Présentation

Toute en finesse, la 9-5 en impose tout de même par ses dimensions : environ 5 mètres de long ! Autant dire qu’il s’agit d’un véritable drakkar ! Mais les comparaisons s’arrêtent là, car le nouveau vaisseau impérial de la marque fait preuve d’une rare élégance, à ce niveau de dimensions. Toute en courbes, mais néanmoins athlétique, sa robe s’octroie quelques originalités comme un pare-brise semblant se prolonger sur les vitres latérales ainsi que des feux arrière couvrant toute la largeur de la belle. De jour comme de nuit, la belle Suédoise parvient donc à faire oublier ses dessous provenant en droite ligne de General Motors…

Moteur

Il y a de la technique transalpine sous le capot ! En diesel, Saab propose un TiD4 qui provient en droite ligne de l’Opel Insignia, mais développé par l’équipe Fiat ! D’une cylindrée de 2 litres, il ne développe pas moins de 160 chevaux. Question « noblesse » mécanique, vous allez me dire que ce moteur ne compte que 4 cylindres. Et Saab ne propose pas de V6 pour contrer l’offensive teutonne. Mais il a une gâchette de secours sous l’appellation TTiD4 qui le flanque de deux turbos et ajoute encore 30 chevaux !

Et dans la pratique ? Au début, on est déçu : ça vibre et ça cogne sous le capot ! Et le concert pour castagnette est peu envoûtant… Mais au final, le constat est plutôt positif car sobriété et performances sont conjuguées ! La boîte automatique fait brillamment son boulot, mais les relances (kick-down) sont déplaisantes car… inutilement sonores. Gageons que ce point faible est imputable à la version de pré-production qui nous a été confiée.

Comportement routier

Basée sur la plateforme de l’Insignia, la 9-5 affiche un comportement sûr et sécurisant. D’une vivacité étonnante au vu du gabarit, la 9-5 aime les enchaînements de virage et s’y engouffre avec une belle volonté et une rigidité appréciable. La direction participe à ce bon constat ! D’allure dynamique, la 9-5 confirme son plumage avec un ramage à la hauteur. C’est heureux et on applaudit. Car le développement de la belle a tout de même connu quelques rebondissements, vu les changements de main incessants !

Confort

Saab, une marque à part pour les gens « qui savent »… Après la surprise créée par la ligne anticonformiste, on reste stupéfait par le style intérieur : cela ne ressemble à rien de connu, mais on retrouve vite ses petits ! Tout est simple et ergonomique. La présentation semble flatteuse au premier abord, mais à bien y regarder, quelques plastiques font grincer les dents, surtout à ce niveau de gamme. Mais il n’y a là rien de rédhibitoire pour autant.

Clairement, le confort n’est pas qu’une vague notion aux yeux des ingénieurs, car le bilan à ce sujet frôle la perfection : les sièges sont superbes (une tradition maison), l’amortissement est efficace et tolérant (en dépit du dynamisme affiché par le modèle) et l’habitabilité est superbe. A un petit détail près : les – très – grands viendront croiser leur cuir chevelu avec le ciel de toit à l’arrière. Finalement, le seul véritable reproche que l’on puisse formuler concerne l’insonorisation moteur. Dommage, car le reste est à l’abri de la critique négative !

Tarifs et équipement

Les tarifs démarrent à 35.990 € pour la version Linear. L’équipement de base comprend le régulateur de vitesse, le bouton de démarrage, le volant multifonctions, la climatisation bizone, les connexions USB et AUX, un système audio à 9 haut-parleurs et de belles jantes alu en 17 pouces. Rajoutez 2.000 € de plus pour la finition Vector, ce qui apporte une sellerie mi-cuir, mi-tissu, les rétroviseurs électrochromes, des capteurs de pluie et lumière, l’aide au stationnement avant/arrière qui détecte les places de parking suffisantes…

Question consommation, notre moyenne se sera tenue sous les 8 l/100 km, ce qui constitue une belle surprise.

Conclusion

C’est une réussite ! Signant le retour de Saab aux affaires, la 9-5 devrait rallier les fanas de la marque par son style résolument anticonformiste et ses belles aptitudes dynamiques. Certes, elle a bien failli ne jamais voir le jour, mais on se félicite de la voir aujourd’hui sur nos routes et le résultat final est brillant. Certes, l’influence de GM est encore perceptible et l’insonorisation pourrait progresser, mais nul doute que des efforts seront fournis en ce sens.