Jean-Francois Christiaens

25 MAR 2019

Voitures électriques : propres… mais « sales » éthiquement ?

Amnesty International met, à nouveau, en garde contre les dérives humanitaires et écologiques liées à la production des batteries. Et plaide pour la mise en place d’une filière « éthique ».

Après un rapport déjà inquiétant publié en 2016, Amnesty International met à nouveau en garde contre les atteintes aux droits humains et aux risques environnementaux liés à la production des batteries. Des enjeux cruciaux à la veille de la montée en puissance de l’électrification dans l’univers automobile. « Trouver des solutions efficaces à la crise climatique est un impératif absolu et les voitures électriques sont une part importante de cette réponse. Cependant, sans changements radicaux, les batteries qui alimentent ces véhicules verts continueront d’être ternies par des atteintes aux droits humains » a notamment souhaité alerter Kumi Naidoo, le secrétaire général d’Amnesty International.

Travail des enfants

L’organisation pointe notamment les conditions d’extraction de cobalt en République Démocratique du Congo et du lithium en Argentine. Amnesty International met, plus globalement, en avant le fait que les batteries lithium-ion sont liées à des atteintes aux droits humains, notamment au travail des enfants. Mais aussi à des risques environnementaux qui pourraient saper leur potentiel écologique. La plus grande partie de la fabrication de batteries lithium-ion est notamment concentrée en Chine, en Corée du Sud et au Japon où la production d’électricité dépend encore du charbon et d’autres sources d’énergies polluantes clame Amnesty International.

Batterie éthique

Face à ce constat, Amnesty International met au défi les leaders de l’industrie de la voiture électrique de produire la première batterie « totalement éthique » du monde dans les cinq ans à venir. Et ce tant depuis l’extraction des minerais jusqu’au recyclage des batteries en passant par leur processus complet de fabrication. Notons tout de même qu'Amnesty International note une évolution encourageante dans le domaine depuis son premier rapport publié en 2016. Plusieurs grandes entreprises, dont Apple, BMW, Daimler, Renault et le fabricant de batteries Samsung SDI, ont notamment depuis publié des données sur leurs chaînes d’approvisionnement de batteries. Amnesty International incite maintenant les autres entreprises à suivre cet exemple.

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