Petit coup d'œil dans le rétro pour resituer l'Outback et son constructeur: la première du nom apparaît en 1995, fondant les bases du "crossover" deux ans avant Volvo (V70XC), quatre ans avant Audi (A6 Allroad). Une deuxième génération voit le jour en 1998, une troisième en 2003, puis encore une en 2009. Notre cinquième génération ne renie rien du passé: avec elle, "on va où on veut, on fait ce qu'on veut"!

AWD et Boxer

Les deux valeurs fondamentales ayant forgé l'image de Subaru sont ici encore réunies: transmission intégrale et moteur boxer. Si Subaru reste un petit constructeur avec 890.000 voitures livrées en 2014 (556.000 pour le marché nord-américain, 170.000 pour le Japon, 56.000 en Europe), il a à ce jour produit quatorze millions de transmissions intégrales et quinze millions de moteurs boxer, de quoi se revendiquer d'une certaine expertises dans ces domaines!

En ce qui concerne l'Outback, la production se chiffre à 4.830.000 unités en vingt ans. Le premier boxer diesel est apparu en 2008, la transmission à variation continue Lineartronic en 2009 sur les blocs essence, 2012 sur les blocs diesel. Cette année, c'est la technologie "Eyesight" qui débarque enfin en Europe.

Eyesight

Cette technologie, montée de série sur toutes les Outback 2015, est développée en interne depuis 1990. Utilisant deux caméras fixées discrètement en haut du pare-brise, l'Eyesight produit une vision "3D" qui identifie l'environnement (piéton, cycliste, moto, voiture…) mais aussi les feux stop et les marquages au sol.

L'analyse de ces informations par le système délivre dès lors différentes fonctions de sécurité active, comme le contrôle de freinage anti-collision, le régulateur de vitesse adaptatif, la détection de conduite erratique, le franchissement de voie, ou même l'alerte au démarrage si vous rêvassez dans la file qui se remet en mouvement! La vision des caméras couvre un angle de 35°, sur une portée de plus de 100 mètres.

Nous n'échappons pas au test de freinage anti-collision, toujours impressionnant, même si l'obstacle ne consiste qu'en une photo de voiture en taille réelle. Nous avons été tentés de réitérer l'expérience sur route ouverte, en rattrapant un tracteur, mais notre instinct de survie fut le plus prompt, et nous avons écrasé la pédale de frein avant que le système puisse agir. Nous nous contenterons de l'expérience prodiguée par le staff Subaru sur la piste d'essai…

Info-divertissement

Bizarrement, le système n'évalue pas les conditions climatiques, ce qui semble pourtant imaginable en prenant par exemple en compte l'information recueillie par un capteur de pluie. Et la lecture des panneaux routiers reste curieusement aux abonnés absents. Le freinage anti-collision limitera en tous cas les dégâts, et assistera la direction pour éviter l'obstacle en freinant les roues intérieures pour forcer l'évitement.

La caisse de l'Outback, bien que redessinée, ne se différencie guère de la précédente. Ce n'est pas encore aujourd'hui que son design nous arrachera une larme d'émotion! Pareil à l'intérieur, somme toute très classique, mais pourtant en net progrès sur les plans qualité et finition.

Les cadrans, cerclés habituellement de bleu passent au rouge en cas d'alerte, et l'écran central affiche les informations correspondantes. L'incontournable écran tactile d'info-divertissement prend place sur la console centrale, mais il reste perfectible. Le changement de langue du système n'intervient par exemple pas sur la voix du guidage du GPS. Il faudra donc naviguer dans le menu de celui-ci pour corriger ça!

L'aventure à portée de roues

Mais l'espace à bord se révèle généreux et accueillant, le style robuste et la garde au sol généreuse (20 cm) appellent les grands espaces. Ca tombe bien, les quatre roues motrices, au besoin secondées par un X-MODE intervenant sur la transmission CVT, la délivrance du couple, le patinage éventuel d'une roue et implémentant le "Hill Descent Control", vous ouvriront l'accès à des terrains de jeux plus "wild".

Ce petit goût d'aventures ne plombe heureusement pas le comportement de l'Outback sur la route. Typée plutôt sous-vireuse, la conduite de l'Outback se veut aussi rassurante qu'efficace. Le confort des suspensions est renforcé par une bonne insonorisation. La sonorité du boxer diesel, plutôt plaisante, reste en effet mesurée, et la transmission CVT évite le travers d'un patinage trop appuyé en singeant artificiellement le passage de sept rapports. C'est "pour du faux", mais sympa à l'usage.

Le 2.5 L essence atmosphérique, pourtant plus puissant, ne nous a pas autant séduit. Son couple moins favorable oblige un autre calibrage du CVT qui patine plus, maintenant le moteur dans des régimes plus élevés; et comme la sonorité du moteur se révèle peu attractive, le bilan ne plaide guère en sa faveur. Le "bon" Outback sera "mazout"! Deux versions au programme, Comfort et Premium, cette dernière s'enrichissant principalement des jantes de 18", du cuir, du toit ouvrant, de l'accès mains-libres, du hayon électrique et du GPS.