Mercedes ayant mis les petits plats dans les grands lors du remplacement de sa Classe E, BMW se devait d’en faire autant avec sa Série 5. Si le style évolue toujours vers plus de dynamisme, le contenu technologique, lui, fait de grands pas en avant. Et en matière de sportivité ? BMW nous promet une Série 5 toujours aussi affûtée. Qu’en est-il, sur la route ?
L’exemple vient d’en-haut
Reprenant bon nombre de technologies, ainsi que la plateforme de la Série 7, la Série 5 est un gros bébé qui s’étale sur 4,94 mètres de long ! Les designers sont néanmoins restés très prudents et cette Série 5, d’une point esthétique, s’apparente plus à une évolution qu’à un gros chamboulement. Mais les dessous, eux, sont bouleversés grâce à l’usage d’aluminium, d’acier à haute résistance et de magnésium qui permettent de diminuer la masse d’un quintal !
Salon technologique
Dans l’habitacle, l’esprit de famille est respecté. Certaines commandes, à l’instar de celles de la climatisation et de la radio, semblent immuables, alors que l’instrumentation, elle, évolue en passant au digital… Tout en préservant les aiguilles ! L’écran multimédia ressemble à une interface de pilotage de la NASA et se commande via la molette centrale, le pavé tactile, vocalement ou encore… par gestes ! Ce qui tient parfois du gadget…
Toujours est-il que tout est possible, la connectivité étant absolue. La navigation peut vous guider vers un parking gratuit alors que le système fournit également des renseignements sur la météo et l’actualité. Apple CarPlay et Android Auto sont bien entendu au programme et à cela, BMW rajoute une connexion Internet avec des applications propres. Il est même possible de garer sa voiture en la… télécommandant via la clé, mais contrairement à Mercedes, il n’est pas possible de faire braquer la voiture !
Sécurité totale ?
La Série 5 se pare de toutes les dernières technologies à la mode en matière de sécurité : un régulateur de vitesse adaptatif avec assistant de conduite dans les embouteillages, la reconnaissance des panneaux de signalisation, l’alerte de trafic transversal en cas de marche arrière, l’avertisseur d’angle mort... Si vous optez pour l’assistance au maintien dans la bande de circulation et que vous actionnez votre clignoteur, la Série 5 changera toute seule de bande de circulation ! Toutefois, n’espérez pas laisser votre voiture enchaîner toute seule les kilomètres, car après une grosse dizaine de secondes sans les mains sur le volant, la Série 5 vous rappelle à l’ordre !
De la place pour tous ?
Les dimensions extérieures n’en finissent pas de s’allonger mais la bonne nouvelle, c’est que ceci a une répercussion positive sur l’habitabilité qui est très généreuse à l’avant comme à l’arrière. Le coffre entraine pour sa part des réactions plus mitigées : certes son volume de 530 litres paraît correct sur papier et la malle est profonde, mais la hauteur est réduite et pour tout dire, parfois handicapante (selon spécifications). Nous attendons donc le break avec impatience !
Performances
Parce que nous faisons bien les choses, c’est l’essai de deux motorisations que nous vous proposons. Commençons avec le choix le plus populaire : la 520d. Celle-ci s’anime classiquement via un 4 cylindres turbo diesel de 2 litres qui délivre 163 ou 190 chevaux, selon le régime fiscal voulu. Dans les deux cas, le couple est identique : 400 Nm. Accouplé à une excellente boîte automatique à 8 rapports, ce moteur ne manque pas de ressources ! Aucunement sous-motorisée, la 520d se présente comme un choix rationnel, mais aussi assez performant. Seul grief : une sonorité typée taxi en charge ! Heureusement, l’insonorisation est de qualité.
