Résultat? Des lignes taillées à la serpe, très cubiques, un avant massif barré de la désormais traditionnelle calandre coupée en quatre et frappée du bélier, des passages de roues rapportés très prononcés entourant d'énormes jantes de 19 pouces, une silhouette bi-corps bien marquée avec un long capot et un hayon arrière très vertical, une ligne de toit malgré tout fuyante, rappelant le break Chrysler C300, et surmonté de rails longitudinaux. Bref, de la gueule, le Dodge Journey en a, et pas au rabais!

Look discret...

Les dimensions en imposent: 489cm de long, 175cm de haut et 213 de large avec les rétros. Le look et le gabarit ne font pas dans la dentelle: timides et amateurs de discrétion, passez votre chemin! Sans aucune protection hors du macadam, le Dodge Journey n'est pas là pour tailler des croupières aux SUV (même si ceux-ci quittent rarement le bitume!), mais offre-t-il une alternative sérieuse aux monovolumes familiaux? Notre modèle d'essai, un R/T deux litres diesel, disposait de 7 places assises. La troisième rangée, constituée de deux dossiers rabattables séparément, libère ainsi un coffre de près de 800 litres. L'intérieur du Journey bénéficie d'une belle modularité. On l'a vu plus haut, les sièges du troisième rang se rabattent, offrant ainsi un plancher de coffre plat. Sous le plancher, derrière la troisième rangée, se dissimule un large coffre permettant de ranger un paquet de bricoles, sans que celles-ci traînent n'importe où. On remarquera par la même occasion une lampe torche intégrée sur le flanc gauche.

Vie facile

La rangée de sièges du milieu coulisse longitudinalement pour ménager plus ou moins d'espace pour les jambes, les dossiers sont inclinables et rabattables, tout comme d'ailleurs le siège avant, pratique pour engloutir des objets longs et encombrants. Plein de petits détails facilitent encore la vie à bord, comme des porte-gobelets à toutes les places, des rangements dans le plancher derrière les sièges avant, des larges vides-poches dans les portes, un rangement sous l'arrière du siège avant passager, une double boîte à gants dont la partie supérieure, réfrigérée, peut contenir deux canettes, un accoudoir central permettant de cacher à la vue de menus objets, un ciel de pavillon agrémenté de nombreuses lampes et grilles de ventilation, des commandes séparées pour l'air conditionné sur les places arrières. L'intérieur bien pensé et l'équipement généreux de notre Journey R/T nous font regretter un niveau de finition encore perfectible par rapport à nos standards européens, avec toutefois une touche d'exotisme US bienvenue. Tant que nous en sommes aux reproches, l'ergonomie de la planche de bord nous laisse un peu perplexe. Difficile de s'y retrouver dans les commandes au volant de l'ordinateur de bord et de la radio. Au sujet de celle-ci, nous n'avons toujours pas, après une semaine, compris son fonctionnement.

Ergonomie perfectible

Commandée par un écran digital situé en bas de la console derrière le levier de vitesse, elle offre une réelle qualité d'écoute, nous pouvions même y brancher notre iPod, mais gare aux écarts! Si vous essayez de voir ce que vous faites en bas de la console, vous aurez un peu de mal à regarder la route… C'est aberrant, mais hélas assez fréquent. Nous ne sommes pas certains que les brillants cerveaux qui nous pondent les menus et les arborescences des commandes aient jamais tenté de les utiliser en roulant. Beaucoup de progrès restent à faire en matière de convivialité et cette remarque ne concerne pas que le Dodge Journey!
A la conduite, le Journey se montre bien plus sage que son aspect viril laisse présager. Le bloc Volkswagen de 136 ch se montre un peu à la peine pour mouvoir la masse de l'engin, et le bruit plutôt "agricole" qu'il émet dans l'effort ne nous encourage pas à en tirer le dernier carat. Le Dodge s'apprécie au mieux en usant d'une conduite coulée et souple, en laissant faire la boîte à double embrayage qui donnera aussi le meilleur d'elle-même en conduite décontractée.

Conduite décontractée

La position de conduite un peu surélevée et les sièges bien dessinés rendent agréable la vie à bord, le châssis s'en tire plutôt bien. En accélérant le rythme, le poids du Dodge engendrera un gentil sous-virage qui encouragera ici encore le conducteur à adopter un style plus coulé et détendu. L'amortissement, correct sans plus, nous enthousiasme moins que le freinage, rassurant et facile à doser. Au final, Dodge nous propose une alternative valable et d'un coût raisonnable, aux monovolumes familiaux, avec un look réussi et sortant de l'ordinaire, une voiture familiale agréable à vivre au quotidien, relativement économe en carburant. Le ramage, s'il ne répond pas tout à fait aux promesses du plumage, satisfera le père de famille, qui adoptera à son volant une conduite décontractée, la meilleure face aux contraintes économiques et à la répression ambiante. Si notre Dodge Journey s'affiche à 32.700 € en finition R/T avec la boîte séquentielle, il atteint 36.750 avec les options dont elle était nantie: troisième rangée de sièges, toit ouvrant vitré, vitres arrières surteintées…, mais Dodge propose déjà un Journey diesel en finition SE à 24.900 €, le 2,4 litres essence de 170 ch toujours en SE est annoncé à 23.300 €.
Pour rappel, le moins cher des Sharan Diesel est à 26.710€...