C’est un des épisodes les plus douloureux dans la mémoire des Britanniques un tantinet attachés à leurs constructeurs nationaux. En 2005, la faillite du groupe MG Rover est prononcée. C’est alors le dernier constructeur généraliste indépendant d’Angleterre qui passe à la trappe, Vauxhall, Jaguar et Land Rover ayant été rachetés par des groupes étrangers, sans parler des labels de luxe que sont Rolls-Royce, Bentley ou encore Lotus, eux aussi dans les mains de groupes non britanniques. Plus de 6.000 employés se retrouvent au chômage tandis que 18.000 autres, officiant auprès de différents sous-traitants, voient leur emploi menacé.
Une puce indienne pour sauver les meubles
Sauvé de justesse en 2000 par ses anciens dirigeants qui l'avaient racheté à BMW pour... 10 £ symboliques, MG Rover accumule des pertes colossales durant ses cinq années d’indépendance. Dans ses derniers résultats annuels publiés en octobre 2004, MG Rover indique que l'exercice 2003 s'est achevé sur une perte de 77 millions £ (111 millions €), après une perte de 95 millions £ en 2002… C’est justement en 2003, alors incapable de financer la conception d’un nouveau modèle, que Rover fait appel à l’indien Tata afin de lui fournir un modèle d’entrée de gamme, basique et pas cher, qui serait à même de booster les ventes et de faire rentrer du cash dans les caisses du constructeur. C’est l’improbable Tata Indica qui est choisie et qui sera rebaptisée CityRover !
Une qualité déplorable
Présentée à la fin de l’année 2003, la CityRover ne sera finalement commercialisée qu’à l’hiver 2004. Ce retard de lancement est dû à la piètre qualité de la citadine indienne. Avant d'être commercialisée sous le blason Rover, l'auto fera l'objet de plusieurs amélioration, notamment au niveau de sa finition, avec des plastiques de meilleure qualité et un assemblage plus sérieux. L’engin connaîtra néanmoins une carrière très courte : en novembre 2004, la production de la CityRover débute mais dès avril 2005, le groupe MG Rover se déclare en faillite et la production du modèle cesse définitivement. Au final, seuls quelques milliers d'exemplaires ont pu être produits, tous à destination du marché local. Bien qu'une version avec conduite à gauche ait été présentée au Mondial de l'Automobile de Paris en octobre 2004, Rover n'aura finalement pas le temps de la mettre en production.