Vroom

11 SEP 2024

Essai : Maserati GranCabrio Trofeo, mieux qu’une Ferrari ?

Maserati change son fusil d’épaule et se concentre sur les sportives exclusives. Quoi de plus exclusif qu’une puissante GT décapotable ?

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La nouvelle Maserati GranCabrio Trofeo est une de ces Maserati comme on les aime : puissantes, belles et pleines de caractère !"

Avec sa sœur GranTurismo et le SUV Grecale, la Maserati GranCabrio incarne le renouveau de Maserati. Finies les voitures aussi développées pour les cadres supérieurs, le trident sera à nouveau symbole de sportivité, de luxe, d’exclusivité et…d’électricité ! Heureusement, les Italiens n’oublient pas les puristes : dans cette version Trofeo, la Maserati GranCabrio a toujours du sans-plomb dans les veines.

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Design

Qu’on apprécie le passé de Maserati ou non, le design italien des modèles au trident a toujours fait l’unanimité. Pour cette nouvelle GranCabrio, la marque fait donc le choix de l’évolution, plutôt que de la révolution. En plissant les yeux, on pourrait y voir sa devancière, puisque ce cabriolet conserve les proportions du long capot et de la cabine projetée vers l’arrière.

Beauté innée

Cela dit, il faut noter que cette nouvelle GranCabrio présente des lignes plus fluides et plus souples. Toujours élégante, sa grande calandre arborant fièrement le trident est désormais plus basse et plus large. De part et d’autre, on trouve des feux LED verticaux et une foulée d’entrées d’air. C’est sûr : le coup de crayon prend aussi compte l’aéro.

Sur les flancs, on retrouve la triple sortie d’air typique derrière les passages de roue, tandis que les poignées des (grandes) portes sont désormais affleurantes. Au bout de la carrosserie de 5,10 m, on trouve une petite malle flanquée de deux feux à la signature LED somme toute banale. Juste en-dessous, quatre sorties d’échappement nous rappellent fièrement qu’il s’agit ici de la Trofeo, et non de sa sœur électrique GranCabrio Folgore

Expérience

Du cuir…et des écrans !

Dehors comme dedans, la nouvelle Maserati GranCabrio Trofeo parvient à combiner la sportivité et la finesse d’une grande GT. En passant le seuil de porte – ou en ouvrant le toit en 14 secondes – on découvre un habitacle similaire à celui de la version coupé. Quatre places, deux sièges sport à l’avant, du cuir italien dans tous les recoins et quelques éléments recouverts de fibre de carbone aux filaments bien taillés.

Parmi ce concerto de ce que l’Italie fait de mieux, les deux écrans tactiles de 12,3 et 8,8 pouces logés en plein centre de la planche de bord présentent autant de finesse que Silvio Berlusconi n’a de retenue. Outre leur placement maladroit, on notera un graphisme daté et une ergonomie brouillonne.

Cacophonie italienne

Malheureusement, les mauvais choix ne s’arrêtent pas là. Entre ces deux écrans, on trouve une série de 4 boutons agissant comme sélecteur de rapport. De simples boutons en plastique ont-ils réellement leur place dans une grande décapotable de luxe ? Heureusement, l’horloge au fond bleu, une marque distinctive de toutes les Maserati, trône toujours sur la planche de bord. Mais elle est désormais digitale.

Enfin, vu le public que cette GranCabrio veut attirer, on pourrait imaginer que le coffre puisse avaler quelques bagages Louis Vuitton et un set de clubs de golf. Pourtant, avec 172 litres de volume de chargement, il faudra voyager léger…et changer de hobby en passant du golf aux échecs !

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Conduite

Coeur battant

Jusqu’à présent, on pourrait penser que le renouveau de Maserati n’est pas si différent que ça : une belle robe et un habitacle décevant. C’est pas faux…jusqu’à la pression du bouton de démarrage ! Sous le capot de la GranCabrio Trofeo, pas de moteur électrique comme la Folgore, mais bien un moteur essence. Et pas n’importe lequel : il s’agit du V6 3,0 litres biturbo joliment baptisé Nettuno. Oui, le même moteur que la supercar MC20 !

Dans la GranCabrio Trofeo, cependant, ce bloc est légèrement moins poussé. Il sort tout de même 542 ch et 650 Nm de couple. Une cavalerie qui, une fois n’est pas coutume chez Maserati, est envoyée aux quatre roues via une boîte automatique ZF 8-rapports. Résultat : ce grand cabriolet de près de 1,9 tonne passe les 100 km/h en 3,6 secondes et continue d’accélérer la foulée jusqu’à 316 km/h.

Personnalité débordante

Dès les premiers tours de roue, on ne peut pas ignorer la bête qui sommeille sous la grande feuille d’aluminium du capot. Étrangement, ce n’est pas tant par son ronronnement…que par le bruit de ses soupapes ! À s’y méprendre, on pourrait entendre « claquer » un V6 diesel. La faute aux chambres de précombustion uniques à ce moteur, peut-être…

Par chance, tout change une fois qu’on appuie sur le champignon. En mode sport, la boîte se réveille et rétrograde, la suspension à air se raffermit et l’échappement ouvre ses soupapes. Comme Pavarotti raclant sa gorge avant un concert, la GranCabrio Trofeo est prête à chanter. Elle se transforme alors en un ténor à la voix profonde, pétaradant à chaque changement de rapport. Quelle mélodie ! 

Il ne faut cependant pas se perdre dans cette cantate, car elle est souvent accompagnée d’une rapide montée en vitesse. Heureusement, les freins sont mordants et précis, la direction est nette – quoiqu’un peu floue au centre – et la suspension parvient à garder le gîte sous contrôle. En sortie de courbe, la transmission intégrale fait de son mieux pour maîtriser la cavalerie, mais la bête peut aussi être joueuse. Sur les routes sinueuses et étroites de la Lombardie, seule l’arrivée d’une Panda à vitesse excessive nous rappelle que la machine qu’on commande fait non seulement 5,0 m de long mais aussi 2,11 m de large !

Prix

On le répète : Maserati veut désormais évoluer dans le luxe. En d’autres mots, la marque au trident ne veut plus être la « Ferrari du pauvre ». Elle se considère dorénavant sur le même plan. Une évidence à la vue de la liste de prix. Pour la nouvelle GranCabrio Trofeo, Maserati demandera en effet un chèque d’au minimum 236 250 €, sans option. Pour mettre cela en contexte, c’est à peine 10 000 € moins cher qu’une Ferrari Roma Spider, dotée d’un V8 plus puissant. Sacré concurrence…

Verdict

Que les puristes rangent leurs fourches : la nouvelle GranCabrio Trofeo est toujours une Maserati comme on les aime. Certes, elle passe au V6 et à la transmission intégrale, mais elle est plus puissante que jamais et elle ne manque assurément pas de caractère !

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