Avant de passer dans le vif du sujet, faisons un rapide détour par son historique. Née en 1987 pour célébrer les 40 ans de la marque, la F40 est également la dernière voiture présentée du vivant d’Enzo Ferrari. Pourtant, ce modèle radical s’éloigne fortement des valeurs traditionnelles de la marque : le moteur n’est pas un V12 atmosphérique en position avant, mais un V8 biturbo en position centrale arrière ! Sophistiquée avec sa carrosserie en carbon-Kevlar, la F40 était un véritable poids plume motorisé par une arme atomique ! Si Ferrari avait initialement prévu une production de 400 voitures, il en produisit finalement 1.315 entre 1987 et 1992.

Spécifications

Allez, juste pour le plaisir des chiffres, voici quelques valeurs clés de la F40 : accusant moins de 1,1 tonne sur la bascule, elle est animée par un V8 biturbo de 2,9 litres délivrant 478 chevaux à 7.000 tr/min et 569 Nm à 4.000 tr/min. Pas de transmission robotisée au programme, mais bien une bonne vieille boîte manuelle à 5 rapports ! Aucune aide électronique au programme, juste votre pied droit pour doser ! Et c’est très bien comme cela, car c’est ce qui la rend unique. En dépit de ses presque 30 ans, elle est capable d’atteindre 324 km/h et les 100 km/h en 4,1 secondes.

Combien aujourd’hui ?

Heureusement, l’offre assez soutenue a permis de limiter la flambée des prix. Mais tout de même… Ce monstre sacré s’échange aujourd’hui à plus d’un million d’euros ! Sachez qu’il n’y a pas si longtemps, vous pouviez partir avec un exemplaire en bel état pour moins de 250.000 €… Investissement rentable, la F40 l’est d’autant plus si elle compte peu de kilomètres et que son historique est limpide. La valeur peut alors être multipliée par deux !

Solide !

Voiture surpuissante et extrêmement légère, la F40 recèle de nombreuses innovations techniques pour l’époque. Pourtant, la bête ne se montre pas capricieuse : à la condition d’être bien entretenue, une F40 est solide. Surtout son moteur, dont les entrailles peuvent encaisser des traitements de choc sans broncher ! Les périphériques, en revanche, laissent un peu plus à désirer, notamment les turbos. Lorsque ceux-ci se mettent à fumer, c’est qu’il est temps de se pencher dessus ! Heureusement, la réfection de ces deux éléments n’a rien d’insurmontable.

Sauf les freins !

La transmission, quant à elle, est réputée indestructible ! Sauf l’embrayage naturellement, dont la durée de vie avoisine généralement les 30.000 km… Si vous évitez les démarrages fumants et autres démonstrations de force ! Le seul point faible de la F40, ce sont ses freins, manquant cruellement d’endurance. Ce qui est d’autant plus frustrant que la bête se destine naturellement à la piste ! Il existe des solutions alternatives, mais votre voiture perdra en authenticité et sans doute… en valeur.

Entretien

L’entretien d’une telle bête de race demande à être suivi à la lettre ! Ainsi, Ferrari préconise un changement des fluides tous les 5.000 km ou tous les ans. C’est évidemment cette dernière échéance qui arrive généralement en premier ! Comptez entre 1.000 et 1.500 € cette dernière intervention. Une somme raisonnable vu le prestige de la bête !

Evitez les derniers modèles !

Concernant le moteur, sachez que comme la plupart des moteurs des années 80, celui de la F40 voit sa distribution confiée à des courroies. Ce qui signifie des changements de courroie tous les deux ou trois ans ! L’opération revient à un minimum de 3.000 €., mais avoisine plus généralement les 5.000 €. Ici encore, le montant est pour le moins acceptable. Quant aux pneus, qui ne tiennent généralement pas plus de 15.000 km en conduite souple (hors circuit, évidemment), ils coutent à environ 2.000 €.. Enfin, sachez que le réservoir est à remplacer tous les dix ans et que la suspension ajustable des derniers modèles est devenue presque impossible à remettre en état.

Une fiabilité typée « 80’s », soit excellente !

Ces tarifs relativement raisonnables ne sont même pas plombés par le prix de quelques consommables : l’échappement (3.500 €), les bougies (100 €), la paire de plaquettes avant (700 €), l’embrayage (1.600 €)… La raison de ces prix relativement doux ? Une technique aujourd’hui éprouvée, considérée comme simple et une mécanique encore parfaitement dénuée d’électronique. Rajoutez à cela que dans les années 80, les motoristes maitrisaient déjà très bien leur sujet et vous obtenez une voiture fiable et peu onéreuse.

Conclusion

La bête est réputée féroce à piloter. Comment pourrait-il en aller autrement pour une voiture de 500 chevaux, pesant 1,1 tonne et dénuée de toute aide électronique ? C’est d’ailleurs ce qui en fait l’une des plus fantastiques machines à conduire jamais créées. Jamais plus, une telle recette ne pourra être façonnée. Mais la bête est également bien conçue et reste relativement douce à l’usage, avec une fiabilité étonnante et des prix d’entretien raisonnables. Un must ! Aujourd’hui très recherchée, hélas…