Distingué, voire presque guindé, ce coupé était néanmoins capable de performances dignes des meilleures sportives de son époque. En ce début des années 1950, Bentley entend élargir son offre avec un coupé aux performances exaltantes. Pour le style, il s’en remet au célèbre carrossier H.J. Mulliner qui dessine un coupé spectaculaire. La chute du toit, encadrée par deux embryons d’ailes donne une légèreté certaine à cette voiture massive.

Des solutions archi classiques

Si la voiture était capable d’atteindre 190 km/h, son contenu technologique étant néanmoins archaïque, y compris aux standards de l’époque. Ainsi, nous retrouvons sous le capot un 6 cylindres en ligne de 4,6 litres, avec soupapes d’admission en tête, mais soupapes d’échappement latérales. Accouplé dans un premier temps à une boîte manuelle à 4 vitesses (une unité automatique sera rapidement disponible), ce groupe entrainait la caisse à des vitesses supersoniques (pour l’époque) et ce, dans un silence assuré.

Silhouette fantomatique

Et c’est justement là, la grande force de ce modèle : quand la concurrence éructait de tous ses cylindres dans un fracas de carburateurs engorgés, d’échappements libérés et de soupapes agitées, la Bentley, telle une silhouette fantomatique, passe sans un bruit. Une authentique GT, capable d’abattre des moyennes stupéfiantes, mais qui a le bon goût de ne pas faire sentir l’effort mécanique à ses occupants. Il s’agit d’une philosophie que l’on retrouve sur les modèles actuels.

Aujourd’hui

Avec 207 exemplaires produits de 1952 à 1955, la Bentley R-Type Continental Coupé est une bête rare. Pourtant, le taux de survie est élevé et il est assez facile d’en trouver à la vente, tant auprès des maisons de vente aux enchères ainsi que chez les spécialistes. Fiable et endurante, elle est capable d’aligner les kilomètres si elle est parfaitement entretenue. Hélas, son entretien a un prix, tout aussi pharaonique que sa valeur actuelle sur le marché : un modèle en parfait état vous délestera de plus d’un million d’euros… Soit le prix de trois Ferrari F12 et d’une Porsche 911…