Et si les marques ne donnent généralement pas de détails sur les marges bénéficiaires de chacun de leur modèle, des analystes, comme ceux de la société Bernstein Research, sont parvenus à établir un classement des plus grandes pertes de l'industrie automobile européenne. L'occasion pour nous d'établir le top 10 des flops en la matière.

Détail qui a son importance : les pertes sont évaluées sur la durée de vie du modèle. En outre, les analystes ont aussi estimé la perte par véhicule vendu. Cinquième modèle de notre classement, avec une perte de 1,7 milliard € : la Mercedes Classe A de première génération, soit... 1.443 € par voiture produite !

Arrivée chamboulée dans un nouveau segment

Au milieu des années 90, Mercedes-Benz souhaite présenter une alternative à l'inoxydable Volkswagen Golf. C'est à la même époque que naîtra l'Audi A3. Selon Bernstein Research, la Mercedes Classe A de première génération n'a pas remporté un centime au groupe Daimler, que du contraire, le modèle ayant dû être développé à partir d'une page totalement vierge.

Il a fallu développer une plate-forme coûteuse, car surélevée, ainsi qu'une série de nouveaux moteurs. Le modèle se présentait sous la forme d'un petit monospace, mais avec un aménagement intérieur classique. Mercedes tablait alors sur des ventes tournant autour des 250.000 exemplaires par an, mais celles-ci n'ont jamais dépassé les 200.000 unités annuelles.

En outre, la Classe A a connu des débuts particulièrement difficiles, notamment à cause d'un "test de l'élan" (ou "moose test") catastrophique, qui a envoyé l'allemande sur son toit, doublé de quelques problèmes de finition. La vidéo du test a, malheureusement pour Mercedes, été largement diffusée, ce qui n'a pas aidé à faire décoller les ventes du modèle durant les premiers mois de son existence. Résultat des courses : toutes les Classes A ont reçu, par défaut, le système ESP qui corrige automatiquement la trajectoire du véhicule.

Du coup, pour sa nouvelle génération de Classe A, élue plus belle voiture de l'année 2012, la marque à l'étoile a retenu la leçon : plate-forme plus basse déclinable en une multitude de modèles (A, B, CLA, GLA,...) et une motorisation bas de gamme (diesel), développée cette fois par le français Renault.