Après plus de deux mois de pause estivale, le Belcar Endurance Championship 2010 entame ce week-end à Francorchamps sa deuxième mi-temps avec la poursuite du match au sommet entre les Audi R8 LMS WRT et les Porsche 911 GT3-R Prospeed. Le menu propose une véritable endurance de 4 heures, ce dimanche dans le cadre de Francorchampagne ; la fiabilité et la stratégie joueront des rôles encore plus importants, et les outsiders Lamborghini, Aston Martin, Dodge et Ferrari pourront viser le podium.

Entamée par une domination presque outrancière de la Porsche 911 GT3-R du duo de choc composé de Marc Goossens et Maxime Soulet, l’édition 2010 du championnat de Belgique d’endurance s’annonce plus disputée que jamais.

L’accrochage dont a été victime Richard Westbrook (remplaçant occasionnel de Marc Goossens) en lever de rideau des 25 Heures VW Fun Cup conjugué à la première victoire de l’Audi de Greg Franchi-Anthony Kumpen a complètement relancé le championnat. Si Prospeed mène toujours 2-1 face à WRT au nombre de victoires, c’est la régulière paire Bert Longin – François Verbist qui mène d’une unité dans la compétition pilotes où les trois premiers équipages sont regroupés en 4 points ; et la seconde Porsche Prospeed des jeunes Enzo Ide et Ruben Maes n’accuse que 9 longueurs de retard.

Autant écrire qu’on a pour ainsi dire remis les compteurs à zéro entre Porsche et Audi. Et, suite aux évolutions dont a bénéficié la marque aux anneaux depuis les 24 Heures de Spa, la lutte entre les ténors de notre compétition devrait désormais être plus équilibrée : « On va maintenant se battre quasi à armes égales, » se réjouit François Verbist. « Les 25 chevaux gagnés grâce à une modification de la cartographie de notre moteur autorisée par la FIA, vont nous permettre de ne plus nous contenter de courses d’attente. Nous allons pouvoir viser la pole et nous battre en tête en mettant un maximum de pression sur les Porsche. Nous avons en outre beaucoup appris lors de notre participation au double tour d’horloge, où nous avons notamment constaté que notre R8 LMS usait ses gommes de manière plus régulière. Nous pouvons facilement effectuer des doubles relais avec nos pneus, ce qui n’est pas nécessairement le cas de nos rivaux. En plus, personnellement, je cerne maintenant mieux les limites de l’auto sur Francorchamps. Surtout avec un nouveau pare-brise… »

Dans le camp adverse, Maxime Soulet est conscient que les prochains rounds seront plus disputés : « Notre abandon lors de la dernière joute ne nous a certes pas facilité la tâche, » concède le Wavrien. « Le seul point positif de cette mésaventure est que Marc et moi avons conservé le même nombre de points. En cas de titre, je ne serai pas couronné tout seul. »

Mais on n’en est pas encore là… « Je pense que Porsche et Prospeed n’ont plus à démontrer leurs niveaux de fiabilité et de compétence sur des épreuves de plus longue haleine. Audi a certes effectué un bond en avant assez conséquent mais nous ferons tout pour renouer avec le succès. Sans bénéficier à mes yeux d’un gros avantage en termes de consommation : nous devons pouvoir effectuer un tour, maximum deux de plus que nos rivaux avec le plein. Ce n’est pas cela qui fera la différence. »

Mais les spectateurs présents aux 24 Heures de Zolder savent que sur 4 heures de course il peut se passer bien des choses : caprices du ciel, accrochages, safety car, stratégie, usure des pneumatiques, consommation (3 arrêts et changements de pilotes - ou simulations - obligatoires), les ingrédients d’une vraie endurance feront peut-être de ce quatrième rendez-vous une épreuve plus ouverte, « rebondissante » et passionnante que jamais. Le podium ne devrait donc pas se jouer uniquement entre les deux Porsche Prospeed et les deux Audi WRT.

On se souvient que début juillet, les Britanniques Ian Dockerill et Steven Kane – remplacé ce week-end par son compatriote Tom Ferrier – avaient hissé leur Ferrari 430 Scuderia sur la dernière marche du podium. Un objectif dont rêvent sans doute d’autres outsiders. On pense à Koen Wauters et Jeffrey Van Hooydonk dont la Dodge KRK dispose d’une évolution destinée à rendre son moteur plus solide, au jeune Niels Lagrange qui tentera de signer sa quatrième pole consécutive aux commandes de la Lamborghini Gallardo Argo, à Frédéric Bouvy et Damien Coens dont ce pourrait être la dernière apparition sur la Ferrari Francorchamps Motors, mais aussi à l’équipage de l’Aston Martin DBRS9 Brussels Racing Service que la malchance suit pas à pas cette saison : « Au moment de porter mon moteur en révision chez Prodrive la semaine dernière, j’ai appris que mon équipier Tim Verbergt s’était cassé le bras, » confie Eddy Renard dont l’écurie est désormais basée à Zaventem. « Je lui cherche toujours activement un remplaçant digne du niveau de performance de notre bolide parti en première ligne lors de la dernière course. Je vais voir si l’usine ne peut pas nous prêter un pilote officiel… »

La bataille s’annonce tout aussi indécise dans la Classe 4 entre les différentes Porsche des Derdaele père et fils, Brody-Schroyen, Bruynooghe-Van Beurden ou De Coster-Slingerland et les Mosler MT900 de Van Elslander-Van Oost ou des Britanniques Shelton-Shelton-Lucas.

Enfin en Division 2, on assistera à une nouvelle BMW Cup, la plus grande autonomie des diesels faisant sans doute de la 120D de Dimitri Cuyvers et Patrick Belien la favorite.

Championnat pilotes après 3 courses :
1.Verbist-Longin (Audi) 41 points ; 2. Goossens-Soulet (Porsche) 40 ; 3. Kumpen-Franchi (Audi) 37 ; 4. Ide-Maes (Porsche) 32 ; 5. Dockerill (GB/Ferrari) 25 ; 6. Wauters-Van Hooydonk (Dodge) 21 ; 7. Bouvy-Coens (Ferrari) 20