Et dire que BMW avait déjà montré un concept de ce Roadster en… 2012 ! Néanmoins, ce n'est que cette année que les Bavarois ont présenté la version de production. Lorsque l’i8 a fait ses débuts en 2014, BMW avait adopté une approche prudente à l'égard d’une telle version, mais la demande s'est rapidement avérée plus forte que prévu. Nous voici en 2018 et ce modèle orange (E-Copper est le nom correct de la couleur) est face à nous.

Concept

Allons droit au but : ce Roadster n'est pas un vrai cabriolet, mais plutôt une Targa. Si vous rabattez la capote en tissu, elle disparaît sous les montants B et la lunette arrière s'abaisse un peu. La lunette arrière s'abaisse complètement en appuyant sur un bouton, alors que le toit se replie en 15 secondes. La manœuvre peut être opérée en roulant jusqu'à 50 km/h.

Que les ingénieurs de BMW aient pu préserver les portes en élytre est un vrai tour de force. Ces portes sont bien sûr l'un des grands attraits de la voiture (faites tout de même attention lors de l'entrée et de la sortie) mais elles peuvent parfois causer des difficultés dans les parkings avec des espaces restreints. Nous en avons fait l'expérience...

Les deux petits sièges arrière du Coupé ont disparu sur ce Roadster. Mais comme le toit peut être replié de manière compacte (ce qui n'est pas possible avec un toit ouvrant en acier) cela offre 100 litres d'espace de chargement supplémentaire. C'est toujours bienvenu, surtout quand on sait que le coffre arrière offre à peine 88 litres d'espace de chargement.

A l’essai

L'accès à bord de l’i8 Roadster exige beaucoup de flexibilité, tout comme sur l’i8 fermée. Mais une fois assis, vous êtes bas dans une cellule faite de plastique renforcé avec du carbone. La cellule habitable est montée sur un châssis en aluminium, de sorte que le poids reste relativement bas, le centre de gravité proche du sol et que les masses soient bien réparties. Cela semble prometteur pour le comportement routier !

Mais d'abord, parlons du groupe motopropulseur : à l'avant, il y a toujours un moteur électrique qui entraîne les roues avant via une boîte automatique à deux vitesses. À l'arrière, nous retrouvons le trois cylindres turbo essence de 1.5 l qui entraîne les roues arrière. Celui-ci est relié à une boîte automatique à six rapports. Le moteur électrique est devenu plus puissant avec 143 ch, tandis que le moteur à essence reste toujours à 231 ch.

Pour ceux qui aiment les chiffres : la puissance combinée est de 374 ch, le 0-100 km/h prend 4,6 secondes et la vitesse maximale est limitée électroniquement à 250 km/h. Mais ce qui est encore plus intéressant, c'est que la batterie est devenue plus copieuse, passant de 7,1 kWh à 11,6 kWh. En conséquence, ce Roadster i8 a une autonomie électrique de 53 kilomètres (en théorie). Ce mode électrique entraine une vitesse maximale limitée à 120 km/h.

Tout cela semble techniquement fort compliqué mais en pratique, cette BMW i8 Roadster est étonnamment facile à utiliser. Si vous la conduisez sur le mode eDrive, vous n’utilisez que le moteur électrique et grâce au couple instantané, cela rend la conduite extrêmement douce. Sur son mode hybride, la BMW choisit elle-même l'interaction optimale entre l'essence et l'électricité pour une consommation de carburant la plus faible possible ou, sur le mode sport, pour de hautes performances.

Avec la même répartition du poids et le même centre de gravité, le Roadster maintient efficacement ses mouvements de caisse, tout comme son homologue fermé. Bien que les accélérations ne soient pas stupéfiantes, elles sont rapides et instantanées grâce au moteur électrique. Les ingénieurs ont modifié les réglages de la direction, ce qui rend l’i8 Roadster plus nerveuse. A la limite, la voiture reste toujours sous-vireuse, principalement à cause de ses pneus étroits. L'architecture très rigide provoque parfois des réactions soudaines sur les inégalités, mais tout rentre dans l’ordre quand la voiture prend un peu de vitesse.

Les gadgets

La BMW i8 Roadster reçoit la même mise à jour du système multimédia que les autres modèles de la marque. La présentation évolue donc quelque peu et la voiture profite aujourd’hui d'un écran tactile. La connectivité est à un niveau élevé, selon les bonnes habitudes BMW. A noter également que les phares laser sont proposés en option. Ces derniers étaient une première lors de la présentation de l'i8 : ils peuvent éclairer à 600 mètres sans éblouir le trafic venant en sens inverse.

L’addition

Pour sa nouvelle i8 Roadster, BMW réclame... 166.500 €. Ce n'est pas moins de 18.000 € de plus que pour un coupé i8 ! Un prix élevé qui peut encore facilement augmenter. Par exemple, notre voiture d'essai affichait un prix de 184.840 € ! Heureusement, l'équipement de série de l'i8 Roadster peut être qualifié de généreux.

BMW annonce une consommation officielle de 2 l/100 km et des émissions de CO2 de 46 g/km. Nous avons finalement consommé 7,7 l/100 km. Si vous tenez compte des performances et des concurrentes, c'est un excellent résultat dans l'ensemble. Ceux qui rechargent régulièrement et qui conduisent aussi souvent que possible à l'électricité peuvent bien sûr faire encore mieux.

Enfin, la recharge prend 4,5 heures sur une prise de courant classique. L'installation d’un boîtier mural permet de réduire ce temps de recharge à 3 heures.

Le verdict

Le moins que l’on puisse dire est que cette BMW i8 Roadster ne passe pas inaperçue. Cette supercar extravagante est un vrai manifeste vert pour BMW. Ceux qui peuvent assumer le prix (le coup de pouce fiscal est toujours bon à prendre) obtiendront une voiture de sport qui n’est peut-être pas aussi féroce que ses concurrentes, mais qui compensera largement ce manque à la pompe. A condition bien sûr, que vous rechargiez régulièrement.