Si le velouté sonore et l’onctuosité sont pour vous des priorités, BMW propose heureusement des traditionnels moteurs 6 cylindres en ligne essence et diesel. Nous avons retenu la 530d qui nous a vraiment bluffés : face à la 520d, les performances font un véritable bond en avant. De berline performante, la Série 5 affiche alors des chronos dignes de certaines sportives ! Il faut dire qu’un gros 6 cylindres de 3 litres de 265 chevaux et 620 Nm de couple, ça cause ! D’ailleurs, face au chrono, ce modèle exécute le 0 à 100 km/h en près de 2 secondes plus vite que la 520d (5,7 secondes). A l’oreille, le 6 cylindres est aussi plus agréable… Même s’il ne peut vraiment masquer son type de carburant !
Sportive ?
Avec de telles mécaniques et un tel pedigree, on s’attend naturellement à retrouver des gênes sportifs dans la Série 5. Autant vous le dire tout de go : non. En effet, c’est sur le plan du dynamisme que la Série 5 nouvelle mouture nous aura le plus déçus. Certes, la voiture est saine et assez efficace, mais elle avoue un penchant pour les mouvements de caisse et sa direction n’affiche pas la plus grande précision. Si les premières Série 5 vous donnaient l’impression de ne faire qu’un avec la machine, le modèle actuel vous donne plutôt l’impression d’être aux commandes d’un large vaisseau. Direction intégrale et châssis adaptatif ou pas. Soyons honnêtes : la voiture est efficace, mais elle ne peut prétendre au tranchant d’une Jaguar XF.
Confortable, alors ?
La Série 5 doit donc être considérée comme une grand routière privilégiant le confort. Et il est vrai que dans ce domaine, la grosse berline allemande est superbe et ne craint pas trop la concurrence, Mercedes Classe E exceptée. Le filtrage, l’insonorisation, les sièges et même, la qualité de la climatisation et de la stéréo se situent au meilleur niveau ! Une fois lancés sur un axe rapide, nous n’avions qu’une seule envie : que la route ne s’arrête jamais !
Consommation
Nous avons dû contrôlé nos mesures à deux reprises, mais les chiffres ne trompent pas : sur des itinéraires identiques, à allure similaire et à trafic comparable, nous avons consommé moins avec la… 530d ! En effet, cette dernière nous a gratifiés d’un superbe 6,7 l/100 km, contre 7,1 l/100 km pour notre 520d. Il est vrai que cette dernière était équipée de la transmission intégrale, un peu plus énergivore. Les chiffres officiels annoncent pourtant un léger avantage pour la 520d xDrive (4,1 l contre 4,5 l/100 km). En matière d’émissions de CO2, nos deux Allemandes sont assez propres : respectivement 108 et 118 g/km.
Budget
S’il existe une 520d dès 47.950 €, nos modèles d’essai étaient « sensiblement » plus onéreux. Une 520d xDrive se négocie à partir de 52.950 € et une 530d, à partir de 59.900 €. L’équipement de base est plutôt satisfaisant, mais nous trouvons encore dommage que BMW réclame un supplément pour des équipements qui devraient figurer sur la dotation de série (régulateur de vitesse adaptatif, caméra de recul, assistance à l’ouverture du coffre…). Autant lorgnez du côté des packs, qui permettent de se confectionner une voiture convenable à un prix relativement convenable... Ou presque ! A titre d’exemples, notre 520d xDrive d’essai était affichée à 70.445 € et la 530d, à près de… 90.000 € !
Conclusion
Quoiqu’en dise le constructeur, la philosophie de ce modèle a évolué. Il ne s’agit plus d’une grande routière tournée avant tout vers la performance, mais plutôt d’un très confortable vaisseau taillé pour avaler des kilomètres en toute sécurité. Une évolution qui pourra peut-être déplaire à quelques puristes mais qui à vrai dire, est somme toute logique : les conditions de circulation nous font dire que cette Série 5 est une vraie BMW des temps modernes ! Et question technologique, le Bavarois prouve qu’il peut batailler au meilleur niveau !