Même si les performances et l’efficacité des sportives modernes sont sans commune mesure avec les pionnières de l’ère GTI, les nostalgiques verseront certainement une larme en se souvenant des mécaniques pointues, des directions tranchantes et autres trains arrière mobiles.

Aujourd’hui, avec la généralisation de l’injection directe, de la suralimentation, des transmissions robotisées, les sensations mécaniques n’ont jamais été aussi aseptisées. Sans parler du comportement dynamique des sportives du 21ème siècle. Diablement efficace, certes… mais pas spécialement valorisant pour son conducteur ! L’ère des GTI capricieuses est-elle définitivement clôturée ?

Gueule de l’emploi

Au vu des fiches techniques de nos deux concurrentes du jour, pas sûr ! Compactes (moins de quatre mètres), légères (à peine plus d’une tonne), animées par des moteurs atmosphériques rageurs (régime maxi à près de 7.000 tr/min), équipées de boîtes manuelles… Et surtout, autre caractéristique appréciée des premières GTI, affichées à des prix qui restent accessibles pour la grande majorité (autour des 17.000€) ! Voilà bien deux modèles qui revendiquent toujours l’esprit GTI !

La taille ne compte pas !

Théoriquement, nos deux concurrentes n’appartiennent pas au même segment. Cela dit, comme la Twingo II (basée sur la précédente génération de Clio) est une citadine généreuse et que la Swift joue plutôt dans le registre de la compacte mini-pouce, elles ne se distancent que d’une vingtaine de centimètres.

Grâce à ses deux sièges arrière montés sur des rails coulissants, la française tend même à se montrer la plus accueillante pour ses passagers arrière. Même surprise côté coffre : la Swift ne profite pas de ses centimètres supplémentaires pour prendre les devants avec ses 211l. Sans parler de sa planche à chapeau à rabattre manuellement particulièrement exaspérante. Oscillant entre 165 et 285l, le coffre de la Twingo étonne. Tout comme la possibilité de rabattre les fauteuils arrière en portefeuille pour emporter des caisses encombrantes !

Sportive confortable ?

Si la Twingo remporte la partie côté pratique, il faut bien avouer que la Swift se montre largement plus polyvalente pour une utilisation quotidienne. Pour les trajets en conduite coulée, on apprécie son insonorisation largement meilleure, sa transmission mieux étagée (grâce à son sixième rapport), sa consommation plus raisonnable et surtout ses suspensions largement plus filtrantes. C’est sûr que le châssis « Cup » optionnel de notre Twingo RS d’essai, avec son assiette abaissée de 4 mm et ses ressorts plus rigides, s’acclimate difficilement de notre réseau routier catastrophique !

Sensations pour puristes

Cravachée avec le couteau entre les dents, la Twingo RS séduira directement les puristes ! Ses commandes (direction, freins, commande de boîte, embrayage) sont parfaitement calibrées et laissent une grisante impression de « compétition ». On profite alors d’autant plus du caractère rageur du bouillonnant 1.6l 16v 133 ch. Son coup de pied aux fesses passé 4.500tr/min rappelle le côté pointu des anciennes mécaniques à carbu. Son allonge donne ensuite l’impression qu’il ne va jamais arrêter de pousser !

Les rapports ultra-courts de la boîte 5 s’enquillent alors à la volée pour un maximum de plaisir. Sur les routes très sinueuses, la deuxième est souvent un peu courte (88km/h au rupteur) et la troisième un peu longue (125 km/h au rupteur). Le conducteur se voit ainsi souvent amené à tricoter avec le levier… Mais quel plaisir de manier cette Twingo RS avec son train avant mordant et son postérieur du genre participatif au lever de pied !

Moteur moderne

La Swift Sport joue dans une catégorie différente. Assagie par rapport à la précédente génération, elle bénéficie d’un moteur plus linéaire (et à la sonorité moins excitante). En accélération pure, la Twingo RS tient d’ailleurs difficilement la Swift Sport. Grâce à son bloc 1.6l moderne de 135 ch, la Swift peut s’offrir des rapports plus longs (105 km/h au rupteur en 2ème et 139 km/h en 3ème) et impose de moins tricoter avec le levier de vitesses. Sans compter que la sixième permet, en outre, de croiser paisiblement à 120 km/h à 3.150 tr/min sur l’autoroute alors qu’à cette vitesse, la Twingo mouline déjà à plus de 3.800 tr/min !

Devenue plus bourgeoise, la Swift Sport présente un comportement dynamique un peu plus flou sur les routes bosselées à cause de mouvements de caisse plus amples. Ici, son train arrière « flotte » plus qu’il n’« engage » en courbe. Mais l’impression de dynamisme, et surtout d’efficacité, reste bien présente. Surtout grâce au train avant qui accepte de corriger sereinement, même en appui.