Suzuki a reçu la presse européenne à Disneyland pour présenter son dernier modèle. Contrairement à ceux qui maquillent une berline pour la transformer en voiture au look de tout-terrain, Suzuki joue la carte du modèle inédit dans sa gamme. Elle existe sous une robe classique appelée Urban line ou en version Outdoor au look plus extraverti. Nous avons testé cette dernière version avec, forcément, un moteur gasoil ayant une puissance de 120 chevaux.
Points forts
La suspension de la SX4 filtre bien les irrégularités de la route. Les ingénieurs ont opté pour les bras McPherson à l’avant et la barre de torsion à l’arrière. Malgré la garde au sol allant de 165 mm à 190 mm, elle évite les trop grands mouvements de caisse. La hauteur de la voiture se fait toutefois ressentir lorsqu’un camion nous croise. La rigidité de la carrosserie atténue aussi les bruits liés à l’état de la chaussée. Pour sa part, la direction assistée est parfaitement calibrée. Plus, ce serait trop. Moins, ce ne serait pas assez. Certes, on n’a pas le ressenti d’une berline, mais le placement en courbe ne pose pas de réel problème. Pour le freinage, Suzuki reste encore fidèle aux tambours à l’arrière. Lors de notre parcours de 200 km, le freinage s’est pourtant montré efficace. Il est couplé à l’ABS. En virage, un coup de frein ne perturbe donc pas trop la tenue de cap. Même si on ressent des tensions au volant.
Broum
Étonnamment, le 1.9 DDiS de 120 chevaux (88 kW) enroulant 280 Nm de couple nous a déçu. Pas par ses qualités routières, mais par son manque de discrétion. L’insonorisation n’est pas à la hauteur de l’image fun que veut donner la SX4. En plus de la saturation des tympans, il faut composer avec des vibrations mécaniques. Toutefois, si le Tempo 100 est réalisé en 11,2 s ou en 10,5 s selon le type de version, le niveau de reprise est convenable, permettant à la Suzuki d’être à l’aise sur les grands axes. Sur Autobahn, elle pourrait rouler à 180 ou 190 km/h. De plus, le moteur Diesel est accouplé à une boîte de vitesses à six rapports récemment développée par la marque japonaise. Cela permet de profiter d’une boîte à rapports courts et donc de mieux exploiter les possibilités d’accélération.
i-AWD
La SX4 existera en deux roues motrices ou avec une transmission intégrale i-AWD. En 4x4, le conducteur peut choisir simplement, via un bouton commandant un système de sélection électrique, de conduire en deux roues motrices, en mode 4WD automatique distribuant la puissance à deux ou quatre roues en fonction des circonstances, ou en quatre roues motrices verrouillées (une fois les 60 km/h dépassés, la transmission retourne en mode 4WD automatique). Nous avons aussi profité de l’aubaine pour sortir du road-book et faire un petit peu d’école buissonnière. Ce 4x4 s’en sort bien pour autant que la route ne soit pas trop chaotique. En effet, le débattement des roues ne permet pas de faire du vrai franchissement. Toutefois, on peut rouler dans la boue ou dans la neige sans rester bloqué. Sur bitume, la tenue de route de la Suzuki est meilleure lorsque la transmission intégrale est branchée sur le mode automatique. Cela permet de transférer une partie du couple aux roues arrière en cas de besoin. En mode deux roues motrices, la tendance au sous-virage se fait davantage remarquer.
Effacez tout
Mais oubliez tout ce que l’on vient de vous dire dans le paragraphe précédent. Car Suzuki Belgique ne distribuera que la version 2 roues motrices (traction). L’importateur a estimé que la demande en 4x4 n’était pas suffisante chez nous. Certes, elle recevra sa tenue de sport Outdoor, mais elle ne pourra pas surfer sur la neige ou se faire une cure de boue. Du moins, dans un premier temps après son lancement en mai prochain. Car si la clientèle montre de l’intérêt, peut-être que Suzuki changera d’avis. Une décision étonnante de la part d’une marque pourtant habituée aux modèles 4x4 ! C’est d’autant plus regrettable que le comportement est meilleur en virage avec la transmission intégrale. Le marketing a ses raisons…
Agréable
Toutefois, on prend du plaisir à bord. La voiture a de la reprise, le look est amusant et la finition agréable. Et puis, la SX4 est petite. Elle est donc à l’aise en ville. En version 4x4, la SX4 mesure 4,14 m de long, 1,75 m de large et 1,62 m de haut. Le modèle à deux roues motrices Urban Line est plus petit puisque ses dimensions sont de 4100 mm x 1730 mm x 1565 mm. Cette voiture reste compacte et donc facile en ville, finalement son terrain de chasse favori.
Haute
On l’a déjà vu, la garde au sol est plutôt élevée. Cela donne une bonne vision panoramique, même si les montants A gênent parfois la vision ¾ avant. Pourtant, Suzuki a prévu une petite lucarne entre le pare-brise et les portières pour améliorer la visibilité de côté. Cette garde au sol facilite également l’accès à bord, à condition de ne pas être trop petit. Voiture à vivre au quotidien, les espaces de rangement sont juste suffisants. Notons aussi que les sièges arrière sont légèrement plus hauts que les sièges avant. Les passagers arrière ont donc une bonne vue sur ce qui se passe. La banquette arrière est rabattable en deux parties asymétriques (60/40) et la capacité du coffre est de 270 litres. Une capacité qui passe à 625 litres si la banquette est repliée.
Économique
Sur l’affichage central, il est possible de suivre en permanence la consommation instantanée. On voit bien que le mode 2 roues motrices permet de gagner quelques kilomètres sur un plein. En mode 4WD automatique, cela reste encore raisonnable. Avec une deux roues motrices, la consommation tournera, selon les chiffres annoncés, autour de 6,2 litres aux 100 km. Deux moteurs essence seront également proposés chez nous lors du lancement en mai : un 1.5 avec boîte manuelle à cinq rapports et un 1.6 VVT avec BVA à 4 rapports. Le prix belge n’est pas encore connu, mais il est estimé à une fourchette entre 12.500 et 19.000 euros selon la version et le niveau de finition. Toujours en deux roues motrices, de toutes façons.
© Olivier Duquesne