Fabuleux !!!
Le moteur est véritablement l'âme de cette voiture. Présent dans tous les modèles de la marque (l'actuel X5 excepté, qui s'en tient à l'ancien 3 litres, mais dont le nouveau modèle vient d'être présenté) ; ce 3 litres se montre absolument superbe à tous points de vue. Discret et raffiné sous le capot des limousines, il sait dévoiler un visage plus rageur sous le long capot de cette Z4. D'une cylindrée de 2.996 cm³ exactement, ce longue course (85 x 88) développe 265 chevaux à 6.600 tr/min et 315 Nm dès 2.750 tr/min. Doté du double Vanos, du Valvetronic sur l'arbre à cames d'admission et d'un collecteur d'admission à trois étages pour remplir aux mieux les cylindres, il produit un grondement à nul autre semblable. Sourd à bas régime, il s'envole dans les tours dans un hurlement rageur en ne laissant planer aucun doute quant à ses prétentions. Et de fait, BMW annonce un 0 à 100 km/h en 6 secondes et une vitesse de pointe de 250 km/h (limitée électroniquement). Soit des valeurs très similaires à celles d'une Porsche Cayman…
Intrinsèquement musical, ce groupe se montre constamment disponible, quelque soit le régime. Parfaitement plein, il ne manque pas pour autant de caractère grâce à sa vivacité exceptionnelle dans les tours. Une réussite totale, donc !
Pour ceux qui trouveraient cette Z4 coupé trop douce, il existe une touche sport qui rend l'accélérateur bien plus brutal et annule du même coup, toute idée de conduite lisse et coulée ! Mais à vrai dire, même si l'humeur se fait plus joueuse, on préférera laisser ce bouton sur "OFF", la progressivité et la précision y gagnant largement. A noter qu'une impulsion sur ce bouton sélectionne automatiquement le mode "sport" de la boîte de vitesse automatique.
A ce moteur, le client peut au choix y accoler une boîte manuelle ou automatique, à 6 rapports dans les deux cas. C'est une automatique qui équipait notre exemplaire, et elle s'est elle aussi montrée quasi exempte de tout reproche. Rapide, elle est également douce dans ses changements de rapports. Le mode sport rend les rétrogradages plus vifs et laisse le moteur filer plus volontiers dans les tours. Des palettes accolées au volant permettent de changer de rapports en mode "séquentiel". Si ce mode se montre lui aussi rapide, l'utilisation des palettes n'est pas si évidente. En effet, il faut tirer vers soi la palette (peu importe laquelle) pour monter un rapport et la pousser pour en descendre. Peu intuitif, on tâtonne un peu au début, craignant de ne pas passer le bon rapport.
Du grip
Alors oui, ce coupé s'accroche très bien au bitume. Il faut dire que notre exemplaire était équipé des jantes de 18 pouces optionnelles, plus larges à l'arrière qu'à l'avant. Cela lui donne une excellente adhérence sur le sec, mais n'exempt pas le conducteur d'une prudence élémentaire sur une route humide ! Mais les réactions restent suffisamment progressives que pour avertir le conducteur-pilote en douceur, voire pour lui donner du plaisir à manier son coupé avec le pied droit ! Le comportement est donc logique mais ne possède pas le tranchant et la précision quasi chirurgicale de la Porsche Cayman essayée il y a peu. Sur routes déformées, le coupé Z4 ne semble pas tout à fait à son aise, les irrégularités du revêtement pouvant le déstabiliser quelque peu. Rien de bien grave toutefois, cette BMW sera juste plus à l'aise sur les beaux bitumes que sur les routes envahies d'ornières. A cette condition, elle se montre très amusante à conduire, étant bien stable dans les longs appuis.
La direction ne possède pas, elle non plus, la réversibilité et le côté incisif et naturel de celle de la Porsche précitée. Mais ici non plus, il n'y a pas péril en la demeure. Simplement, cette direction à assistance électrique ne peut pour l'instant égaliser en termes d'agrément avec celles assistées par un système hydraulique classique. Mais elle reste directe et agréable à mener. Le volant, exécuté dans une finition étincelante, présente une jante trop fine.
Les freins sont progressifs et puissants, présentant un excellent ressenti à la pédale. L'endurance est suffisante pour un usage sur routes.
Bien installé
Une fois au volant, on y est bien, et surtout, on y est arrivé relativement facilement. Rien à redire donc en ce qui concerne la position de conduite et les sièges avant. L'habitabilité est même très correcte pour un coupé de ce type. On regrettera juste le manque d'espaces de rangements. Ce à quoi le grand coffre (de 285 à 340 litres) peut pallier. Une fois en route, les choses se gâtent quelque peu : si l'on ne peut que louer le confort climatique apporté par la – chère – climatisation automatique, on ne peut en dire autant en ce qui concerne le confort de roulage. La suspension est ferme et réagit sèchement sur les inégalités. En ce qui concerne l'insonorisation, elle est bonne, sans plus : si le moteur joue une partition des plus plaisantes, les pneus larges sont moins agréables à l'oreille, résonnant joyeusement sur autoroutes.
Les concurrentes à la Z4 coupé ne sont pas légion. La Porsche Cayman vient directement en tête, avec son formidable flat-six central, ses 245 chevaux et surtout, son prix de 50.941 €… Sachant que le coupé BMW est vendu à 41.200 €, on peut considérer ce dernier comme une véritable affaire ! C'est sans compter une certaine Nissan 350 Z, qui présente le même concept que le coupé BMW, à savoir un gros 6 cylindres à l'avant, une boîte 6, deux places et deux roues arrière motrices ! Le tout est ici servi avec 300 chevaux et pour 38.700 € seulement…
Au petit jeu des options, le coupé bavarois n'en sort pas vraiment grandi : la peinture métallisée vous coûtera entre 645 € et 1.565 € ; les jantes de 18 pouces de notre modèle, 1.095 € ; les sièges électriques avec mémoire, 1.200 € ; les phares au xénon, 700 € ; la climatisation automatique (manuelle de série…), 640 € ; 300 € pour le régulateur de vitesse ; 2.250 € pour l'excellente boîte automatique et enfin, 1.600 € pour le GPS monochrome (2.500 pour celui en couleur). En revanche, le cuir ne demande pas de supplément, sauf si vous demandez une teinte plus originale…
Mais le coupé Z4 sait se rattraper à la pompe et se montrer particulièrement doux pour le portefeuille. Une moyenne de 11 litres avec un engin d'une telle puissance est un bel exploit. Dépasser les 15 litres demande un pied droit particulièrement inconscient, mais rester sous la barre des 9 litres est tout à fait dans ses cordes…
Conclusion
Sans être le scalpel à la précision millimétrique de chez Porsche (la Cayman), le coupé Z4 n'en procure pas moins de plaisir. Avec son look de show-car et son moteur extraordinaire d'agrément, pouvant hurler de plaisir jusque 7.000 tr/min tout en restant sobre, cette BMW enchante véritablement son conducteur. Le tout pour un prix relativement honnête, si l'on a la décence de ne pas trop regarder les options… Avec son coffre pratique, son prix plus serré et son dessin encore plus ravageur, le coupé avance même des arguments chocs face à sa sœur décapitée, la Z4 roadster.
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