L'Audi A5, avec ses multiples motorisations et ses aspects pratiques (vaste hayon) rencontre donc un succès bien mérité. Avec les années vient l'inévitable face-lift de mi-parcours, un face-lift qui touche tous les modèles, coupé et cabrio inclus. Pas de quoi créer l'émeute, da Silva avait signé une réussite en 2007, et il eut été malvenu de vouloir trop en faire, au risque de dénaturer ce que da Silva considère comme une des plus belles voitures qu'il ait dessinée.

Nous avons donc droit à de discrètes retouches, qui se résument presque exclusivement à l'intégration de la technologie LED et des feux de jour dans les optiques! Intérieurement, guère de révolution non plus: un nouveau volant, une planche de bord plus moussue (Ach! La finizion Audi!), une ergonomie simplifiée (!?) pour le module info, et quelques touches de chrome ou d'alu brossé pour flatter l'œil. Ah oui, on a failli l'oublier: la possibilité de choisir une banquette à trois places à l'arrière.

L'aridité des chiffres

Notre modèle d'essai était motorisé par le bloc 2.0TDI développant 177ch avec boîte mécanique six vitesses. Le bloc gagne donc 7ch, un progrès qui risque de passer inaperçu chez nous, où reste disponible une version 163ch nettement plus favorable fiscalement. Pour info: la version 177ch revendique 122gr de CO2 par km, la 163 118gr par km. Notre essai s'est déroulé dans des conditions hivernales plutôt rudes, et nous n'avons guère pu pousser le châssis dans ses derniers retranchements. Nous avons donc goûté aux joies de l'A5 sur un mode posé, ce qui nous a permis d'apprécier les excellentes prestations du bloc TDI qui réunit toutes les qualités. D'une souplesse remarquable, il reprend avec vigueur dès les plus basses rotations, libérant son couple maximum (380Nm) dès 1750 tr/min. Sa souplesse et sa force rendent le recours à la boîte peu fréquent, et on se dit qu'il doit se marier à merveille avec une boîte auto, mais ce sera 2.100€ de plus.

Quelques options?

Tant qu'on parle sous, inutile de vous préciser qu'Audi adore vous facturer le superflu, mais parfois aussi l'essentiel, à des tarifs que la décence ne permet pas toujours d'exprimer, suivant en cela l'exemple de ses collègues germaniques, BMW, Mercedes ou Porsche en tête… Nous parlions de la banquette arrière trois places: ce sera 387,20€. Les phares au xénon pour profiter du regard "LED"? 1.284,45€… Mais il y a moyen de faire des affaires: le pack "Intenso Plus" est proposé à 3.750€ au lieu de 5.862.45€ pour la peinture métal, le régulateur de vitesse, l'aide au stationnement arrière, le GPS, l'alarme et l'ordinateur de bord… Cadeau, je vous dis!

Vie à bord

Parmi les nombreux boutons (pas toujours très judicieusement disposés en bas de la console, entre les sièges), le Drive Select qui permet de modifier les réglages de la voiture en jouant sur la commande de gaz et la direction. Rien de bien sensible, hormis la direction légèrement plus ferme en mode "Dynamic". Le système n'intervient sur l'amortissement que moyennant une option dont nous ne disposions pas. Le confort procuré par l'A5 devrait séduire les plus exigeants, d'autant que le bruit et les vibrations du TDI sont parfaitement filtrés et n'envahissent pas l'habitacle, plus accueillant à l'avant qu'à l'arrière, où des adultes de grande taille pourront souffrir d'une garde au toit "limite". Ca ne devrait pas trop déranger la clientèle ciblée, qui casera plus fréquemment des enfants que des basketteurs sur la banquette arrière!

Se démarquer avec style

Cette Audi discrètement reliftée se montre toujours aussi stylée et désirable. Son excellent moteur 2.0TDI offre des prestations de premier ordre avec un appétit mesuré, et si la voiture semble plus confortable et efficace que réellement joueuse, elle devrait néanmoins convenir au plus grand nombre. Spacieuse (hormis la réserve émise plus haut) et pratique avec son hayon et ses quatre portes, elle permet de se démarquer par son style réussi, tout en se montrant très raisonnable.