François Piette

22 JUN 2015

Mazda MX‑5 : La balade des gens heureux!

Honnêtement, moi je vous le dis, on ne fait pas des métiers faciles. Comment voulez-vous garder un soupçon d’objectivité devant un petit roadster à la frimousse si souriante ? Bon, allez, au boulot, car je sais que beaucoup d’entre vous sont impatients de savoir si cette quatrième génération de MX-5 est à la hauteur de son pedigree…

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Petit retour en arrière : en 1989, Mazda s’est fait fort de reprendre l’esprit des roadsters anglais des années 60, mais avec la fiabilité nippone en plus ! Imaginez donc le bonheur des amateurs du genre : pour rouler en roadster, il ne fallait plus supporter les flaques d’huile sous le moteur et les démarrages hasardeux ! La recette a évidemment pris et, un quart de siècle plus tard, la MX-5 se targue d’être le roadster le plus vendu au monde avec 950.000 exemplaires écoulés sur trois générations de modèles.

Moins de poids

De l’aveu même des ingénieurs, le plus gros challenge résidait dans la diminution du poids, sans pour autant compromettre la facilité d’usage au quotidien. La MX-5 a relevé ce défis haut la main, en perdant quelque 100 kg sur la bascule ! Ainsi, la version 1.5 l de base annonce une masse de 975 kg seulement. Pour ce faire, elle fait un grand usage de l’acier à haute résistance et de l’aluminium, et voit ses dimensions rétrécir. Plus compacte, elle affiche moins 4 mètres d’un bout à l’autre.

Un habitacle étriqué

Voilà belle lurette que je ne m’étais plus assis dans un habitacle aussi… intimiste ! C’est en effet, un peu la crise du logement à bord de la MX-5. Les grands gabarits regretteront le manque de recul des sièges, l’espace restreint dévolu aux jambes et, pour le conducteur, le volant tombant trop bas. Mazda l’avoue : jamais une MX-5 n’aura connu d’habitacle aussi étriqué que celle-ci. La MX-5 est une voiture d’égoïste qui s’assume, ce qui est confirmé par le coffre : 130 litres seulement !

Bon, on vous l’accorde, la MX-5 ne s’adresse pas à la même clientèle qu’un Renault Scénic. D’ailleurs, pour profiter d’une garde au toit kilométrique, rabattons donc ce toit ! La manœuvre est manuelle, mais opérée depuis une seule main en quelques secondes à peine. Pas de quoi regretter l’absence de mécanisme électrique. Capote rabattue, la sensation de liberté est sensiblement atténuée par rapport aux versions précédentes, pare-brise très incliné oblige.

Technique

L’âme de « Mimix », ce n’est pas son moulin, mais bien son châssis ! Sportive « à l’ancienne », elle renvoie la puissance sur les roues arrière, via une boîte mécanique à 6 rapports. Question moteurs, Mazda en propose deux, tous deux bien fringants et dénués de turbo. La gamme démarre avec un 1.5 l spécifiquement fignolé pour la MX-5 et délivrant 131 chevaux à 7.000 tr/min ! Le 2 litres annonce quant à lui 160 chevaux à 6.000 tr/min, mais affiche un couple de 200 Nm, soit 50 Nm de plus que le petit 1.5 l. Et ça, ça se ressent immédiatement !

Première prise en main

Lors de cette première (et brève) prise en main, nous avons tout d’abord jeté notre dévolu sur la version 1.5 l. Et avant même de parcourir le premier mètre, une joyeuse banane s’encadre entre vos oreilles. Le moteur démarre dans une sonorité ronflante, réagit au moindre appel du pied et, de manière générale, les commandes semblent parfaitement calibrées. Je dis bien « de manière générale », car la direction nous a laissés sur notre faim, avec un centrage assez flou et surtout, un manque de consistance.

Pour le reste, mes amis… Quel bonheur ! La boîte 6 se manie d’un bref mouvement de poignet, le pédalier est idéalement disposé (ah, les joies du talon-pointe !), la suspension préserve le confort tout en endiguant les mouvements de caisse et le moteur grimpe joyeusement jusqu’à 7.500 tr/min ! Très linéaire, il demande néanmoins d’être maintenu au plus haut dans les tours pour livrer toute sa fougue, ce qu’il fait dans un grondement sympathique ! Très vive, « Mimix » se laisse placer en entrée de virage et n’hésite pas à enrouler le virage au lever de pied. N’espérez pas de survirage de puissance, car elle en manque, de puissance !

2 litres, est-ce vraiment utile ?

La version 2 litres est uniquement proposée sur la finition Sport. Un très bref parcours à son volant nous aura révélé un moteur bien plus costaud à bas régimes, mais moins enclin à grimper dans les tours, une suspension sensiblement raffermie et une motricité au top grâce à un autobloquant de série. Pas de quoi se détourner de la 1.5 l, d’autant que le confort pâtit des jantes de 17 pouces et de la suspension sport livrés de série.

Tarifs

Plus légère, la MX-5 l’est tant sur la bascule que pour le portefeuille ! Trois niveaux de finition sont proposés sur la 1.5 l, avec un tarif démarrant à 22.490 €. N’hésitez pas, rajoutez 1.000 € pour profiter du volant et du pommeau en cuir, du système multimédia, de la connexion Bluetooth, du régulateur de vitesse… La 2.0 l, elle, réclame près de 30.000 € mais est livrée complète !

Conclusion

Au bout de 40 kilomètres, il nous aura malheureusement fallu remettre les clés. Ce trop bref essai aura néanmoins flanqué un sourire béat sur nos visages d’enfants gâtés ! Non seulement cette MX-5 est digne de ses aïeules, mais elle améliore encore l’espèce : plus efficace, mieux amortie et plus nerveuse que la génération précédente, elle préserve tout le sel de la philosophie originelle sous une enveloppe des plus séduisantes. Chou, j’ai trouvé ta future voiture ! Quoi, les enfants ?

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