large !

Pour se convaincre du bien-fondé de ses modifications, il suffit d’emmener la petite Twingo RS sur une petite route sinueuse et bien dégagée ! Elle y démontre alors un formidable potentiel, virevoltant dans les virages. Mais le véritable tour de force, c’est incontestablement la progressivité des réactions, ce qui permet de placer tant le train avant que le train arrière au millimètre ! Le freinage est puissant, endurant et facile à doser. Que du bonheur ! Même la direction a perdu son feeling artificiel et gagne tant en consistance qu’en précision ! Le châssis Cup offre un maintien de caisse encore optimisé ! Mais à moins de vivre au sein d’une région montagneuse et d’exploser un temps sur le trajet boulot-dodo, le supplément n’est pas franchement nécessaire.

Confort

S’agissant d’une petite sportive, il ne faut naturellement pas en attendre un confort de tapis volant ! La suspension secoue naturellement un peu, surtout avec le châssis Cup, mais préserve assez bien des gros chaos. En clair, le compromis trouvé est réussi. Le monteur gronde joyeusement, ce qui reste plaisant sur petites routes, mais devient lassant sur autoroutes, où il s’ébat à hauts régimes. Modularité et fonctionnalité sont celles d’une Twingo « normale », soit excellentes. Petites fantaisies spécifiques : les ceintures colorées, les sièges au maintien amélioré et le compte-tours au graphisme spécifique ! C’est rigolo et ça donne une touche de gaieté dans l’habitacle !

Prix et équipement

La bonne nouvelle, c’est le prix ! A 15.550 €, la Twingo RS est vraiment bien positionnée en terme de prix face à ses rivales que sont les Citroën VTS, Suzuki Swift Sport et Fiat 500 Abarth. De série, elle offre la climatisation manuelle, l’ESP déconnectable, la radio CD avec 4 haut-parleurs et commande au volant,... La consommation annoncée est à 7 l/100 km en cycle mixte et les émissions de CO2 à 165 gr/km. Mais il faudra raisonnablement compter deux bons litres de plus, le moteur incitant à aller chercher les derniers tours/minutes ! En option, il faudra débourser 300 € pour obtenir le régulateur/limiteur de vitesse, 150 € pour les vitres arrière teintées, 800 € pour le toit panoramique électrique en verre et 550 € pour le châssis Cup.

Conclusion

Quelle fraîcheur, quelle pétulance ! Alors que les sportives actuelles se révèlent inexploitables sur routes ouvertes, la Twingo RS apporte, de par ses caractéristiques raisonnables, un immense plaisir de conduite tout en restant douce envers les tarifs ! Châssis, moteur, freinage, et même prix, tout est taillé pour donner le sourire ! Incontestablement, il s’agit là de l’une de nos petites sportives préférées !