A en croire le groupe FCA (Fiat Chrysler Automobile), les estimations actuelles prédisent une croissance de 20 % sur le segment des SUV compacts à l’horizon 2020, ce qui signifie un volume de… 7,5 millions de véhicules dans le monde et de 2 millions en Europe ! Chez nous, il s’agit d’ailleurs du plus important segment SUV. Après nous avoir présenté le Renegade qui vient se positionner en offre d’accès, il était donc tout naturel que Jeep revienne sur ce terrain. Le Compass renaît donc de ses cendres ! Et il entend bien montrer à cette meute de jeunes loups de quel bois il se chauffe !

De quel format parlons-nous, au juste ?

Avec ses 4,39 m de long, le Compass vient donc s’infiltrer sur un segment déjà fort encombré de VW Tiguan, Renault Kadjar, Nissan Qashqai, Peugeot 3008, Hyundai Tucson… On ne va pas tous les nommer, un bottin téléphonique ne suffirait pas, mais cette concurrence acharnée signifie que notre Jeep devra la jouer fine pour se démarquer. Et notre Américaine sait comment se distinguer du lot : en affichant des capacités tout-terrain hors normes ! Car après tout, un SUV, c’est taillé pour crapahuter hors des sentiers battus, non ?

Typiquement Jeep ?

Le style plaira sans aucun doute au plus grand nombre. Avec son côté « mini Grand Cherokee » et ses optiques LED, le Compass a quelques accents premium ! Une allure par ailleurs, largement personnalisable (jantes, teinte, stickers sur le capot…). Dans l’habitacle, les habitués de la marque se sentiront en milieu connu et ce manque d’originalité est peut-être à regretter. L’espace ne manque certainement pas, y compris aux places arrière où la garde aux jambes est stupéfiante et où un troisième larron pourra confortablement s’inviter ! Le toit panoramique et ouvrant optionnel inonde le tout de lumière…

Tout va bien dans le meilleur des mondes ? Pas tout-à-fait…

Pourtant, tout n’est pas aussi rose que nous l’aurions espéré : la sellerie cuir de nos versions haut-de-gamme se montrait trop ferme (à notre goût), alors que le dessin du siège convenait difficilement à la morphologie de votre serviteur. De plus, si l’espace habitable est d’une belle générosité, le coffre déçoit : le volume général reste un peu mince et la modularité est plutôt basique.

Quid du confort ?

Avant de démarrer, attardons-nous un instant sur l’équipement de confort et le multimédia : Jeep ne lésine pas sur les moyens à ce dernier sujet avec un écran tactile central de 7 ou 8,4 pouces, doublé d’un écran digital de contrôle au milieu de l’instrumentation (3,5 ou 7 pouces suivant la version). Les informations pleuvent et les possibilités semblent très large : les connectivités Apple CarPlay et Android Auto sont, notamment, bel et bien prévues. Avec autant de fonctions, l’ergonomie demande évidemment un petit temps d’adaptation.

Sous le capot

Basé sur la plateforme du Renegade, le Compass en reprend plus ou moins les motorisations. En essence, l’Américain propose les 1.4 Turbo de 140 ou 170 ch. En diesel, la palette est plus large et comprend le 1.6 de 120 ch, le 2.0 de 140 ch et pour le redoutable Trailhawk, une version à 170 ch de ce dernier moteur. Une boîte automatique et la transmission intégrale sont bien entendu proposées.

En route

C’est avec le plus petit diesel (1.6l, 120 ch) accouplé à une boîte manuelle (6 vitesses) et à la traction avant que nous avons fait connaissance avec ce nouveau modèle. Puissant et disponible sur toute sa plage de régimes, ce moteur suffit largement à la tâche et autorise de belles reprises, bien que sa sonorité soit assez présente. Au niveau des commandes, le ressenti ferme colle à la peau de cette machine virile !

En boîte automatique, pour plus de douceur ?

La version 2 l diesel de 140 chevaux, essayée en boîte automatique et avec 4 roues motrices, ne se distingue pas vraiment du modèle diesel d’accès en matière de performances. En revanche, sa conduite est plus douce grâce à la boîte auto, son moteur plus feutré et sa transmission intégrale rassure.

Partout, par tous les temps

Question comportement routier, il faut savoir que le Compass est taillé pour affronter les pires difficultés sur le terrain. Il sera donc plus à l’aise à l’attaque d’un parcours rocailleux que d’une spéciale de rallye ! Le comportement est donc assez lourd et pataud, la direction manquant de réversibilité. Au rayon du confort, les modèles essayés ne nous ont pas tous laissés le même rendu, mais le bilan global est assez correct.

Trailhawk : Cachez donc cette route que je ne saurais voir !

Autant donc sortir des sentiers battus. Et quitte à affronter les hostilités du hors-piste, autant opter pour la version la plus compétente en la matière : la Trailhawk ! Et là chers lecteurs, ça ne rigole plus : blocage de la transmission en 4x4, gamme courte de rapports, moteur de 170 chevaux, garde au sol frôlant les 23 cm, boucliers taillés pour des angles d’attaque et de sortie optimaux… La grosse armada est lâchée et d’ailleurs, la Trailhawk devrait lâcher tous ses concurrents dès que la route se termine !

Sécurité

Si l’aspect robuste de ce SUV vous séduit, sachez qu’il possède un ramage à la hauteur de son plumage avec une batterie d’aides sécuritaires fort développée : régulateur de vitesse adaptatif, assistant de parking, caméra de recul, avertisseur de changement de voie, alerte anti-collision, surveillance des angles morts, alerte de trafic arrière perpendiculaire…

Tarifs

Jeep propose le Compass à partir de 24.900 €. Quatre finitions sont proposées : Sport, Longitude, Limited et, bien entendu, Trailhawk. Oubliez le modèle de base (uniquement en essence) à l’équipement très succin et préférez les versions suivantes. Mais parce que Jeep a travaillé dur pour obtenir une fiabilité optimale de ses modèles, les prix s’envolent vite : 28.700 € pour la Longitude (1.6 diesel) et tout en haut… 42.000 € pour la Trailhawk !

Conclusion

Au sein de ce segment ultra concurrentiel, le Compass semble pourtant hors concurrence. Taillé pour le hors-piste, à l’aise quand les conditions deviennent infernales, il regarde de haut ces pseudos SUV qui cafouillent et crient à l’aide quand le bitume s’arrête. Surtout lorsqu’il s’arme du redoutable logo Trailhawk qui lui vaut un arsenal de guerre pour partir à l’aventure ! Mais sur la route, ses compétences ont un prix : il existe plus dynamique, plus pratique, plus soigné aussi et même moins cher ! A son actif, il faut également lui reconnaître une habitabilité étonnante et un nom qui en impose ! A vous donc de voir où sont vos priorités…